DIJON (21)
Hôtel Chartraire de Montigny
(Voir la page consacrée au pavillon Benigne Serre)
(voir la page d'accueil de Dijon)




André Serre priant son Saint-Patron
Vers 1510
Miniature d'un livre d'heures
Harley Collection, British Museum, Londres

















Benigne Serre et ces fils
Vers 1525
Polyptique de l'église d'Esbarres
Musée d'Art Sacrée, Dijon
Mentionné pour la première fois lors de l'achat d'une maison avec meix, cours et jardin par la sœur de Bénigne Serre (1485-1552) en Juillet 1534, cette demeure fut l'une des premières manifestations de la Renaissance Italienne à Dijon. Edifié vers 1541, elle s'étendait à l’origine de la rue Vannerie pour la partie disparue, à l'arrière cours de l'hôtel du Commandant Militaire pour l'actuel pavillon Bénigne Serre. Issu de la petite bourgeoisie marchande, la famille Serre semble ne pas remonter au-delà d'André, père de Bénigne Serre. Connu pour avoir été grainetier du grenier à sel de Dijon, André Serre se maria avec Jacqueline Macheco et fut locataire d'une maison situé sur la paroisse Saint-Jean. Installé dans celle-ci avant 1498, il payait un loyer à Olivier de la Marche qui en était le propriétaire. Achetant la seigneurie d'Esbarres en 1491, il mourut vers 1518.
Commençant ça carrière comme grainetier puis comme échevin, Bénigne fut fait prisonnier par les Suisses lors du siège de 1513. Emmené comme otage à Zurich, il ne revint en France qu'au bout de seize mois. A son retour il fut gratifié d'une pension de 50 livres et d'une charge de secrétaire de la chancellerie. Il obtint par la suite le poste de contrôleur des dons et octrois de Dijon en Decembre 1515 puis celui de receveur général de Bourgogne en 1516. Accompagnant François Ier en Italie lors de la campagne de 1517, il découvrit là-bas les beautés de la Renaissance Italienne. A son retour en France, Bénigne Serre continua son ascension sociale et devint successivement conseiller du roi puis procureur général au Parlement de Dijon entre 1519 et 1521. Atteignant le poste de greffier en chef en 1523, il termina ça carrière au poste envié de président à la Chambre des Comptes en 1535. Devenue baron des Barres et seigneurs de Daix et d'Orsans en 1522, il joua également un rôle de mécène pour les artistes locaux. S'entourant de tailleurs de pierre et de maçon pour réaliser ça maison, il fit appel au sculpteur Lorenzo Naldini ou Laurent Regnaudin (actif de 1535 à 1566) pour concevoir en 1543 un ensemble de statues comprenant une Vierge à l'Enfant et un groupe en terre cuite figurant Bacchus et Cérès. Enfin, il commanda un polyptyque à un atelier local pour l'église de la Nativité d'Esbarres. Figurant les différents épisodes de la vie de la Vierge, ce tableau fut réaliser vers 1525. Il est complété au niveau des volets extérieurs par les portraits du donateur et de ça femme. En se faisant représenter ainsi, il se place dans la continuité de ces parents qui s'était déjà fait dessiner en miniatures sur un livre d'heures quelque année plus tôt (vers 1510). A son tour, il commandera en 1524 un nouveau livre d'heures pour lui et ça famille. Marié en 1510 avec Claire de Gilley (fille de Guillaume, seigneur d'Aiglepierre, bourgeois de Salins, morte en 1529), puis avec Catherine de Recourt et enfin avec Jeanne Sapin (fille de Jean Sapin, receveur général du Languedoc), il eut au totale deux fils (dont Bénigne) et trois filles (Anne et Claude et Madeleine). Ceux-ci n'ayant pas eu d'enfant susceptible de conserver la demeure, cette dernière changea donc de main.

