DIJON (21)
Maison au "1 rue de la Chouette"
(voir la page d'accueil de Dijon)
Contemporaine de l’hôtel Chambellan et de la maison Millière cette maison à pans de bois de la fin du XVeme siècle est placée à l'angle des rues de la Chouette et de la rue Verrerie. Autrefois appelé rue derrière Notre-Dame puis rue Babeuf, cette artère tire son nom du petit oiseau nocturne sculpté sur le flanc gauche de l'église Notre-Dame. Le métier de potier d'étain traditionnellement établi dans cette rue au moyen-age fut probablement aussi celui des propriétaires de cette maison. Comme il n'existe aucune documentation complète sur cette maison, plusieurs possibilité s'offre à nous. Soit la maison fut occupé et construite par Louis Garnier entre 1459 et 1510, puis vendu par ces héritiers à Josse de la Tour en 1531, soit elle fut habitée par Guillaume Pourchot et Jean Bassement dans la seconde moitié du XVeme siècle. Si cette seconde hypothèse s'avère être exacte, on sait alors que la maison fut la propriété de la famille Duparc dans la première moitié du XVIeme siècle. Originaire d'Is-sur-Tille cette famille de marchand vendit à François de Pise la maison en 1556. Passant dans d'autre main au cours du XVIeme et du XVIIeme siècle la demeure échue en 1675 à Antoine Fourneret, secrétaire du Roi, puis à ça fille Catherine et au deux maris de celle-ci (Barthelemy Moreau, puis le président à la Chambre des Comptes Jean Baillet).
A ces deux solutions s'ajoute une troisième qui fait intervenir la famille Durand. Mentionné dés 1408, cette famille de potier d'étain se fit connaître grâce à Huguenin Durand qui exerça à partir de 1433 et qui acheta une maison dans la rue de la Chouette en 1466. Père de plusieurs enfants, il légua à son fils ça boutique et maria ça fille Guillemette avec Guillaume Millière (c'est eux qui construiront la célèbre maison du même nom à l'autre bout de la rue). Conservé par ces descendants sur au moins six générations, la maison revint en dernier lieu à Pierre Durand entre 1658 et 1663. A ça mort, la veuve de ce dernier transmit la demeure à ça famille. Travaillant elle-aussi dans la poterie d'étain, cette famille est connue grâce à Antoine Follet (probable frère de la veuve Durand) et à ça fille Bernarde qui épousa Nicolas Denizot, un maître pelletier. Revenant à ça fille Catherine, puisque l’aîné était devenu curé de Favouges, la maison fut acquit par l'époux de Catherine, un marchand boutonnier résident à Paris. Leur fille Geneviève Mahieu se maria quant à elle avec le sieur Fleury. Racheté par une communauté religieuse vers 1765, cette maison si c'est bien la bonne fut reconstruite car elle menaçait de tomber en ruine. Il est fort à parier donc qu'il ne s'agit pas de la même bâtisse, car les Ursulines n'auraient certainement pas fait reconstruire dans le style médiéval.
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Blason du Corps des Officiers de la Table de marbre, et de la traite Foraine de Dijon.
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Blason du Corps des Officers de la justice Consulaire de Dijon.
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Ces différentes pistes (même si elle n'apporte rien de bien concret), nous apprennent tous de même que la maison fut construite dans la seconde moitié du XVeme siècle. Le style des façades, de la tourelle et de l'escalier apparent semble en effet être de cette période. Le petit portail exécuté vers la fin de la Renaissance et placé à l'entrée de la maison mitoyenne (elle porte de nos jours le numéro 3 de la rue) nous indique grâce à son blason qu'elle fut la propriété des officiers de la table de marbre et de la traite foraine. La présence au numéro 7 des bureaux de la justice consulaire (établie à Dijon en 1565) à probablement un rapport puisque les deux blasons sont quasiment identiques. Quoiqu'il en soit, la seule certitude que nous ayons sur cette maison concerne un commis de la chambre des comptes, monsieur de la Rochette qui l'habita en 1782. On sait par ailleurs que le numéro 3 fut habité au XIXeme siècle par M. Noblot et qu'une ferronnerie s'y installa à la fin de ce même siècle. De vieille carte postale datant de cette période nous indique également que la maison était la propriété de marchand nommé Dassigny. Restauré durant l'après-guerre cette maison est de nos jours occupé par une biscuiterie spécialisé dans le pain d'épices.
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