DIJON (21)
Hôtel Seguin de Broin
(voir la page d'accueil de Dijon)
Cette demeure, qui porte de nos jours le nom des Seguin de Broin fut en fait édifiée pour Jacques Mochot-Coppin dans les années 1681-1684. Les dates inscrites sur les différentes parties de la construction nous renseignent même sur l'état d’avancement des travaux. Commencée tout d'abord par le corps de logis (un linteau de porte du perron conserve la date 1681 inscrite sur une pierre), l'habitation fut terminée par le porche donnant sur la rue (l'année 1684 figure sur une serrure de porte). Edifiée dans un style classique assez sobre, cette maison appartint donc à Jacques Mochot-Coppin qui fut conseiller du roi, maître ordinaire à la chambre des comptes en 1677 et enfin doyen de cette même chambre. Titré seigneur de Montculot et de Montbéliard, ce personnage se maria avec Jeanne Chartraire. Pour immortaliser cette union, il fit réaliser une rampe d'escalier portant le monogramme "MC" entrelacée. M pour Muchot et C pour Chartraire. Afin de saisir l'emploie du double nom utilisé par cet homme il est nécessaire d'étudier l'histoire de ces ancêtres. On y trouve toute une lignée de serviteur de l'état aussi bien au parlement qu'à la chambre des comptes. A l'origine de cette famille se trouvent deux frères. Hélie fut procureur au parlement et eu une descendance. Son frère Didier fut greffier commis au Parlement de Bourgogne. Vivant à la fin du XVIeme siècle, ces deux personnages habitait déjà Dijon. Hugues, le fils de Didier accupa le poste d'avocat au parlement.
Armoirie des Mochot-Coppin
(Armorial général du Duché de Bourgogne,
par Charles d'Hozier, 1696,
"Bibliothèque Nationale de France")
On sait grâce aux armoiries des Valon qui orne une cheminée du premier qu'il épousa Marguerite fille de Jean Valon, conseiller au bailliage de Dijon. Leurs fils Jean fut seigneur de la Courtine et maître à la Chambre des Comptes de Dijon en 1641. Une fois de plus c'est grâce aux armoiries de la cheminée que l'on connaît le nom de son épouse. Un blason aux armes des Coppin nous apprend en effet qu'il fut marié à Claude, fille de Jacques Coppin, secrétaire du Roi, contrôleur en la Chancellerie près le Parlement de Bourgogne. Cette dernière accoucha de plusieurs enfants, dont Jacques à qui l'on doit la construction de l'hôtel et Jean qui fut secrétaire du roi au parlement en 1664 et trésoriers de France en 1676. Jouissant d'une fortune assez importante il acheta la seigneurie de Gémeaux en 1682 et fit construire sur ces terres l'actuel château. Avec ça femme Marie de Morillon, il eut plusieurs enfants dont Hugues qui fut conseiller du roi et commissaire aux revenus d'Is-sur-Tille et Genneau. A la mort de Jacques Mochot vers la fin du XVIIeme siècle, c'est son fils François qui habita l'hôtel. Il occupa les postes de capitaine d'infanterie au régiment Dupuy-Espagnol et de président au présidial de Semur en 1698. Son frère Louis Mochot de Montbelliard fut écuyer et capitaine de cavalerie. N'ayant pas eu d'enfant mâle, l'hôtel fut mis en vente à leurs morts.
Armoirie des Seguin
(Armorial général du Duché de Bourgogne,
par Charles d'Hozier, 1696,
"Bibliothèque Nationale de France")
Acheté par les Seguin de Broin vers 1741, la demeure ne semble pas avoir subit de transformation majeure lors de ce changement de propriétaire. Originaire de Chalon-sur-Saône cette famille semble avoir débuter ça carrière avec Claude Seguin (1645-1722) et ça femme Thomasse Lamy. Leur fils Edme (1695-1783) acheta l'hôtel et fut seigneur de Broïn et de Bonnencontre, receveur des impositions du bailliage de Nuits, receveur des épices à chambre des comptes entre 1741 et 1782 et secrétaire du roi au parlement en 1749. En 1751, il fit également reconstruire dans le style jésuite, la petite église de Broin dont il était devenu le seigneur. A ça mort c'est Claude, son fils cadet qui hérita de l'hôtel. Au décès de ce dernier survenu en 1818, son testament stipulait que la demeure devait revenir à son neveu Claude Joseph Séguin de Broïn. Résidant principalement à Compiègne, celui-ci préféra revendre la maison en 1847 à Gustave Poulletier comte de Suzenet (1804-1877). Après son décès ça fille Armande-Claire-Marguerite et son gendre Alphonse de Bertier de Sauvigny revendirent à leurs tours l'immeuble au négociant Jules Weill-Isaac. Ce dernier céda lui aussi la maison aux époux Mouret-Halluin en 1922. Enfin, dans l'après-guerre l'hôtel fut acheter par le médecin Félix Sotty.