Jacqueline Macheco priant son Saint-Patron
Vers 1510
Miniature d'un livre d'heures
Harley Collection, British Museum, Londres













Claire de Gilley et ça fille
Vers 1525
Polyptique de l'église d'Esbarres
Musée d'Art Sacrée, Dijon

Comme on l'a vu plus haut, Bénigne Serre n'occupait que la partie occidentale du 39 rue Vannerie. Celle donnant sur les remparts était habitée à cette époque par Jean Bouchard, médecin de la paroisse Saint-Jean en 1552. A ça mort en 1591, l'ouverture de son testament révéla qu'il possédait une belle collection de toiles comprenant entre autre un Sacrifice d'Abraham, une Vénus, une Passion et quelques paysages. Par après, cette demeure fut oubliée pendant presque tout le XVIIeme et fut finalement acquise par les Gagne de Perrigny en 1670. Cet achat faisait suite à l’acquisition par ceux-ci de l'ancienne maison de Bénigne Serre. De la sorte, il devenait propriétaire de l'ensemble de la parcelle. En effet, à la mort de Bénigne Serre en 1552, la maison avait tout d'abord été habité par Michel Peschard, seigneur de la Roche et ça femme Anne Brocard. Occupant le poste de trésorier aux réparations et fortifications des villes et châteaux forts de Bourgogne il eut un fils, Maître Pierre Peschard. Vivant à son tour dans la maison, ce dernier fut chapelain d'une des anciennes chapelles du château.


Armoirie des Gagne de Perrigny
"D'azur à trois molettes d'éperon colletées d'or"

(Armorial général du Duché de Bourgogne,
par Charles d'Hozier, 1696,
"Bibliothèque Nationale de France")


N'ayant pas d'enfant à qui léguer ça demeure, il la loua donc au conseiller au parlement Jean Gagne (x 1615). Arrivé à ce poste en 1576, celui-ci put s'offrir l'hôtel quelque année plus tard. Enfermé dans la tour de Dijon en 1594 pour être resté fidèle au roi Henri IV au moment de la trahison du maire Jacques Laverne, il parvint à éviter ça condamnation à mort en achetant ces geôliers. S'évadant de la tour, il rejoignit la ville royaliste de Semur-en-Auxois. Rompant par la suite tout lien avec son frère qui était rester fidèle au duc de Mayenne, il fit même plus en changeant ces armes en 1597. Titré seigneur d'Ornée de la Bucheresse et de Porcheresse, il se maria avec Guillemette d'Andrieu et eu un fils, Nicolas Gagne (1580-1666). Occupant le poste de trésorier général des finances de Bourgogne, Bugey et pays de Gex de 1611 à 1632, ce dernier se maria en 1612 avec Claude Joly, fille d'Antoine Joly, greffier en chef au parlement de Bourgogne. Ayant amassé suffisamment d'argent, il agrandit son hôtel en 1647 et acheta en 1650 la seigneurie de Pérrigny. Ces terres proche de Dijon, disposait en outre d'un château ou il venait souvent. A son tour son fils, Antoine-Bernard Gagne de Perrigny (1623-1686), occupa de haute fonction et accumula de nombreuse richesse. Tout d'abord conseiller au parlement de Bourgogne en 1645 il devint président à mortier en 1675. Ayant suffisamment d'argent pour acquérir de nouveau biens immobiliers, il racheta en 1668 et 1670 l'ensemble des parcelles du no 39 de la rue Vannerie et se fit construire un bel hôtel particulier de style classique. Au cours de ces travaux, seul le pavillon Bénigne Serre fut épargné à cause de son éloignement. Voulant disposer d'un pied à terre à la campagne, il acheta également le château du Sauvement à Ciry-le-Noble en 1676. Marié avec Jacqueline Gonthier (x 1689), il eut plusieurs enfants. L’aîné, Antoine (1645-1711) fut à son tour conseiller au parlement de Bourgogne en 1674. Marié en 1677 avec Elisabeth Marie Guyet (1656-1709), il eut à son tour plusieurs enfants qui jouir des différents domaines paternels. Devenu à son tour conseiller au parlement en 1711, puis président à mortier en 1715, l’aîné Philibert-Bernard Gagne de Perrigny (1689-1759) fut seigneur de Domoy, Simard, Besandrey et Ragy. Extrêmement riche et influent à Dijon, il se consacra à ces domaines et entrepris la reconstruction des châteaux de Pouilly et de Perrigny. Il fit appel pour cela aux architectes Jean-Antoine Caristie (1719-1770) et Claude Desgots (1655-1732). Préférant ces domaines champêtres et n'ayant plus assez d'argent pour entretenir son hôtel de la rue Vannerie, il préféra vendre celui-ci en 1740 au trésorier général des Etats de Bourgogne, Marc-Antoine Ier Chartraire de Montigny (1703-1750).


