DIJON (21)
Porte Saint-Pierre
(voir la page d'accueil de Dijon)


Lors du terrible incendie qui ravagea la ville en 1137, la majeure partie du castrum romain fut détruit. Il fallut donc reconstruire une nouvelle enceinte plus grande et plus moderne. Le duc Hugues II le Pacifique (1085-1143) chargea ces architectes d'en édifier une nouvelle (ces fortifications furent en parties achevées en 1187). Passant plus au Sud et englobant les faubourgs, ce rempart comprenait dix-huit tours et huit portes. La porte Saint-Pierre appelé ainsi en raison de la paroisse sur laquelle elle était implantée, fermait l’accès Sud de la ville. Constitué de deux tours rondes reliées entre elles par une voûte, l'ensemble soutenait un corps de logis. Renforcé comme le reste de l'enceinte en 1358 sous la régence de Jeanne de Boulogne et débarrassée des vieilles maisons qui l'entourait, la porte resta dans cet état pendant plus d'un siècle et demie. Quelque mois après le siège conduit par les Suisses en 1513, le maire avec les échevins et le Gouverneur de la Trémoille (1460-1525) décidèrent de renforcer les remparts et de construire un bastion en forme de fer à cheval pour protéger la porte Saint-Pierre. Terminé en 1515, celui-ci occupait l'emplacement de l'ancienne maison-dieu de Saint-Jean de Jérusalem (fondée en 1190 sous Hugues III, cette maison avait été détruite en 1513 durant le siège de Suisses). Dans ce même siècle, la démolition du pont-levis de la porte en 1545 entraîna quelque modification tel que la transformation de l'une des tours. Enfin, c'est par cette même porte qu'en Juin 1595 le roi Henri IV fit son entré solennel dans la ville.


Porte et Bastion Saint-Pierre, extrait du "Vray Portraict de la Ville de Dijon"
par Edouard Bredin en 1574 (Archives de la Ville de Dijon)


Devenue inutile après le rattachement de la Franche-Comté à la France en 1678, les remparts de la ville furent déclassés puis détruit. La porte Saint-Pierre qui subit le même sort vers le milieu du XVIIIeme siècle, fut remplacée en 1768 par deux piliers décoratifs de style Louis XVI. Attribuée à l'architecte Charles-Joseph Le Jolivet (1727-1794), cette nouvelle porte n'était pas fermée. Peut de temps après, les troubles révolutionnaires qui secouait le pays, laissèrent des stigmates. On martela à cette occasion les écussons royaux qui ornaient les piliers. Sous la restauration, le maire Pierre-Théodore Morelet décida de faire aménager la voie publique et les entrées de la ville. Il fut donc décidé en 1820 que l'ancien bastion Saint-Pierre et le pilier gauche serait détruit afin de facilité la circulation. Le pilier restant doit de nos jours ça survit au faite qu'il est adossé à une maison construite en 1768. Edifiée la même année que la porte cette maison appartenait à l'architecte Bernard Poyer (1742-1824). Ca fille Madame Ouvrard refusa en 1820 de vendre ça maison lors des aménagements du quartier. C'est donc un peut grâce à elle que l'on peut toujours admirer ce témoignage du passé.


Accolée à une maison du XVIIIeme siècle, ce pilier est visible sur deux de ces cotés. Constitué de pierres à bossages, il est orné de pilastres en forme de gaine. La partie supérieure qui est légèrement plus petite est agrémentée de médaillons circulaires et d'un cartouche portant une guirlande. D'autres guirlandes de feuillage entourent les deux médaillons. Le médaillon donnant sur la rue de Tivoli est depuis la révolution orné d'une couronne ducale portée par les armes de ville de Dijon qui sont :
" De gueules, au chef parti : au premier d'azur semé de fleurs de lis d'or et à une bordure componée d'argent et de gueules, au deuxième bandé d'or et d'azur de six pièces et à une bordure de gueules."