DIJON (21)
Maison des Cariatides
(voir la page d'accueil de Dijon)
Cette belle demeure n'existerait pas sans le travail d'une famille. On peut dire en effet, que c'est grace au metier de Chaudronnier qu'exerçait les Pouffier que se monument de la Renaissance vit le jour. Se metier, fort répandu à cette epoque était reglementé et regie par une corporation dont les statuts furent redigé en 1437. On doit ceux-ci à Jehannot Brechillet, Moingin et Guillaume Colardot, Jehan Quarretier et Jehan de Cirey. Cette activitée regroupait alors en son sain, des ferblantiers, des dinandiers, des lanterniers, des potiers de cuivre et des etameurs. Cité des 1245 dans une charte de l'abbaye Saint-Etienne sous le nom latin de "cacabarius", ce metier prit quelque fois le nom de" fellin" ou de "magnien" dans les textes ancien du XIVeme siècle. Fabricant surtout du materiel de cuisine (casseroles, marmittes, tourtières, poêlons, ecumoires...) et des objet de jardinages et d'eglises (arrosoirs, fontaines, benitiers, chandeliers, encensoirs...), le chaudronniers passait d'abord par une periode d'apprentissage de quatre ans avant de pouvoir pretendre à la maitrise. Devenue maitre celui-ci s'installait generalement dans une maison-atelier, souvent louée par un ordre religieux. Il pouvait alors prendre un apprentis qu'il formait au metier jusqu'a la réalisation par ce dernier d'un chef d'oeuvre indispensable à l'obtention de la maitrise. Le maitre, souvent associé à son fils (cas de Jean et Guillaume Géliot actif de 1325 à 1350, de Giot fils de Mathieu en 1310 ou de Gurry et Jean le Maire dit Maulain actif vers 1400-1425) ou à son frère (Jean et Nicolas de Cirey actif de 1425 à 1445), il prennait quelque-fois des compagnons itinerant qu'il formait en une année. Restant dans la majorité des cas, artisan chaudronnier de père en fils, il arrive cependant qu'une famille s'élève à des fonctions importante. Le cas des Pouffier (devenue conseiller au parlement) et des Cirey (également conseiller au parlement) même s'ils sont remarquable, montre que le metier de chaudronnier offrait des possibilité d'elevation non negligeable. Habitant à l'étage avec ça famille, le maitre reservait le rez-de-chaussée à son atelier, ça boutique et son entrepos. Souvent l'apprentit ou l'ouvrier comme Perrin Borbet en 1419 logeait dans une simple chambre installer au milieu des outils. Même si la majeur partie des maitres était installés dans la rue de la Chaudronnerie, on trouve quelque exemple de decentralisation comme Jehan Perrin qui habite rue des Beliots et possède un atelier prés du Marché au blé vers 1390. Fort nombreux au XIVeme et XVeme (la ville compte alors une bonne vingtaine de chaudronniers) le metier perdit peut à peut de son interet, si bien qu'il ne furent plus qu'une poignet à la revolution. En regardant le tableau si aprés on voit en effet que leurs nombre était fort important avant la Renaissance.
Armoirie de la corporation des Chaudronniers
(Armorial général du Duché de Bourgogne,
par Charles d'Hozier, 1696,
"Bibliothèque Nationale de France")
Aymon (actif en 1245) Giot fils de Mathieu (actif en 1310) Jean et Guillaume Géliot (actifs de 1325 à 1350 Nicolas de Chevigny (actif de 1357 à 1363) Jehan dit Narduin Chioz (actif vers 1363) Jehan Belin (actif de 1367 à 1389) Jehan Perrin (actif avant 1390) Parisot Bassenet (actif de 1390 à 1404) Bertrand de Redre (actif vers 1395) Gurry et Jean le Maire dit Maulain (actifs de 1400 à 1425) Perrin Sequenault (actif en 1404) Perret Anceaul (actif en 1404) Raoult Bisot (actif en 1418) |
Huguenin de Morrey le Jeune (actif vers 1420) Humbelin Langeolet (actif vers 1420) Jean de Bretenière (actif en 1424) Nicolas et Jehan de Cirey (actif de 1426 à 1445) Perrin Fatrouille (actif en 1427) Jean Bonjour (actif en 1431) Jehan Quarretier (actif en 1437) Jehannot Brechillet (actif de 1437 à 1439) Moingin et Guillaume Colardot (actifs de 1437 à 1457) Perreaul Martin (actif en 1459) Parisot Brechillet (actif en 1511-1512) Oudot de Balmont (actif en 1520) Jehan Pouffier (actif avant 1587) |
Connu également sous le nom de maison Pouffier, cette belle demeure de style Renaissance fut exécutée au début du XVIIeme siècle par un architecte imitant l’œuvre d'Hugues Sambin. Installé dans cette maison de la rue Chaudronnerie depuis le milieu du XVIeme siècle, les Pouffier avaient prospéré grâce au commerce du fer et payaient déjà 60 livres d'imposition en 1576. De simple marchand chaudronnier qu'il était à ces début, Jean Pouffier devint seigneur de Taniot en 1587 en rachetant le château de Tanay (21) à Humbert de Rochefort puis réussi à devenir échevin de la ville en 1601. Son nouveau statut devait de s’accompagner d'une maison digne de ce nom. Il fit donc construire cette belle façade vers 1603. De son mariage avec Fallette Boudrenet, une fille de marchand, il eu plusieurs fils dont Benigne Pouffier qui fut maître ordinaire à la chambre des comtes entre 1587 et 1608. Il se maria avec la fille de Robert Baillet, un conseiller au parlement. Les autres fils de Jean Pouffier semble être Nicolas Pouffier et Robert Pouffier (mort en 1617). Il furent tous deux titré baron de Longepierre, le premier fut en outre contrôleur général des finances en Bourgogne (en 1604). Nicolas se maria avec Jeanne de Montholon et Robert épousa Minerve de Chastellux. Parmi les descendants de Jean, il est également fait mention d'un Claude Pouffier (mort en 1672) qui fut maître des comtes et doyen de la chambre. Il racheta en 1670 la seigneurie d'Aiserey à Jacques Bossuet qui était fortement endetté. De son mariage avec Judith Jolie naquit Hector-Bernard Pouffier (1658-1736). Ce dernier fut seigneurs de Velogny et d'Aiserey, il fut aussi conseiller au parlement des 1681 et termina ça vie comme doyen. Il est également le fondateur en 1725 de l’Académie des Sciences, des Arts et des Belles-Lettres de Dijon. Il épousa Marie d'Espiard mais n’eut jamais d'enfant. A ça mort tout le patrimoine familial fut légué à l’Académie des Sciences et au nouveau doyen du parlement. |
![]() Portrait de Hector-Bernard Pouffier (1658-1736) Seigneur d'Aiserey et doyen du parlement |
Au cours de cette période, la maison des cariatides fut peut à peut délaissé par les membres de la famille Pouffier qui préférèrent s'installer dans de confortable demeure Dijonnaise comme l'hôtel de Thianges, l'hôtel de l’Académie ou l'hôtel Pouffier dans la rue d'Assas. Durant la période révolutionnaire, la façade fut épargnée grâce uniquement à ces sculptures qui embellissaient la rue. Au commencement du XXeme siècle, la maison hébergea des commerces tel que l'épicerie de la famille Bourgeois en 1901, un magasin d'antiquité peut avant la guerre de 1914-1918 puis un magasin d’ameublement durant l'entre deux-guerres. De nos jours elle appartient à la ville de Dijon qui s'en sert de lieux d'exposition pour ces projets d'architecture. |
![]() Blason de la famille Pouffier |
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