Armoirie des Chartraire de Montigny
"De gueules, à la tour d'or"

(Armorial général du Duché de Bourgogne,
par Charles d'Hozier, 1696,
"Bibliothèque Nationale de France")

Portant désormais son nom, cet hôtel fut rapidement transformé par celui-ci. Voulant en effet une demeure digne de son rang, il fit refaire la façade sur rue et la porte rocaille par l'architecte et sculpteur Dijonnais Claude Saint-Père (1705-1780). Il transforma également l’aménagement des différentes pièces intérieures. Non content d'avoir réalisé ces différents travaux, il en entreprit de nouveau et réalisa une nouvelle portion de façade avec angle arrondi en 1744. Organisant des fêtes somptueuses dans son hôtel et dépensant sans compter, il se crut bientôt ruiné et se suicida dans ces appartements le 24 Avril 1750. Lui succédant au poste de trésorier général des Etats de Bourgogne en 1784, son fils Antoine II Chartraire de Montigny (1748-1795) organisa lui aussi des fêtes très coûteuses. Comme son père, il fut à l'origine de nombreux travaux et fit notamment exécuter en 1784 l'escalier d'honneur néoclassique qui s’élève dans le logis principal. Réalisé suivant les plans de Jacques Cellerier (1742-1814), cet escalier est comparable à celui du palais des Etats réalisé par Jacques Gabriel en 1735. Transformant de nouveau les appartements, il fit orner ceux-ci de boiserie sculptée par Jérôme Marlet (1731-1810) et fit édifier par Charles Saint-Père, un portique monumental donnant sur les jardins. Cet hôtel ne lui suffisant pas, il acheta en 1783 celui du Commandant militaire situé juste à coté. Profitant peut de son patrimoine, il fut incarcéré durant la Terreur et mourut sans enfant en 1795.


Armoirie des Champion de Nansouty
"D'azur à un homme courant, armé et cuirassé d'or,
tenant une épée et un bouclier du même"



Charles-Etienne Champion de Nansouty
Photographie de la fin du XIXeme siècle

Acheté en 1795 par Jean-Baptiste Anthony, l'hôtel fut durant cette période occupé par le général Meunier (1751-1831) et la 18eme division militaire. A cette occasion, la maison fut le cadre d'un banquet organisé pour Napoléon Bonaparte qui y soupa en compagnie du maire Martin Lejéas-Carpentier (1748-1831) et du président du tribunal civil, Monsieur Virely. Revendu en 1803 à Marie-Andrée Quarrée de Russilly (1761-1813), l'hôtel avait réussi tant bien que mal à passer la tourmente révolutionnaire. Mariée en 1780 avec le conseiller au parlement Etienne-Louis Champion de Nansouty (1749-1785), Marie-André resta veuve en 1788 pour élever ces enfants et gérer son hôtel. A son décès, son fils le lieutenant colonel d'infanterie Pierre Marie-Eugéne Champion de Nansouty (1782-1855) puis son petit-fils, Charles-Etienne Champion de Nansouty (1815-1895) vécurent dans ces lieux chargés d'histoire. Militaire ayant fait de nombreuse campagne dont celle de Sedan, ce dernier quitta la région pour devenir directeur honoraire du Pic du Midi dans les Hautes-Pyrénées. N'ayant plus d'attache dans la région, il vendit ça maison en 1874 à Mademoiselle Marie Douard afin qu'elle y établisse en pensionnat. Cédé à la mort de cette dernière aux Dames de la Mère de Dieu, l’hôtel continua à servir de pensionnat. Acheté en 1882 par l'abbé Christian de Bretenières (1840-1914), l'hôtel fut transformer en école par ce dernier. Egalement propriétaire de l'hôtel du Commandant Militaire, l'abbé de Bretenières put de cette façon installer son école Saint-François-de-Sale dans les deux bâtiments. Supprimant les boiseries et mobilier néoclassique afin d'accueillir les différentes classes, il conserva malgré tout, la structure des bâtiments. Néanmoins, il du abattre la clôture qui séparait les deux écoles et détruire quelques vieilles bâtisses afin d’édifier des bâtiments neufs. Il transforma également l'ancien pavillon Bénigne Serre en lui adjoignant une chapelle néo-Renaissance construite entre 1890 et 1892 par Charles Suisse (1846-1906). Occupant dés lors le poste de directeur d'école, il vécut ici jusqu’à son décès. Après lui vint le père Glantenay qui resta en fonction jusqu'en 1936. Le père Bordet qui lui succéda du s’accommoder d'un hôpital militaire et d'un tribunal militaire Allemand pendant la seconde guerre mondiale. Durant l’après-guerre, l’école reprit ces activités et fut diriger par le père Regnier entre 1952 et 1965. A cette date, la direction de l'établissement fut confiée au père Bourland qui organisa la restructuration de l'école. Devenue vétuste, les bâtiments furent progressivement abandonnés entre 1969 et 1971. Acquis par le ministère de la culture à cette date, les bâtiments accueillir la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) en 1976. L'ensemble fut ensuite restauré entre 1980 et 2002.

