DIJON (21)
Hôtel du Chancelier Rolin
(Archives Départementales)
(voir la page d'accueil de Dijon)


Situé au 8 de la rue Jeannin, cette maison semble avoir été construite vers 1298. Bien que relativement précoce, cette datation paraît plausible compte tenu de l'ancienneté des demeures la voisinant. Il en va tout autrement du nom donné par Eugène Fyot dans son ouvrage. En effet, "l'hôtel Beauchamp" mentionné dans ce livre ne peut en aucun cas remonter à la fin du XIIIeme siècle puisque la seigneurie de la Motte-Beauchamp se situe en Autunois et qu'elle ne fut portée qu'à partir de la seconde moitié du XIVeme siècle par Jean III Rolin (x 1391). De plus lorsque l'on sait que son fils le célèbre chancelier Rolin fut le premier occupant connu de cet hôtel, il est logique de penser qu'il y a eu une confusion. Connu à Autun des 1271, la famille Rolin s'illustra tout d'abord dans le commerce du vin avec Perrenet qui acheta plusieurs vignes à Volnay et à Monthélie. Très riches lui aussi, son frère Jean Rolin (x 1391) préféra devenir clerc. Instruit et cultivé, il plaça son argent dans l'achat des seigneuries de la Motte-Beauchamp et de la Tour de la Bazole en 1378. S'orientant vers des carrières religieuse et politique ces descendants comptèrent parmi les personnes les plus en vue du duché de Bourgogne au XVeme siècle.


Blason des Rolin
"D'azur à 3 clefs d'or : 2 en chef & 1 en pointe"

Son fils Nicolas Rolin (1376-1462) commença en tant qu'avocat du duc de Bourgogne au parlement de Paris en 1408. Poursuivant sur la voie de la politique, il fut fait chancelier du duc de Bourgogne dés 1422 puis chevalier en 1423. Il fut également Vidame de Châlons et grand veneur héréditaire du Hainaut. Fidèle serviteur des ducs Philippe le Bon et Charles le Téméraire, il fut l'un des principaux négociateurs du traité d'Arras en 1435 et permit ainsi au duc de s’approprier les comtés de Mâcon et d'Auxerre. Jouissant d'une fortune considérable, il dépensa une partie de son argent à l'achat de seigneuries. Parmi celles-ci figure les seigneuries d'Authumes acheté en 1422, de Chazeu acheté à Jeanne de Longwy en 1423, d'Epinac et de Savoisy acheté à Pierre de Beauffremont en 1430 et 1442, d'Aymeries et de Raismes dans le Hainault (cédé par René d'Anjou en 1437), de Lens et d'Herchies (vendu par Corneille de Grave en 1444). Il achète également les châteaux de Présilly (1423), de La Perrière (1435), de Ricey-Bas (1446), de Perrigny (1449) ainsi qu'une maison forte à Gergy (1438) et une à Bagneux-la-Fosse. Ne se contentant pas uniquement de dépenser son argent dans l'achat de terres, il l'utilisa également dans la reconstruction des châteaux de Perrigny et d'Epinac. Connu aussi pour ces goûts artistiques, il s'entoura de peintres et d'artisan de toutes sortes. On lui doit la commande de chef d’œuvre comme la Vierge du chancelier Rolin par Jan Van Eyck et le polyptyque du Jugement dernier par Rogier Van der Weyden. Conscient malgré tout de la grande pauvreté qui affectait la majeure partie de la population, il fit construire avec ça femme Guigone de Salins les célèbre Hospices de Beaune pour soigner les pauvres.


