DIJON (21)
Maison au "6 rue Porte-aux-Lions"
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Longeant la partie ouest du palais ducale, la rue porte-aux-lions conserve de son passé, un groupe d'habitation médiévale fort intéressant. Comme nous l'avons déjà vue au sujet de l'hôtel Royer ce quartier était celui des marchands et plus particulièrement celui des bouchers. Par la suite se fut celui des merciers. Même si aucun document ne nous permet de savoir le nom des propriétaires et l'époque de construction de cette maison, il semble évident qu'elle fut construite pour un marchand au début du XVeme siècle. La partie basse de la façade avec ça grande baie en anse de panier indique en effet qu'elle servit d’échoppe. Vu que la rue était essentiellement celle des bouchers qui alimentait le palais en viande de toute sorte, il parait probable qu'elle abrita une boucherie.
Comme l'ancienne rue du Bourg qui la borde, cette ruelle servait donc également à la vente et à l’abattage du bétail que l'on appelait à l'époque "tuerie". Les fossés servaient pour l'écoulement du sang et le dépôt des carcasses. Installer dans le quartier dés le début du XIIIeme siècle, cette corporation vit quelque figure importante émerger au cours des XVeme et XVIeme siècle. Les registres paroissiaux évoque tout d'abord Jehan Violier de Villexon et Guillaume Garni vers 1407. A partir du milieu du XVeme siècle, le nombre de boucher alimentant la ville et les cuisines ducale semble augmenter. Dans cette liste apparaissent des personnages tel que Antoine du Val entre 1447 et 1454, Martin Block vers 1460, Richard de Montrousseau sous le règne de Charles le Téméraire et Arnoul Macheco (mort en 1482) dont les descendants occuperons des places importantes au parlement de Bourgogne. Par la suite, le quartier et surtout la ruelle de la Porte-aux-Lions semble accueillir d'autre métier tel que les merciers et les confiseurs. Les habitations sont alors occupées par des familles tels que les Clermont vers 1582, les Euvrard au tout début du XVIIeme siècle, le marchand Simon Cotheret (1647-1720) ou encore Antoine Michard qui fut mercier et imprimeur entre 1679 et 1688. Il s'y installera même un limonadier et confiseur du nom de Leprince vers 1737.


Construite au tout début du XVeme et siècle et restaurée en 1909, cette maison fut classée par les monuments historiques en 1943. S'élevant sur trois niveaux la façade faite de pierre de taille, de brique rouge et de bois présente un léger encorbellement. Ouvert sur la rue, le rez-de-chaussée est percé d'une grande baie en anse de panier et d'une petite porte placée à ça droite. L'ensemble est constitué de gros bloc de pierre qui soutienne les étages supérieurs. Reposant en partis sur des consoles de pierres, ces niveaux sont faits de brique rouge et de bois. Les deux étages sont percés de fenêtres à meneaux tripartites et d'une petite ouverture. L'ensemble est maintenu par des colombages en forme de croix de Saint-André. La grosse poutre en bois qui sert de sablières de planchers pour le premier étage est pourvue d'un décor sculpté. Séparée en deux par une console, la partie gauche figure une tête de lion semblant avaler des feuilles de chênes et des glands. Au-dessus de la petite porte, la poutre est elle-aussi ornée de glands. Aux extrémités sont figurés un dragon et un lion tournant la tête. On remarquera que ça longue queue et ça crinière furent travaillées avec soin.