DIJON (21)
Hôtel Burteur de Villemeureux
(voir la page d'accueil de Dijon)


Originaire d'Arnay-le-Duc la famille Villemeureux fut la première à occuper cet hôtel de la rue de la Liberté. Installé à Dijon vers la fin du XVIeme siècle, elle ne fit pas beaucoup parler d'elle jusqu’à ce que Robert de Villemeureux soit nommé procureur du Roi en 1626. Vers la même période, un Simon de Villemeureux fut garde des celliers du Roi à Chenôve et Talant en 1621. Un autre membre de la famille s'appelant Jean de Villemeureux fut conseiller correcteur à la chambre des comptes entre 1622 et 1643. Vraisemblablement construit par Robert au alentour de 1625, l'hôtel familial fut détruit en 1630 par un groupe de vigneron mécontent. Connu sous le nom de Bareuzais, ce groupe de vignerons avait peur d'une nouvelle levée d’impôt. Il provoquèrent alors une émeute rester dans les mémoires sous le nom de Lanturlu et brûlèrent le domicile des Villemeureux après avoir trouvé du grain dans ces caves. Contraint de quitter la ville avec ça femme et ces enfants, Robert de Villemeureux laissa son terrain être racheté par les Burteur qui y construisirent un nouvel hôtel.


Armes de la famille Burteur
"D'azur, au chevron d'or, accompagné de trois flèches d'argent, les pointes en haut. Tenue par deux Indiens, armés d'arc et de flèche"
(Jeton de Mairie en cuivre datant de 1736)
Issu de la petite bourgeoisie, cette famille originaire de Saulieu s'établie à Dijon dans la première moitié du XVIIeme siècle. La chronologie de cette famille nous donne tout d'abord, Jean II Burteur qui fut écuyer et conseiller secrétaire du Roi à partir de 1662. Son frère Claude (x 1662) fut également conseiller (à partir de 1650) puis contrôleur à la chancellerie du parlement. Guillaume (né en 1650), fils de ce dernier fut lui aussi conseiller puis commissaire aux requêtes du palais à partir de 1678. A ça mort, ça charge passa à son cousin Jean III Burteur (né en 1650) qui fut à son tour conseiller au parlement (1679) puis commissaire aux requêtes du palais. La ligné se poursuit avec son fils Jean-Pierre Burteur(x 1764) qui fut conseiller au parlement de Bourgogne de 1714 à 1736 puis vicomte-mayeur de 1731 à ça destitution en 1750. Parallèlement à ces fonctions, il acheta un titre de baron et les seigneuries d'Antilly, de Champseuil et Lochère. Il fut également à l'origine de la reconstruction d'une partie de l'hôtel. Le corps de logis donnant sur la rue fut en effet construit vers 1722 alors qu'il était conseiller au parlement.

Portrait de Madame Le Bault née Jacquette-Jeanne Burteur par Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
(Pastel datant de 1755 et publié dans le "Grand Bernard des Vin" par Claude Chapuis)

Héritant de ces biens, son fils Jean-Baptiste Burteur (1725-1794) fut conseiller laïque au Parlement. Emigrant durant la période révolutionnaire il fut condamné à mort par une commission militaire le 12 Nivôse an II (1er janvier 1794). Doué pour la musique, ça sœur Jacquette-Jeanne Burteur (x 1811) épousa le président au parlement Jean-Gabriel Lebault (x 1778). De ce mariage naquit une fille Geneviève qui ne semble pas avoir conservé l’hôtel. Ces lieux abritèrent en effet une imprimerie à partir de 1834. Installé par Pierre Noellat fils (1799-1839) les presses furent par la suite reprisent par l'imprimeur Gasco. Ce dernier collabora par la suite avec Eugene Jobard à partir de 1856. Son fils Paul (1860-1907) repris la boutique paternelle en y faisant de la lithographie et du daguerréotype.


Les vitrines de magasins qui occupent de nos jours la rue de la Liberté empêche d'admirer pleinement la façade de cet hôtel du premier quart du XVIIIeme siècle. S'élevant sur deux niveaux, cette façade présente toutes les caractéristiques du classicisme à la Française. On retrouve le traditionnel grand portail d'entrée avec son appareillage de pierre, ces pilastres et un mascaron sculpté qui semble regardé les passant. D'autre de ces mascarons disposés au-dessus des grandes baies complète la décoration de ce niveau. A l'étage, de haute persienne éclaire les appartements. Munie elle-aussi de mascarons à tête humaine, elles sont protégées par de belle grille en fer forgé. Formant un avant-corps avec le portail du rez-de-chaussée, la fenêtre centrale est encadrée par une double rangée de pilastres à chapiteaux corinthiens. La décoration est constituée d'écoinçons de pierre, d'un mascaron et d'une grille en fer forgée.

A l’intérieur, les bâtiments formant un "U", donne sur une cour typique de cette époque. S'élevant sur deux niveaux, les façades sont percées de portes et de fenêtres à la décoration classique. Les combles sont éclairés par une grande fenêtre à fronton triangulaire et mascaron féminin et par un oculus à mascaron grimaçant. La belle porte qui permet l’accès au logis est surmontée d'un fronton semi-circulaire se terminant par une coquille à tête d'enfant et blason effacé. Lui aussi décorée, l’intérieur du fronton est orné de palmettes, d'entrelacs et de guirlandes de fleurs. Pour finit une grosse agrafe aux motifs géométriques en pointe de diamant fait le lien avec le sommet de la porte.