Vierge du chancelier Rolin
Jan Van Eyck, vers 1435
Musée du Louvre, Paris


Restaurant à Autun l'hôtel paternel dit "Beauchamp" afin de le rendre plus confortable, il voulut également avoir une demeure digne de son rang dans la capitale des ducs. S'étant déjà porté acquéreur d'un ensemble de vieilles bâtisses comportant étables et écuries dans la rue des Fols en 1440, il acheta de plus l'hôtel Jean de Crux en Mai 1441, moyennant la somme de 2000 livres. Grevé d'un droit de passage permettant la liaison entre la rue Saint-Nicolas et la rue des Prêtres, le terrain de la rue des Fols (actuelle rue Jeannin) du tout de même plaire à Nicolas Rolin puisqu'il y réalisa pour 15 000 livres de travaux. Ceux-ci, nous apprend l'historien Joseph Garnier, permirent l’édification d'une grande porte sur rue présentant en son sommet les armoiries de la famille Rolin. Entourant une cour intérieure, les bâtiments consistaient en quatre grands corps de logis aux étages desservis par un escalier à vis. L'ensemble était couvert d'une toiture en tuiles vernissées noires et blanches. Une galerie de bois munie d'arcades en accolade coupait la cour en deux et une chapelle aux fenêtres gothique occupait le premier étage du logis principal. Enfin un pavillon destiné à Guigonne de Salins donnait sur la rue des Prêtres et jouxtait la galerie de bois. Du mobilier qui ornait cette demeure on sait seulement qu'il y avait de très belles tapisseries, des vitraux dans la chapelle et le même type de carreaux vernissés qu'à l’hôtel-dieu de Beaune. Profitant assez peut de ça demeure Dijonnaise, il mourut à Autun le 18 janvier 1461.

Héritant de la fortune paternelle, son fils Guillaume Rolin (1411-1488) fut ambassadeur de Bourgogne vers 1441 puis chambellan du roi Louis XI. Conservant les seigneuries de Beauchamp et de Savoisy, il délaissa quelque peu l'hôtel paternel au profit de ça demeure Autunoise. Connu à cette époque sous le nom d'hôtel Beauchamp, cette demeure semble avoir servit de grenier à grain, puis de résidence pour les gouverneurs de Bourgogne à partir de 1482. Plus soucieuse du patrimoine de ces ancêtres, ça fille Marguerite Rolin (né vers 1445) fréquenta souvent l'hôtel Beauchamp. Mariée en 1493 avec Gaspard de Talaru (+ 1535), seigneurs de la Pie, Saint-Eloi et Chalmazel, elle vendit son bien en décembre 1500 à la ville de Dijon pour la somme de 3175 livres. Souhaitant s'installer dans un lieu plus vaste que l'ancienne maison aux Singes située rue Chabot-Charny, la mairie choisie donc ce grand hôtel situé en plein centre ville. Siégeant pour la première fois en 1501, le maire et ces conseillers attendirent tout de même 1502 pour que le roi Louis XII confirme l'acquisition du bâtiment. Il est à noté également que les échevins l'offrirent en 1506 au parlement afin qu'il y tienne ces séances. Dirigé à cette époque par l'ancien maître teinturier Jean Aigneaul (1493-1504), la municipalité voulue restaurer les bâtiments et entrepris une campagne de travaux qui s'étala sur tout le premier quart du XVIeme siècle. Durant le mandat d'Aigneaul, ceux-ci furent de faible importance. On se contenta de refaire les plâtres, de la menuiserie et quelques travaux de verreries. Exécuté en 1503-1504 ces travaux furent confiés au plâtrier Jean Alaix, au menuisier Thiebault Mignot et au vitrier Thiebault Laleune qui installa une verrière de la Passion. C'est également durant cette période que la ville décida d'installer l'artillerie dans une ancienne grange de l'hôtel Rolin.

Plan restitué de l'ancien hôtel de Ville
Joseph Garnier, 1875
Dans "Les deux premiers hôtels de ville de Dijon"
Edition Lamarche

Après une période d'accalmie correspondant au mandat de Pierre Contault (1504-1508), les modifications de l'hôtel recommencèrent. Souhaitant installer une prison plus grande et plus moderne, le maire Bénigne de Cirey qui commençait son premier mandat (1508-1514) fit isoler la prison du reste de l'hôtel de ville. Il commanda pour ce faire un mur aux maçons Philibert Lalyon, Guillaume Symon. Antoine de Rupt supervisa le chantier. Réalisé entre 1511 et 1514, cette campagne de travaux permis la fabrication de nombreuses geôles qui furent couverte par le charpentier Jacob Ligier. Parallèlement à ces travaux de salubrité, la ville commanda la construction d'une nouvelle porte afin de remplacer celle laissé par les Rolin. Confié aux maçons Philibert Lalyon et Philibert de Saqueneaulx, ce chantier débuta en Mai 1510 et semble avoir été terminé en Août de la même année. Après le départ de Bénigne de Cirey en 1514, la mairie fut occupée par Pierre Sayve de Flavignerot jusqu'en 1518. A son tour celui-ci fit de nouvelle dépense pour la mairie. Confiant tout d'abord la construction d'un four aux maçons Jean Petit et Lienard Dannery en 1515, il fit élever l'année suivante une nouvelle halle en bois afin d'abriter l'artillerie de la ville et demanda au peintre verrier Denis Chaussin de réaliser quatre verrières. Il termina son mandat en faisant faire des travaux dans la chapelle afin qu'elle puisse abriter un chapelain (1518). La même année il fit également installer les armes de la ville au-dessus de la porte d'entrée. Il fit appel pour cela au sculpteur Jean Du Buc qui reçu six écu soleil. De retour à la mairie pour un deuxième mandat (1518-1523), Bénigne Cirey n’eut plus qu'a terminer la chapelle afin que la première messe y soit donner le 17 Mars 1522. Avec ce personnage s'acheva cette campagne de travaux qui permis au monument de passer le cap du XVIIeme siècle sans subir aucune retouche.

