DIJON (21)
Tour Saint-Nicolas
(voir la page d'accueil de Dijon)
S'élevant au fond d'une impasse dans la rue Jean-Jacques Rousseau, cette tour à une histoire bien mouvementée. Le quartier Saint-Nicolas qui s'étend à ces pieds trouve sont origine dans le faubourg et la paroisse du même nom. A l'origine, celle-ci s'étendait bien au-delà de la zone actuelle et avait pour centre l'actuelle rue de la Maladière. Situé extra-muros l'église de cette paroisse avait été construite vers la fin du XIIeme siècle. Mentionné pour la première fois lors de son rattachement à l'abbaye Saint-Etienne en 1178 par l'évêque de Langres Gautier de Bourgogne (1161-1179), cette église fut associée des le départ à une léproserie connue sous le nom de " La Maladière". Situé à l'écart de la ville cet établissement accueillit un nombre important de malade jusqu'au XIVeme siècle. Les donations faites par les ducs et les notables de la ville permirent son agrandissement tout au long de la période médiéval. Cette intervention du pouvoir laïque eu également pour effet de diminué l'influence des abbés de Saint-Etienne. En effet dés le début du XIVeme siècle, la Maladière qui était dépendante financièrement de la marie fut contrainte (et ceci des 1321) d'accepter un recteur nommé par celle-ci. En 1340, on retrouve un clerc dénommé Pierre Petit à la tête de ce rectorat. Par la suite un certain Demoinge Griffon en prend la direction vers 1347 puis c'est au tour de la famille Geliot ou Juliot de prendre la tête de la léproserie.
On retrouve tout d'abord Jean puis Guillaume et enfin Philippe Geliot qui obtint en fin de carrière la mairie de Dijon (entre 1374 et 1375). Au siècle suivant, y prenne place Philippe Couthier (en 1435) puis Jacques Baudot en 1470. Comme c'était prévisible, ces personnages se préoccupèrent plus de gestion et d'argent que des malades et d’entretien des lieux. Les bâtiments annexe furent réparés des 1431 et une nouvelle campagne de travaux s'échelonna entre 1478 et 1511. Le siège de la ville menée par les Suisses en 1513 sonnèrent le glas de la léproserie qui fut brûlée à l'exception de l'église. C'est Louis II de la Tremouille, Gouverneur de la ville qui ordonna que le faubourg Saint-Nicolas soit incendié afin de voir l'ennemie arriver. Seul l'église qui servait de point de guet fut donc épargné. Après la défaite française de 1557 à la bataille de Saint-Quentin face aux Espagnols, le maire de Dijon Bénigne Martin renforça la porte Saint-Nicolas et fit détruire l'église du même nom. Aux bâtiments en ruine qui servaient d’hôpital depuis 1587 fut adjoint une chapelle qui subit le même sort lors de la campagne menée en Bourgogne en 1636 par Matthias Gallas, comte de Campo et duc de Lucera (1584-1647). L'ensemble devenu inutilisable fut rattaché à l’hôpital du Saint-Esprit en 1696. Transformé en métairie quelques décennies plus tard les lieux tombèrent définitivement en ruine.
Des le milieu du XVIeme siècle, les habitants du faubourg Saint-Nicolas ne disposaient plus d'église conforme à la pratique du culte. Ils avaient pris l'habitude de se rendre rue Vannerie dans la chapelle bâtie en 1418 par Jehan de Noident et ça femme Anne de Lapérouse. Originaire de Langres, ce haut personnage de l’état Bourguignon fut tour a tour conseiller et chambellan du duc en 1411, receveur puis trésorier général des finances en 1420, gouverneur général des monnaies en 1422 et enfin maître au comte puis bailli de Dijon en 1428. Après ça mort, il fut inhumé dans la Sainte-Chapelle du palais en compagnie de ça femme. Faisant suite à une première chapelle fondée aux Jacobins de Langres en 1417 cette chapelle fut à son tour consacré en 1433 par le conseiller ducal et évêque d'Auxerre Laurent Pinon (1365-1449). Transféré définitivement dans ces lieux puis consacrée en 1610, l'église Saint-Nicolas fut agrandie tout au long du XVIIeme siècle. Voûté en 1688, l'église fut malheureusement désaffectée puis détruite en 1792 lors de la tourmente révolutionnaire. Transformé en immeuble au XIXeme siècle, il ne reste de nos jours de l'église que cette belle tour au sommet de laquelle trône une horloge.