DIJON (21)
Hôtel de Berbis
(voir la page d'accueil de Dijon)



Blason des Berbis :
"d'azur au chevron d'or accompagné
en pointe d'une brebis d'argent".

(Armorial général du Duché de Bourgogne,
par Charles d'Hozier, 1696,
"Bibliothèque Nationale de France")

Donnant sur la place des ducs de Bourgogne, cette belle demeure de style Renaissance restera à jamais associé à la famille Berbis. Malgré l'extinction du nom au début du XIXeme siècle, et le rachat du bâtiment par une autre famille peut avant la révolution, cet hôtel reste à tous jamais attaché à leur nom.


Pierre Berbis et ça femme Henriette d'Aguile accompagné d'un ange et d'une brebis
Vitrail de l'ancienne Sainte-Chapelle
Déposé au musée des Beaux-Arts de Dijon
Originaire de Seurre (21) cette famille remonte à Constantin Berbis qui fut inhumé en 1358 dans l'église Saint-Martin de Seurre. Son fils Jacquelin Berbis est connu pour avoir fait une fondation en cette même église. A la mort de ce dernier, ça femme Jehannette de Chamblet et ces enfants, Perrenet, Pernot et Odet fondent dans l'église Saint-Martin une chapelle dédiée à Sainte-Agnés (le 14 juillet 1367). Qualifié de bourgeois, Pernot fut élu maire de Seurre à sept reprises entre 1378 et 1416. A titre de comparaison, son frère Odet ne le fut qu'une fois en 1412. De son mariage avec Henriette Marteau de la Cornue, Pernot eu un fils également prénommé Pierre. Occupant tout d'abord la mairie de Seurre en 1428, Pierre quitte bientôt cette ville pour venir s'installer à Dijon. C'est ici en effet que ça carrière pris forme et que son nom passa à la postérité. Installé à la mairie de Dijon au cours des années 1434, 1435 et 1438, il est anobli par Philippe le Bon le 27 Octobre 1435. Ca licence en lois lui permit tout d'abord d'obtenir le poste de conseiller du duc en 1430 puis celui de gouverneur de la chancellerie de Bourgogne entre 1431 et 1432. Dans la décennie suivante il fut garde des sceaux puis maître des requêtes en 1447. Enfin lui et ces descendants reçurent la seigneurie de Marliens situé à quelque kilomètre de Dijon. Il mourut en 1452 et fut inhumé avec ça femme dans un mausolée de nos jours détruit qui se trouvait dans la Sainte-Chapelle du palais. De moindre importance, son fils Charles Berbis fut écuyer et capitaine de trente hommes d'armes. Il mourut en 1477 à la bataille de Nancy. Par la suite, Guyot, son seul et unique fils, fut écuyer et trois fois maire de Seurre entre 1495 et 1523. C'est de ces deux fils que descendent les diverses branches de la famille. A savoir celles des barons d'Esbarres, des seigneurs des Maillys et de Corcelles et des marquis de Longuecourt.

Du premier lit naquit Gérard qui fut le grand-père de Bénigne Berbis, contrôleur du grenier à sel de Beaune et surtout auteur des branches des Maillys et des Corcelles. Cette première branche s’éteignit à la 8eme génération avec Louis-Antoine Berbis des Mailly en 1861. Outre ce titre de seigneur des Maillys certains membres furent également seigneur de Chassey et seigneur de Serve d'Auxay. Embrassant la carrière des armes, la plupart furent capitaine d'infanterie ou de cavalerie, certain finirent même lieutenant-colonel de dragons. Claude, le fils de Bénigne fut à l'origine de la seconde branche dite de Corcelles qui s’éteignit à la cinquième génération avec Claude-Henri-Jules Berbis Seigneur de Corcelles les Arts en 1850. Tout comme la branche des Maillys, celles des Corcelles s'engagea dans l'armée et servit en tant qu’écuyers, chevaliers et capitaine d'infanterie.


Portrait du conseiller au parlement Nicolas Berbis
Château de Longecourt-en-Plaine (21)