Avant d'évoquer les travaux menés sous le règne des rois Henri IV à Louis XIV, revenons en au principaux maires qui occupèrent ce poste au cours du XVIeme siècle. Installés à la mairie à une période charnière comprise entre les fastes de la Renaissance et les guerres de religion, ceux-ci furent souvent malmenés par le peuple et les différentes factions au pouvoir. Si les mandats de Jehan le Marlet, Bénigne Martin et Pierre Bouhier furent relativement calme compte tenu du contexte historique (Jehan le Marlet fut onze fois maire entre 1540 et 1581, Benigne Martin exerça onze fois, lui aussi entre 1557 et 1568 et Pierre Bouhier donna même un banquet le 11 Novembre 1582 pour les ambassadeurs Suisses qui passaient par Dijon), il en va tout autrement de Jacques Laverne qui passa par les geôles de la mairie avant d’être exécuté le 29 Octobre 1594. D'abord avocat, ce farouche défenseur de la ligue fut élu dix fois entre 1566 et 1594. D'un comportement violent, il s'opposa toute ça vie aux partisans du roi Henri IV. D'abord soutenue dans ça tache par le duc de Mayenne, il fut lâché par celui-ci et fut condamné à mort pour ces excès. Durant cette période comprise entre 1589 et 1594, l’hôtel de ville demeura fermé, militairement occupé et servit de quartier-général à la milice bourgeoise.


Avec l'arrivé au pouvoir d'Henri IV, le calme revint à nouveau. Les notables Dijonnais se concentrèrent une fois de plus sur la décoration de leurs demeures et sur l'architecture qui avait évolué. De nouveau travaux furent alors envisagés pour l'hôtel de ville. Le maire Jean Perrot en fonction durant l'année 1607, fit élever au-dessus de la porte d'entrée de l'hôtel de ville une statue équestre du roi Henri IV. Occupé ensuite par Jean de Frasans puis Jacques Bossuet, le poste revint entre 1616 et 1618 à Estienne Arviset qui fit procéder durant cette période a l'inventaire des chartes et titres de la ville. Ce premier recensement fut à l'origine de la fondation des archives départementales qui prendront place dans ces lieux quelque siècle plus tard. Continuant sur cette voie, Claude Bossuet fera construire en 1647 un cabinet donnant sur l'arrière de l'hôtel de ville "affin d'y retirer et mettre à seurté les tiltres et papiers des pauvres". Changeant par la suite souvent de maire, la ville fut dirigée entre 1655 et 1657 par Jean Siredey qui fit reconstruire la maison du four afin qu'elle abrite la loge du concierge et du greffe. Connaissant à nouveau une période mouvementé avec six maires différents en une dizaine d'année, l’hôtel de ville renoua avec la stabilité à la fin du XVIIeme siècle et fut mené neuf fois par Claude Joly entre 1667 et 1690. Souhaitant faire de nouveau aménagement intérieur dans la mairie, il fit appel en 1670 au sculpteur Honoré Rancurelle afin que celui-ci dessine le plan d'une grande salle du conseil. Réalisé en 1681-1682 cette salle est ornée d'un plafond à caisson et de boiseries exécutées par les frères Abraham et Bernard Rollin et par les menuisiers Jean Dodin et Claude Buquet. La cheminée de bois soutenue par des Termes en pierres d'Asnières est l’œuvre du sculpteur Antoine Guyon. L'ensemble coûta respectivement 2030 livres pour le plafond et 820 livres pour la cheminée.