L'abbé Christian de Bretenières
Photographie Sépia
Fin du XIXeme siècle



Unique témoin du style rocaille à Dijon, la porte de la rue Vannerie, est l'une des plus belles réalisations du sculpteur et architecte Claude Saint-Père. La sobriété des chaînes verticales de pierres en bossages qui entoure la porte et l'angle arrondi de l'aile gauche mettent en valeur le travail de menuiserie et de sculpture réalisé pour la porte et la lucarne. Inséré dans la partie saillante de la façade celle-ci est ornée d'une peau de lion travaillé en bas-relief. Rappelant celle qu'Hercule portait après avoir tué le lion de Némée, elle fut ciselée de façon à pouvoir s'enrouler autour de l’œil-de-bœuf.
Travaillé dans le chêne, l'imposte et les deux vantaux de la porte sont en tout point admirable. Orné d'une coquille rocaille, l'imposte est agrémentée de sarments de vigne, d'épis, de rameaux de lauriers et de palmes. S'enroulants autour de la coquille, cet ensemble végétal fut disposé de façon asymétrique. En dessous, les vantaux reprennent ces motifs de rocaille et de rinceaux. Disposées sur le pourtour des panneaux moulurés, ces motifs s'entrecroisent en formant des courbes et des contre-courbes.
Surmontant un espace laissé vide par les chaînages verticaux, le fronton triangulaire se voit percée d'un oculus circulaire. Agrémenté de feuillages, ce fronton est surmonté par des trophées constitués d'un casque romain et d'une cuirasse.
Enfin le niveau des combles est éclairé par un ensemble de petite lucarne rectangulaire à fronton semi-circulaire terminé par des rinceaux.


S'organisant autour de deux cours intérieur distincte, les bâtiments de style néoclassique sont constitués de longue façade à deux étages terminés par des combles. Abritant le célèbre escalier à fausse voûte, le premier bâtiment semble plus ancien que les autres. Son crépi blanc et l'absence de décoration sculpté le font probablement remonter à la période classique. Munis d'une grande porte cintrée, d'un étage éclairée par des fenêtres haute, il se termine par un étage de comble pourvue de lucarne à fronton cintré.
Faisant la séparation avec l'hôtel du Commandant Militaire, l'aile droite se compose en faite d'un simple mur orné de grande arcature aveugle et d'un double portique permettant l’accès à la cour mitoyenne. Surmonté d'une balustrade métallique l'ensemble est agrémenté par une niche à coquille placé au milieu du portique.
Plus élégante que la façade sur cour, celle donnant sur les jardins dispose de petits pavillons d'angle ornés de fausses fenêtres murées. Le centre de la façade est occupé par un grand portail au cintre surbaissé. De part et d'autre se déploie de belles fenêtres surmontées par des claveaux à faux bossages lisse. Au niveau supérieur les six grandes persiennes sont décorées de feuilles d'acanthes à volute intérieure et d'impostes ornées de médaillons à feuillages entrelacés. Au niveau des combles, les trois lucarnes sont surmontées par de simple fronton cintré.


