DIJON (21)
Maison au "37-39 rue Jeannin"
(voir la page d'accueil de Dijon)


Récemment restauré cette maison à pans-de-bois fut vraisemblablement édifiée au cours du XVeme siècle. Connu autrefois sous le nom de "vieux-couvent" cette habitation faisait à l'origine partie d'un monastère de chanoine régulier de Saint-Etienne établie ici des 1116. Ceux-ci avaient en effet reçu l'ordre de quitter la campagne lors du concile de Langres et de venir s'installer en ville. Dépendant de l'abbaye de Saint-Etienne ce monastère devait être en partie ruiné au moment de la construction de la maison. Les logements des chanoines devaient par contre toujours exister puisque les lieux servirent d'asile à des filles de mauvaise vie vers la fin du XVIIeme siècle. Fondé en 1681 cet établissement religieux fut tout d'abord diriger par Anne Palliot et par Bénigne Joly (1644-1694), chanoine de Saint-Etienne. Jugé trop exigu ces lieux furent délaissés au profit de la maison dite du Bon Pasteur situé à l'autre bout du jardin. Durant la tourmente révolutionnaire la maison fut habiter par Esprit-Joseph Tussa un menuisier qui créa en 1790 un club patriotique. Connu sous le nom de Club Tussa ce lieu servait aussi d'auberge et fut fermé en décembre 1790. L'auberge continua par contre d'exister une bonne partie du XIXeme siècle avant d’être transformé en habitation au XXeme siècle.


La façade donnant sur la rue est pourvue au rez-de-chaussée d'un appareillage en pierre de taille fraîchement restauré. La grande porte du coté gauche s'ouvre sur un jardin et sur un ensemble d'habitation d'époque diverse. Deux portes surmontées d'arc en accolade, une fenêtre mouluré et une grande baie cintrée constitue l'essentiel de l'éclairage de ce niveau. L'étage supérieur en encorbellement repose sur de grosses consoles en pierre. Entièrement constitué de bois cet étage est éclairé par deux fenêtres à meneaux ornées d'arc en accolade et une fenêtre simple. L'ensemble est encadré par des croix de Saint-André de divers taille. Sur les extrémités de la poutre maîtresse sont sculptées des dragons à grosses écailles. Les combles couverts d'une toiture en ardoise sont éclairés par deux petites lucarnes.