Cour de l'ancien hôtel Bernardon avant ça destruction
Dessin d'Emile Sagot, vers 1833
Dans "Voyage pittoresque en Bourgogne"
Editions des 4 seigneurs

Ces transformations, effectuées dans les appartements intérieurs, furent complétées à partir du début du XVIIIeme siècle par une série de modifications visant à refaire le péristyle intérieur avec colonnes et escalier, ainsi que la porte d'entrée. Réalisés entre 1707 et 1717 ces travaux se firent sous les mandats des maires Julien Clopin (1703-1711), Nicolas Labotte (1711-1714) et Étienne Baudinet (1714-1729). Confié au célèbre architecte parisien Jacques V Gabriel (1667-1742) cette porte dessinée en 1707 avec son avant-corps et ces sculptures préfigure les travaux qu'il effectuera une vingtaine d'année plus tard pour le palais des Etats. L'allure quasi militaire de la façade et de la porte tranche très nettement avec les réalisations religieuses qui seront faite en 1712 sous le maire Nicolas Labotte. Conscient de la pauvreté dans laquelle vivait certain de ces concitoyens, cet élu décida de faire construire une chapelle afin que les pauvres reçoivent une aumône en pain tous les dimanches. Acheté pour 5300 francs à des membres de la Sainte-Chapelle ce bâtiment était attenant à l'hôtel de ville. Le 14 Juillet de la même année, un bourgeois nommé Baltazard Bernard et ça sœur Françoise donnèrent la somme de 1017 francs pour construire cette chapelle placée dés lors sous le vocable de Saint-Alexis. La confirmation de cet établissement fut donnée en Juin 1713 par le roi Louis XIV sous forme de lettre patente. Poursuivant cette séries d'achats, le maire Claude Marlot (1700-1763) se porta acquéreur de l'ancien hôtel Bernardon en 1758. Acheté à Jean-Marie Bouhier de Bernardon pour la somme de 18 000 francs, il fut démoli et remplacé en 1765 par un bâtiment voûté conçu selon les plans de l'architecte Pierre-Joseph Antoine (1730-1814). L'espace intérieur permit d'y installer les archives et une nouvelle prison. Nicolas-Claude Rousselot (+ 1770), successeur à la mairie de Claude Marlot fut moins attaché à l’agrandissement de l'hôtel de ville que son prédécesseur. Donnant plus volontiers dans les fêtes et les mondanités, il organisa les 16 et 18 Juillet 1766, deux concerts en l'honneur du prince de Condé venue assisté aux états de Bourgogne. Ces concerts, donnés dans la grande salle du conseil de l'hôtel de ville furent dirigé par Léopold Mozart. Son fils le célèbre Wolfgang Amadeus et ça fille Nannerl était présent eux aussi. Jouant certaine de ces œuvres au clavecin le jeune Wolfgang était accompagné par ça sœur et par un ensemble de musiciens dijonnais.

Tous ces fastes furent vite oubliés avec l'arrivé des idées révolutionnaires. Servant de bureau au comité de patriotes des le 20 Juillet 1789, la mairie retrouva un peut de son calme avec Marc-Antoine Chartraire de Montigny qui dirigea paisiblement la ville entre 1790 et 1791. Plus énergique que lui, ces successeurs remplirent la prison malgré les 120 cachots dont elle disposait. Si Gérard Champagne fut relativement indulgent envers les symboles monarchiques durant son mandat entre 1791 et 1792, le chapelier sans-culotte Pierre Sauvageot (1792-1793) s'en pris quant à lui aux armoiries et aux tableaux des rois en les faisant brûler. Laissé vacant après le départ Jean-Edmé Durande et 1795, la ville n'eut un nouvel élu qu'à partir de 1800. Transformé en prison militaire au cours des années 1802-1803, la mairie se trouva bientôt à l'étroit dans ces lieux. Le maire Claude-Auguste Durande (1764-1835) et ces conseillers, voulant s'installer depuis quelque temps dans l'ancien palais des ducs, ils louèrent ces lieux pour 5000 francs de rente annuelle. Déménageant à partir de 1809, la municipalité laissa vacant ce lieu chargé d'histoire. Les archives qui avaient eux aussi fait le déplacement jusqu'au palais en encombraient les combles. Souhaitant ne pas voir s’abîmer tous ces documents, l'archiviste Joseph Boudot (1762-1838) demanda à la mairie et au conseil général le droit d'installer les archives départementales dans l'ancien hôtel Rolin moyennant une rente annuelle de 3000 francs. Ayant reçu l'accord des différentes administrations le 18 avril 1833, il déménagea à nouveau ces vieux documents pour les installer rue Jeannin dans ce qui est maintenant le palais des archives.


