DIJON (21)
Maison Crébillon
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Cette maison auquel se rattache le nom du célèbre écrivain dramaturge Prosper Jolyot de Crébillon fut probablement construite par l'un de ces ancêtres. Originaire de Nuits-Saint-Georges, cette famille fait remonter ça généalogie à Pierre Jolyot (vers 1580 - avant 1633) qui fut maître cordonnier à Nuits et épousa Marguerite Oudin en 1601. Leurs fils Oudin Jolyot (né vers 1602) se maria en 1635 avec Marguerite Germain. Il fut tout d'abord notaire à Nuits puis exerça la charge d'huissier à la chambre des comptes de Dijon des 1627 et fut également notaire dans cette ville entre 1632 et 1643. Il s'installa à Dijon (peut-être dans cette maison de la rue Monge) et fit plusieurs enfant dont Melchior Jolyot (1640-1707). Marié en 1667 avec Henriette Gagnard, ce dernier occupa les postes de notaire royal, de greffier en chef de la chambre des comptes de Dijon et fut conseiller du Roy. Ces diverses charges lui permirent d'acheter en 1686 le fief de Crais-Billon prés de Gevrey-Chambertin. Il fut probablement aussi à l'origine des travaux de sculpture réalisé sur cette maison.

Son fils Prosper (1674-1762) prit le nom de Crébillon et fut tout d'abord avocat et clerc chez un procureur avant de devenir le célèbre auteur dramatique que l'on connaît. La plaque apposée sur la maison indique qu'il est né ici le 13 Janvier 1674 (selon Girault il serait né dans l'ancienne rue des Carmes, aujourd'hui rue Crébillon). Marié en 1707 à Marie-Charlotte Péage il débuta ça carrière par une pièce intitulée "La mort des enfants de Brutus" qui fut un échec. Par la suite il composa de nombreuses autres pièces qui reçurent pour la plupart un très bon accueil. Ces pièces les plus célèbre son "Idoménée" en 1705, "Atrée et Thyeste" en 1707, "Électre" en 1708, "Rhadamiste et Zénobie" en 1711, suivit par "Xerxès" et "Sémiramis" puis "Pyrrhus" en 1726 et enfin "Catilina" en 1748. Reçu à l'Académie Française en 1731, il fut aussi censeur royal des spectacles en 1735. Ca fin de carrière fut éclipsé par celle de Voltaire qui écrivit une pièce intitulée "Rome sauvée" la même année que son "Catalina". Mort à Paris le 17 Juin 1762, il laissa un fils unique, lui aussi écrivain et connu sous le nom de Crébillon fils (1707-1777). De son vrais nom Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, ce dernier se spécialisa dans l’écriture de contes et de romans licencieux tels que "Le Sylphe" , "Tanzaï et Néadarné" ou "Les amours de Zéokinisul, roi des Kofirans".


Portrait de Prosper Jolyot de Crébillon
par Jacques-André-Joseph Aved (1702–1766)

Peut de temps après la mort de Crébillon Père, son fils Claude et le marquis de Marigny demandèrent au roi Louis XV l'autorisation d'élever un tombeau à la mémoire du poète disparu. Une fois ces formalités effectuées, les travaux purent commencer. Peut de temps après le sculpteur Jean-Baptiste II Lemoyne (1704-1778), commença (entre 1763 et 1764) un groupe sculpté figurant "la Poésie pleurant sur le buste de M. Crebillon". Initialement prévu pour l'église Saint-Gervais de Paris, cette sculpture encore en chantier fut déplacée dans la bibliothèque Royal puis dans la salle des antiques au Louvres en 1778. C'est en ces lieux que Jean-Baptiste D'Huez (1728-1793) continua l’œuvre commencer par Lemoyne vingt ans plus tôt. Finalement, c'est durant la période révolutionnaire que ce tombeau fut terminé (par un élève d'Alexandre Lenoir). Entreposé durant cette période au Petits-Augustin de Paris, il est de nos jours exposé au Musée des Beaux-Arts de Dijon.

Revenons à présent à ça maison de la rue Monge. Entre le départ de Crébillon Père pour Paris et le début de la révolution on sait seulement qu'elle fut occupée par un vinaigrier du nom de Siredey et par un ancien mousquetaire s'appelant Pierre Gillot. Au plus fort de la tourmente révolutionnaire les habitants du quartier enlevèrent la Vierge de ça niche et la placèrent dans une cave. Malheureusement au cours du transport, la tête de l'enfant se brisa et l'on du la remplacer par une copie au tout début du XIXeme siècle. Peut-être s'agit-il la, d'un travail exécuter par le sculpteur dijonnais Jean Guillaume Boichot (1735-1814). Durant la restauration, le propriétaire d'alors (un commerçant faisant du dépôt de pain pour les troupes) fit peindre les statues en blanc et la niche en rose. Racheté vers 1950 par M. Tissot la Vierge à l'Enfant fut alors débarrassée de son ancien badigeon. De nos jours c'est un bar qui occupe le rez-de-chaussée de cette maison quadricentenaire.


La partie basse de ce monument ne présente aucun intérêt. Les vitrines modernes d'un bar on depuis fort longtemps remplacé la façade d'origine. L'étage serait lui aussi sans grande importance si une superbe Vierge à l'enfant abritée dans une niche trônait en son centre de la façade. Exécuté au tout début du XVIIIeme siècle, cette œuvre s'inspire pour beaucoup du style du sculpteur Jean Dubois (1625-1694). La niche de style classique comprend une vasque et une coquille pour la partie supérieure. L'ensemble est surmonté par un minuscule pot à feu. La Vierge est coiffée d'une couronne et tien dans ça main droite une croix. Elle est vêtue d'une robe aux plis épais et retombant sur ces pieds. L'enfant qu'elle porte dans son bras gauche est à moitié nu. Il tien dans ça main un globe figurant la terre.