De son second mariage avec Marie Chisseret, Guyot Berbis eu un fils connu sous le nom de Philibert. Ce dernier est à l'origine de la construction vers 1552-1558 de l'hôtel particulier et de l'échauguette Renaissance. Reçu licencié ès lois, il fut tout d'abord conseiller-clerc au parlement en 1521 puis conseiller laïque en 1531. A ça mort en 1558, il fut enseveli dans un tombeau aujourd'hui détruit qui se trouvait dans l'église Notre-Dame. Au nombre de trois ces fils occupèrent de très haute fonction aux parlements et dans le clergé. Jacques, le cadet fut doyen de la Sainte-Chapelle de Dijon. Philippe son frère, occupa lui-aussi se poste en 1570 et fut conseiller-clerc au parlement. Il fut aussi vicaire général du Diocèse de Langres, élu du clergé aux états de Bourgogne et élu aux états généraux qui se tinrent à Blois en 1576. Nicolas Berbis, leur frère aîné fut lui-aussi conseiller au parlement en 1568 et transmit cette fonction à son fils Philippe (mort en 1652), seigneurs de Dracy, Cromey et Gissey qui acquit ce poste en 1599. Ces trois enfants furent à l'origine de la branche des barons d'Esbarres et des marquis de Longecourt. Bénigne le troisième et dernier de ces fils fut seigneur de Bassurot et perpétua la tradition en devenant conseiller au parlement. Son fils Jacques et son petit-fils Pierre le furent à leurs tours. Pierre Berbis (fils de Philippe) fut donc baron d'Esbarres et fut reçu en tant que Gentilhomme du Prince Gaston de France en 1636. C'est probablement à lui que l'on doit la création du beau plafond de la grande salle datant du milieu du XVIIeme siècle. Son petit-fils, Bénigne II fut en outre marquis de Rancy, seigneurs de la Nivelle et de Molaise. Cette branche s’éteignit en 1758 avec son fils le capitaine de cavalerie Clément Berbis. Celle des marquis de Longecourt se perpétua avec Jean seigneur de Cromey et se termina en 1807 avec la mort de son arrière-petit-fils Nicolas-Philippe seigneurs de Thars, Thorcy et Poulangis.


Portrait de Jacques Berbis de Longecourt
Château de Longecourt-en-Plaine (21)

Comme on a put le voir à travers cette généalogie succincte, le nom des Berbis s’éteignit au milieu du XIXeme siècle et ce malgré les nombreuses branches qui se créèrent. Bien auparavant déjà, certain membre de la famille avait quitté les lieux pour venir s'installer dans des demeures plus vastes comme l'hôtel Aubriot en 1630, l'hôtel Maillard en 1663 ou encore le château de Longecourt et l'hôtel de Bauffremont à partir du XVIIIeme siècle. L’acquisition de l'hôtel de Berbis par la famille des Joly de Bevy se fit garce à l'achat des seigneuries de Marsonnas et Bevy entre 1714 et 1727. En effet, Jean-François Joly de Bevy qui était Maître à la Chambre des Comptes de Dijon acheta ce domaine à Bénigne Berbis, baron des Barres. Vu que son fils Clément Berbis mourut sans postérité en 1758, on peut supposer que l'hôtel fut acquit à son tour par les Joly de Bevy. La reprise du fief par son neveu Louis Philibert Joseph Joly de Bevy qui était Président à Mortier au Parlement de Bourgogne semble avoir été accompagné de l'ancien hôtel des Berbis. A ça mort en 1822, la demeure fut achetée par des commerçants. Elle fut entre autre habité par un mécanicien du nom de François Lorilliard. De nos jours c'est une boutique d'antiquaire qui c'est installé dans ces murs.


La vue que l'ont a depuis la place des Ducs, nous permet d'admirer la superbe échauguette d'angle. Cette petite construction placée en avant du bâtiment fut édifiée dans le style Renaissance vers les années 1552-1558. Placée en encorbellement, Cette structure de plan circulaire est percée par trois fenêtres étroites. La décoration savante comprend un cul de lampe mouluré, des oculus aveugle, de faux pilastres et un ensemble de motifs ornementaux tel que des cartouches, des tores de lauriers, des godrons et des faux cuirs. Le tout est recouvert d'un dôme en pierre, taillé en écailles imbriquées. Enfin sur un petit bandeau de pierre on peut encore lire "Rue du Secret" qui était l'ancien nom de la rue.

La porte latérale gauche présente elle-aussi une décoration Renaissance très intéressante. De beaux pilastres cannelés supporte une frise ornée de triglyphes. Au-dessus, la niche centrale abrite une statue de Saint-Eloi. Elle est encadrée par des petits pilastres à chapiteaux feuillus. De part et d'autre prenne place des placages de cartouches encadrées par des gerbes de fruits et des grappes de raisins. Une petite construction en forme de temple rond surmonte le tout. Celui-ci est orné de niche, de colonnes et de pots-à-feu.
La cour intérieure, malheureusement fermée au public, possède une belle lucarne Renaissance Celle-ci est décorée de colonnettes corinthiennes soutenant un fronton triangulaire et terminé par des pots-à-feu. La porte d'entrée est ornée d'une brebis qui est depuis toujours le symbole de la famille Berbis.