CHATEAUNEUF-EN-AUXOIS (21)
Placé sur la route allant de Dijon à Autun, ce petit village d'environ 80 habitants est visible de toute part du fait de sa situation privilégiée au sommet d'un éperon rocheux. A ses pieds, les champs qui l'entourent servent essentiellement à l'élevage des vaches de race Charolaise. L'agriculture constitue en effet l'une des principales sources de richesse, l'autre étant assuré par les touristes venant visiter le château.
L'histoire de ce lieu qui culmine à 475 mètres débute avec l'implantation de l'homme durant la période néolithique. De l'âge de Bronze, nous sont parvenus des tumulus, des ossements et des bijoux. Romanisé sous Auguste qui fait construire une voie pavée en direction d'Autun, le village est par la suite intégré au "Pagus Alsensis" (Pays d'Alise) qui fit partie des empires Mérovingien et, par la suite, Carolingien. Ce "Pagus" comprenait une bonne partie de l'Auxois et s'étendait de Montbard à Saulieu. Vers la fin du IXème siècle, les terres de Chateauneuf et des alentours (Chaudenay et Mont-Saint-Jean) passent sous le contrôle de Manassès de Vergy (870-925). Cette même famille contrôla la région jusqu'au début du XIIème siècle. Par mariage, le domaine passe ensuite de la famille de Vergy à la famille de Mont Saint Jean puis, à celle de Chaudenay au moment de l'union faite vers 1120 entre Jehan de Chaudenay et Elisabeth de Mont Saint Jean. Une dizaine d'années plus tard, ces derniers firent construire un "chateau neuf" pour leur fils cadet prenommé également Jehan.
![]() Echoppe d'un Potier d'Etain |
Vers 1175, celui-ci s'installa dans sa nouvelle résidence et sa famille y resta jusqu'en 1456. Par la suite, le château appartint à Philippe Pot (1428-1493) qui entrepris la construction d'un nouveau logis. Après sa mort, le domaine passa à la maison de Luxembourg (jusqu'en 1627) puis, à celle de Vienne (jusqu'en 1767) et, enfin, à la famille de Damas qui le garda jusqu'au trouble révolutionnaire. A cette époque, le village est renommé et s'appelle désormais "Montfranc". Le château et les maisons sont saccagés alors que la plupart des armoiries sont gratées. Au XIXème siècle, le calme étant revenu, les habitants peuvent enfin se consacrer au développement de l'agriculture et à la restauration des monuments. A partir des années 1820, de grands travaux sont entrepris au pied de la colline de Chateauneuf afin de construire un canal entre la Saône et l'Yonne. L'exode rural que connu le village depuis la seconde moitié du XIXème siècle jusqu'au milieu des années 1980 est de nos jours quelque peu inversé grâce au tourisme qui se développe. Celui-ci repose essentiellement sur le château et sur le vieux bourg qui possède de vieilles maisons Renaissance comme la maison du Mouton, la maison Saint-Georges ou l'ancienne échoppe d'un Potier. Ces vieilles demeures sont restaurées depuis quelques années et abritent de nos jours des boutiques d'artisanat ou des restaurants. En outre, le village possède une très belle église à nef unique et chevet plat datant du XVème siècle. A l'intérieur de celle-ci sont conservés plusieurs statues du XVème siècle classées Monument Historique. |
![]() Eglise Saint Philippe et de Saint Jacques |