Elevé à l'emplacement de l'ancien rempart de la rue Diderot, le portique monumental qui clos le jardin fut conçu par l'architecte Charles Saint-Père vers 1777. Placé au sommet d'un tertre gazonné, il est installé au centre d'un mur monumental rappelant l'ancienne enceinte défensive de la ville. Accessible par un petit escalier de pierre ce portique et les remparts qui la prolonge permettent au visiteur d'effectuer une promenade offrant des vues sur la rue en contrebas et sur les jardins. Edifié dans le goût antique ce portique est constitué d'une double colonnade dépourvue de chapiteau. Au-dessus cour une balustrade ornée de pot-à-feu en pierre. De part et d'autre du passage couvert, les deux portes d'entrées de la promenade sont ornées de consoles aux décors constitués de volutes et de fougères.


Partant directement de la cour, l’escalier d’honneur de style néoclassique dessert le premier étage de l'hôtel. Il est constitué d’une première volée centrale, prolongée à l'étage supérieur par deux volées montant parallèlement. Le décor en trompe-l’œil qui le surplombe donne l'impression d’être en face d'un vrai plafond à coupole, il n'en est rien, ce n'est qu'une peinture réalisée en camaïeu gris. La corniche à consoles cannelées qui l'encadre est décorée d'un ensemble de huit figures allégoriques traitées en haut-relief et peintes sur toile marouflée sur plâtre. On y voit la Poésie épique et la Peinture, la Sculpture et l’Architecture, la Tragédie et la Musique, et enfin évocation du traité de Versailles qui mit fin en 1783 à la guerre d'indépendance américaine. Sur cette allégorie sont figuré le gouvernement royal dictant à l'Histoire l'inscription "PAX ORBIS 1783". A la couronne de lauriers que tien dans la main gauche la figure de l'Histoire, lui font échos le carquois et la hache posés nonchalamment dans le creux du bras du Gouvernement royal. Entre ces deux figures, un médaillon orné d'une scène d'enfants assoupie accentue encore ce message de paix retrouvé. Traité avec beaucoup de style, ce médaillon comme les autres est tenu par une gueule de lion assez proche de la sculpture entourant l'oculus de la façade sur rue. Tout aussi chargé de symbole, les autres figures allégorique du plafond tiennent dans leurs mains des objets et des outils d'artistes tel que le compas, le pinceau ou le burin. Conservant la thématique des chérubins, les autres médaillons nous montrent ceux-ci chevauchant un bouc, s'offrant des paniers de fruit ou s'embrassant. Ce sentiment de douceur déjà bien présent au niveau des allégories continue d’être distillé aux travers des écoinçons et des retombées de la coupole. En effet ceux-ci sont ornés de motifs ornementaux tel que des masques supportant des corbeilles de fruit, des entrelacs de fleurs formant des volutes et des grosses jarres à tête de lion et guirlandes de fleurs.
Ce programme pictural assez complexe se prolonge à travers les sculptures et le travail d'architecture des différents niveaux de l'escalier. Ce travail se poursuit au niveau des colonnes à chapiteaux ionique encadrant le vestibule du premier. Il se prolonge sur les murs de la cage d'escalier. Eclairé par trois grandes fenêtres à fronton cintré et guirlande de fleurs, cette cage à l'un de ces murs percés d'une niche à fronton cintré à l’intérieur de laquelle on peut admirer une statue de la déesse Vesta, gardienne du feu sacré. De part et d'autre prenne place des piédestaux circulaires à guirlande surmontés par des enfants adoptant des postures d'Atlantes. Moins élaborés, les rampes d'escalier et le niveau inférieur ne sont ornées que par des colonnes lisse et des motifs géométriques entrelacés pour les balustrades.


La salle de réception et les appartements qui jouxte cet escalier sont eux aussi de toute beauté. Orné de boiserie conçue par Jérôme Marlet, il son typique du style Louis XVI. Ayant déjà travaillée aux appartements des hôtels Gaulin et Bouhier de Lantenay, le lambrisseur Marlet conçu ici un décor constitué essentiellement d’allégorie et de frise de rinceaux.
Plus sobre dans ça décoration que l'escalier d'honneur et les grands appartements, l'aile gauche de l'hôtel dispose d'un escalier à vide centrale munie d'une belle rampe en fer forgée et de buste d'empereur romain pour les murs de la cage. Le salon qui lui fait face aujourd’hui transformé en bureau est orné d'une niche a fronton cintré et guirlande retombante assez semblable à celle du grand escalier mais malheureusement dépourvu de statue.