Galerie en bois de l'ancien hôtel Rolin avant ça destruction
Dessin à l'encre, Archives départementales de la Côte-d'Or, vers 1843


Malgré la place et le confort dont pouvaient disposer les archivistes, ils leurs restaient encore un problème à surmonter. En effet la prison qui existait depuis le début du XVIeme siècle, encombrait encore les lieux en ce milieu du XIXeme siècle. Heureusement, la désaffection de la caserne Dampierre en 1839 permit à la municipalité d'y installer les prisonniers. Les archives purent ainsi disposer de toute la place nécessaire et n'eurent plus à partager les lieux avec des criminels. Dés lors, il ne restait plus qu'a supprimer l'ancienne galerie de bois construite par Nicolas Rolin pour que les bâtiments ressemble à ce qu'ils sont de nos jours. Ce fut chose faite en 1843 alors que les archives était dirigé par Claude Rossignol (1805-1886). Il est d’ailleurs à regretter la disparition de ce monument qui nous auraient certainement renseigner sur l'allure qu'avait l'hôtel Rolin au moment de ça construction. Exerçant de 1841 à 1862, Claude Rossignol fut remplacé dans ça tache par Jospeh Garnier de 1862 à 1903 puis par Ferdinand Claudon de 1905 à 1934 et enfin par Léon Delessard qui mourut en fonction en 1957. Restauré une première fois entre 1875 et 1878 les archives furent classées parmi les monuments historiques en 1947 puis rénovée une seconde fois entre 1949 et 1953 et enfin restructuré entièrement entre 1989 et 1996.



Ancien droit de passage de l'hôtel Rolin, le porche d'entrée construit par Jacques Gabriel se compose d'une porte cochère à double battant s'inscrivant dans un avant-corps à deux étages. Surmontée d'un arc en plein cintre cette porte est encadrée par des pilastres à large bossage en tables. Au-dessus prennent places des trophées de pierre rappelant ceux de l'hôtel du Commandant Militaire, rue Vannerie. D'inspiration romaine, ces trophées sont composés de flèches, de lances et de drapeaux entourant une armure et un casque empanaché. Placées au milieu de pilastres à bossages, ces sculptures entourent une grande fenêtre au-dessus de laquelle est gravé "PALAIS DES ARCHIVES". La décoration de l'ensemble est complétée par un fronton triangulaire à base interrompue. L’intérieur est sculpté par un ensemble de motifs guerriers comprenant des drapeaux, un carquois avec des flèches, des lances et des trompettes.
Plus modeste, la façade donnant sur les jardins est munie en sont centre d'un avant-corps avec pilastres en bossages et mascarons à tête humaine. Au niveau supérieur la grande fenêtre est encadrée par un mur en pierre lisse.


Le grand péristyle intérieur qui occupe la partie centrale du bâtiment permet l’accès au niveau supérieur. Crée, lui aussi par Gabriel, il est constitué de trois colonnes doriques soutenant un très bel escalier à rampe en fer forgé. L’ensemble est complété par du mobilier comprenant un buste, un tableau classique avec architecture et un groupe sculpté. Une fois atteint le premier étage, on arrive dans l'ancienne salle du conseil transformé de nos jours en salle de lecture. Cette salle dessinée par Honoré Rancurelle à la fin du XVIIeme siècle possède un superbe plafond à caisson et une cheminée monumentale. Réalisé en chêne, ce plafond est décoré de pendentifs et de guirlandes de feuilles d'olivier. Les douze caissons qui le composent symbolisent la guerre et le roi Louis XIV. La grande cheminée en chêne et pierre d'Asnières-les-Dijon est constitué de deux termes soutenant un entablement sculpté de rinceaux fleuris. Le manteau est encadré par deux statues figurant la Générosité et la Justice. Au centre, prennent place des portraits fantaisistes des ducs de Bourgogne datant de la fin du XVIIeme siècle. Eclairée par quatre fenêtres et communiquant avec les autres salles par quatre portes, cette pièce est lambrissée de chêne et décorées de panneaux azurés, de fleurs de lys et d'une frise courant sur toute la salle.
Unique témoignage de l'ancien hôtel Rolin, la cheminée gothique de la salle basse possède encore un jeu de colonnette et un entablement mouluré.