DIJON (21)
Maison au "9 rue Auguste-Comte"
(voir la page d'accueil de Dijon)


Comme la plupart des rues du centre historique, celle-ci n’échappe pas à la règle et fut connue sous divers nom au fil des siècles. Appelé rue de l'Archerie au XIVeme siècle en raison des menuisiers et des ébénistes qui fabriquaient des coffres à usages divers (des "arches" en vieux français), elle prit par la suite le nom de rue Saint-Martin en souvenir de la paroisse Saint-Martin-des-Champs qui se trouvait sur la commune de Fontaine-lès-Dijon au Xeme siècle. Renommé rue Auguste-Comte à la fin du XIXeme siècle en hommage au philosophe et sociologue français mort en 1857, elle était également connue autrefois sous le nom de rue du marché. Ce marché consacré à la chair salée et aux assaisonnements se faisait aux halles de Champeaux. Construite entre la rue Auguste-Comte et la rue Jean-Jacques Rousseau, ces halles furent bâties par la ville en 1426 sur l'emplacement d'un terrain appartenant à la famille Champeaux. Agrandit en 1459, puis en 1508 lors de la construction d'un abattoir municipal, ce bâtiment abrita à partir de 1666, les grandes foires voulues par le roi Louis XIV. Remplacé par le marché du Nord en 1807, elle furent détruite après une fermeture définitive survenue en 1812. Encore visible au numéro 4 de la rue, dans les années 1920, les traces de ce bâtiment on de nos jours totalement disparus.

Mentionné très tôt dans les textes, cette rue apparaît pour la première fois en 1253, lorsque Odo dit Preudefame vend une maison et un meix à l'Hôpital de Tilchâtel. Une vente assez semblable s’opère en 1268 lorsque Pariset dit Pastoreaus, maire de Chaignay-le-Grand cède une maison de la rue Saint-Martin aux moines de l'abbaye Saint-Etienne. Au siècle suivant, sous le règne du duc Philippe II le Hardi, on apprend qu'une maison située rue de l'archerie fut achetée par Bernard le Fontenier et ça femme (entre 1372 et 1383). Connu pour avoir couvert de plomb les toitures de Notre-Dame, celui-ci était issu d'une famille de fontainier et de couvreur présent dans la région sur une bonne partie du XIVeme siècle.
Oublié durant presque tout le XVeme siècle, la rue réapparaît en 1503 lorsque Pierre Leclerc passe un bail à cens pour une maison situé dans cette voie. Enfin, elle est de nouveau mentionné entre 1613 et 1651 lorsque les Duplès, une famille d'orfèvre vient s'y installer.
Construite au XVeme siècle, cette maison anonyme fut probablement habitée tout d'abord par des menuisiers. Passant par les mains de multiples particuliers qui l'entretinrent, elle fut la propriété du chevalier de la légion d'honneur Denis Marchand qui y mourut en mai 1866. En partie recouverte d'un crépi qui cachait ça structure à pans de bois, cette maison en fut débarrassée dans les années 1960 et accueil de nos jours un horloger spécialisé dans la réparation des pendules anciennes.


Constitué de deux parties distinctes, cette habitation s'étend sur deux pâtés de maison. De conception plus rudimentaire, la façade orientale semble être légèrement plus récente que ça voisine. Installé au numéro 7 de la rue, celle-ci est composée d'un rez-de-chaussée en pierre servant de boutique et d'un ensemble de trois étages en encorbellement. Eclairé par deux grande baie cintrée, la boutique est de nos jours munie de vitrine moderne. Emergeant du mur, un ensemble de trois grosses consoles à ressaut en pierre soutient la totalité de l'ossature à pans de bois des étages supérieurs. Reposant sur ces consoles, la sablière principale possède des restes de sculptures malheureusement très endommagés et quasiment indescriptibles. Adoptant des motifs en forme de grille et en croix de Saint-André, les étages qui la surmontent sont éclairés par un ensemble de fenêtres jumelées et par de longue ouverture. Le tout est couvert d'une toiture en lauze qui est percée d'une lucarne à fronton cintré.

Placé à l'angle de deux rues, la maison suivante possède également une structure en pans de bois. S'appuyant la aussi sur un rez-de-chaussée en pierre et sur de grosses consoles à ressaut, les deux étages d'encorbellement sont constitués de bandeau en forme de croix de Saint-André. L'ensemble est éclairé par des fenêtres double et simple, terminées par de léger arc en accolade. Laissant lui aussi pénétrer la lumière, le magasin est pourvu d'un ensemble d'ouvertures comprenant une baie, une porte, deux fenêtres et une lucarne. A nouveau, la sablière principale présente des traces de sculpture figurant peut-être une banderole avec des personnages assis. Au niveau des combles, on retrouve deux lucarnes agrémentées de fronton triangulaire.
Donnant sur la petite rue Pouffier, le mur-pignon de l'angle opposé s'appuie sur une énorme console en pierre présentant de léger ressaut. Elle est encadrée par deux petites ouvertures et par une porte s’insérant dans le mur de pierre du rez-de-chaussée. Au-dessus, les deux étages de pans de bois sont pourvus de motif en croix de Saint-André et de fenêtres disposées sans aucun ordre. Au niveau des combles le lambrequin cintré du pignon laisse apparaître de belle poutre reposant sur des aisseliers.