DIJON (21)
Square des Ducs de Bourgogne
(voir la page d'accueil de Dijon)


Avant de prendre ça forme actuelle cette petite place était occupée par le fossé creusé sous les murs du castrum gallo-romain. Installé au pied de la forteresse antique construite dans la seconde moitié du IIIeme siècle, ce fossé longeait les remparts et les tours qui s'étendait de la rue des Forges à la place Saint-Michel. Surmonté par l'actuelle tour de la Terrasse, ce fossé fut comblé sur ordre de Philippe le Hardi (1342-1404) vers 1370 afin que son épouse la duchesse Marguerite de Flandre (1350-1405) dispose d'un jardin planté de tilleuls et de rosiers. Difficilement reconnaissable de nos jours en raison des transformations qui suivirent, ce jardin devait être assez semblable à ceux que la duchesse avait fait construire au château de Germolles (71) et au château de Rouvres (21). La tradition locale et les sources ancienne nous apprennent toutefois que Marguerite avait fait construire entre 1383 et 1388 un grand bassin d'eau vive et de superbes étuves aux porte garnies de tapisserie de Venise. Ces dernières étaient réunies au palais par une galerie. Enfin, dans les jardins vivaient les animaux de la basse-cour ducale, les vaches du jeune comte de Nevers, les oiseaux de la duchesse, un marsouin ramené de Flandre par le duc et une sorte d'autruche. D’après certain document le jeune comte disposait aussi d'une d'étable ou vivait des lièvres, des cerfs, des porcs-épics et des cigognes. Il semblerait également que le duc est fait construire à l'une des extrémités du jardin un moulin à bras servant à moudre farine et autres denrées servit à la cour.


Portrait de Marguerite de Flandre (1350-1405)
Ecole flamande
Lille, Musée de l'Hospice Comtesse

Entretenue par les différentes duchesses de Bourgogne qui se succédèrent jusqu’à la mort de Charles le Téméraire en 1477, le jardin du probablement être transformé à la mode italienne durant la Renaissance. Débarrassé de ces étuves après qu'une ordonnance de 1556 en est interdit l’accès pour des raisons de moralité, le jardin servit des lors de réserve pour les sangliers, les biches et les chevreuils. Représenté sous forme de friche dans le plan d'Edouard Bredin en 1574, le jardin recommença à être entretenue au XVIIeme siècle et fut loué au sieur Bourgeois en 1636. Les plans réalisés par Hardouin-Mansart en 1688 et par Le Pautre en 1696 montres que le jardin continuait à être cultivé en cette fin de siècle. Vue à vol d'oiseau, le plan de Le Pautre laisse voir un espace clos enfermant deux petits parterres séparés par une allée centrale. Malgré l'absence de détail, ces différentes vues montrent que les princes de Condé qui gouvernaient la Bourgogne à cette époque, étaient intéressés par l'entretient des espaces verts de la ville. Ne se contentant pas des jardins du palais et des différents parcs de la ville, le prince Louis II de Bourbon-Condé fit en outre réalisée vers 1672 l'immense parc de la Colombière par l'architecte-paysagiste Antoine de Maerle. Moins soucieux que le Grand-Condé, son arrière-petit-fils le prince Louis IV Henri de Bourbon-Condé se contenta en 1722 de faire nourrir les animaux du jardin. Placé sous la surveillance de l'architecte Martin de Noinville et laissée tel quel jusqu’à ça mort en 1728, le jardin du palais semble avoir subit quelques modifications par la suite. En effet le plan d'Antoine Mikel datant de 1759 nous montre que le jardin prit la forme d'un parterre de broderie à la française et qu'une succession de trois petits bassins vint compléter cette vue au niveau de l'ancienne rue au Change.

"Plan de l'ancienne
et nouvelle ville de Dijon"
Réalisé par Lepautre en 1696
"Plan géométral
de la ville de Dijon"
Levé en 1759 par le sieur Mike
l
"Nouveau plan de la ville
et des environs de Dijon"
Réalisé par Beaurain en 1767

Assez diffèrent, le plan réalisé par Jean de Beaurain en 1767 laisse apparaître deux rangé de quatre petits parterres de broderie séparée par une longue allée. Si ces plans sont exacts, on peut en conclure qu'en l'espace d'une dizaine d'année des travaux important furent entrepris par la municipalité et par le maire et le gouverneur de l'époque pour modifier ce parc. Transformé en place aux fruits peut avant 1786, le jardin semble avoir par la suite traversé la révolution et l'empire sans trop de perturbation. Amputé d'une partie de ces arbres lors de la construction d'une poste vers 1850, les jardins du palais furent définitivement sauvés par le maire Jean-Baptiste Liégeard en 1863. Mise au goût du jour, un paysagiste en fit à cette époque un jardin à l'anglaise et entoura l'ensemble d'une clôture de fer. Munie d'un bassin avec des rocailles d'inspiration gothique à l’extrême fin du XIXeme siècle, le square accueillie vers 1904 les ruines gothiques d'une maison située dans l'ancienne rue de la Tonnellerie. Détruite lors de la création de la place François-Rude, cette rue rejoignait celle de la Liberté à celle des Godrans. Souhaitant apporter un peut plus de verdure au square la municipalité planta à cette même époque un ensemble de beaux arbres comprenants un tilleul argenté, du hêtre pourpre, un sophora du Japon et un paulownias. Laissé tel quel jusqu’à la seconde guerre mondiale, le square reçu en 1955 la statue en pierre du duc Philippe le Bon réalisé par le sculpteur Henri Bouchard (1875-1960).


Occupant une surface de 975m2 et situé à l'arrière du palais ducal, ce square est planté d'arbre centenaire. On y reconnaît entre autre un tilleul argenté et un hêtre pourpre. Au centre prend place un bassin circulaire agrémenté sur la partie supérieur par de belle rocaille d'inspiration médiévale. A l'extrême gauche, le sculpteur Henri Bouchard exécuta une statue en pierre de Pouillenay représentant Philippe le Bon. S'inspirant d'un model en plâtre présenté au Salon des Artistes français de 1942, cette statue haute de 2,30 mètres, montre le duc caressant son collier de l'Ordre et tenant un bâton de la main droite. Placé pratiquement contre les façades du palais, le pan de mur de la maison situé auparavant rue de la Tonnellerie appartenait à l'origine à la famille des Rochefort. Datant du début du XVIeme siècle ces deux portes à la décoration gothique présente un arc en accolade reposant sur des moulurations toriques et se terminant par un galbe orné de choux frisés. Deux beaux pinacles flamboyant encadre cette première porte. Situé plus à droite la deuxième porte présente une forte mouluration. Au-dessus prend place une frise ornée de masques et d'animaux ressemblant à des singes.