DIJON (21)
Hôtel Perard de la Vesvre
(voir la page d'accueil de Dijon)


Si l'on se referre au registre des tailles de l'année 1576 et au livre d’Eugène Fyot, il semble que cet hôtel ait été construit par un certain Pierre Sachier qui fut procureur du roi à la cour. Les informations sur ce personnage et ça famille étant inexistante et la demeure construite à cette époque ayant été remplacé par une nouvelle construction, il est impossible de vérifier l'exactitude de ces dires. Les armoiries présente sur la niche d'un puits dans l'arrière-cour semble démontrer que par la suite l'hôtel fut la propriété de Bernard Martin (1574-1639) et de ça femme Anne Boulier. Issu d'une famille de vicomte-mayeur et d'avocat au parlement (son grand-père Bénigne fut maire de Dijon de 1557 à 1567), Bernard fut un brillant avocat et écrivain. Il reçut la seigneurie de la Outre et fit probablement restaurer cette veille bâtisse Renaissance. L'année de ça mort (1639) il fit don au collège des Jésuites de la somme de 3000 livres pour qu'il se constitue une bibliothèque. Par la suite, l'hôtel fut racheté par Jean Perard (mort en 1690) seigneur de la Vesvre et de Messange et par ça femme Anne Maleteste. Faisant tous deux parti de la noblesse parlementaire dijonnaise, ils firent remanier cet hôtel vers 1661dans le style classique. Ils firent d’ailleurs placer leurs écussons au sommet de la façade principale. De son vivant Jean Perard fut commissaire aux requêtes du palais et conseiller au parlement (1653).


Blasons des familles Pérard et Maleteste.
(Armorial général du Duché de Bourgogne,
par Charles d'Hozier, 1696,
"Bibliothèque Nationale de France")


Il laissa un fils François Perard de la Vesvre (mort en 1737) qui fut conseiller laïque (1682) puis doyen du parlement. De son mariage contracté en 1684 avec Marie-Charlotte Guillaume-Morisot, ce dernier eu une fille unique Marie (1688-1758) qui épousa le président à mortier au parlement Benigne-Germain Legouz de Saint-Seine (1685-1744). Devenue veuve, Marie Perard revendit une partie des terres de son mari à Pierre Seguin de la Motte (mort en 1782) qui devint ainsi seigneur de Jancigny. Ce dernier associa cette nouvelle terre à celle de Belleneuve et de Savolles et continua d'exercer le métier de receveur des tailles du Charolais. Il est probable que Marie Perard finis par lui vendre l'hôtel familial puisque à la mort de Pierre Seguin c'est son fils qui habitait l'hôtel. Le chanoine de la Sainte-Chapelle et docteur en théologie Edme Seguin (1725-1789) fut donc le dernier à habiter cette demeure avant la révolution. Confisquer durant cette période trouble, l'hôtel fut revendu au docteur Valot qui fut professeur d'histoire naturelle au jardin botanique. Sous l'Empire et durant une bonne partie du XIXeme siècle, l'hôtel appartint à Pierre-Marie Simerey (1794-1860) qui fut conseiller à la Cour Impériale de Dijon. A ça mort l'hôtel passa à la famille Mathey qui sera bien représenté par Alphonse Mathey (1862-1927). Ce dernier fut en effet conservateur des eaux et foret et écrivit plusieurs essaie sur ce sujet. De nos jours la famille Mathey semble toujours être la propriétaire des lieux.



C'est au 19 de la rue Jeannin que l'on découvre la façade classique et la cour de cet hôtel particulier. L'ensemble est caché derrière une porte et une clôture surmontée d'une galerie à balustrade. Le sommet de la porte est orné d'une bande formée d'une alternance de métopes, de bucranes et de triglyphes. On y distingue aussi le blason martelé des familles Perard-Maleteste.
Une fois franchies les lourdes portes en bois on pénètre dans la cour intérieure autour de laquelle se déploient les trois ailes de l'hôtel Pérard. Le corps de logis et les deux bâtiments en retour on la même disposition. Le premier étage qui s’élève sur environ deux-tiers de la façade est munie de très grandes fenêtres et de pilastres ioniques placés dans chaque intervalle. Au-dessus, l'étage attique est dépourvu d'ornementation, il est juste muni de petite ouverture. Les combles du corps de logis sont surmontés d'une toiture en ardoise se terminant par deux pots à feu, le tout est éclairé par deux petites lucarnes placées au centre du toit. La partie la plus intéressante de cette façade est sans conteste le grand fronton à guirlande placé au centre de la corniche. Il est surmonté d'un casque et présente en son centre les armoiries des familles Pérard et Maleteste qui sont "de gueules à une bande d'argent chargée d'un ours de sable" et "tiercé et fascé au 1er d'azur à une fleur de lis d'or, au 2e d'or, au 3e de gueule à un croissant d'argent".
De l'autre coté de la façade principale se trouve une autre petite cour dans laquelle est conservé un vieux puits du début du XVIIeme siècle. Ce dernier est composé d'une margelle moulurée, d'une porte-poulie en forme de tête de lion et d'une niche abritant un écu qui pourraient être celui de la famille des Martin seigneur de la Outre.