BEAUNE (21)
Hospice de la Charité
(voir la page d'accueil de Beaune)


Durant la période allant de 1628 à 1645, la ville de Beaune dû faire face à la peste et à d'autres fléaux qui ravagèrent la région. Faisant de nombreux morts parmi la population adulte, cette maladie laissa un grand nombre d'orphelins dans les rues de la commune. Après que la maladie se soit dissipée en 1645, un moyen fût trouvé pour rassembler tous ces enfants errants. Plusieurs maisons de l'actuelle rue de Lorraine et de la rue Rousseau-Deslandes furent achetées par Antoine Rousseau, conseiller du roi et contrôleur des rentes, et sa femme Barbe Deslandes, afin d'abriter et d'éduquer ces enfants. En compagnie de Barbe Richard (belle-mère d'Antoine Rousseau), ils investirent la somme de 72 000 livres et firent construire un hôpital et une église placée sous le vocable de la Sainte-Trinité et connue de nos jours sous le nom d'hospice de la Charité. Construite entre 1647 et 1650, l'église avait un choeur et une nef à vaisseau unique. Au siècle suivant, un collatéral Nord, conçu d'aprés les plans du frère Louis Trestournel, fût réalisé entre 1711 et 1714. Le collatéral Sud fût bâti par l'architecte Joseph Vernot entre 1720 et 1726. Durant cette même période, on y ajouta la voûte actuelle qui date de 1724. Pour ce qui est de l'hôpital et de ces dépendances, le bâtiment ouest fût construit dans la seconde moitié du XVIIème siècle. Par la suite, un corps de bâtiment longeant la rue Rousseau-Deslandes fût construit au XVIIIème siècle. A l'est, un bâtiment fût élevé entre 1820 à 1826 d'après les plans de l' architecte Louis-Henry Moyne (1776-1822). Du côté nord, une aile donnant sur la rue fût ajoutée en 1892.




La façade qui donne sur la rue de Lorraine fût construite peu avant le milieu du XVIIème siècle. Elle est surmontée d'un petit clocher octogonal à bulbe en charpente couvert d' ardoises. A la base de la toiture, on découvre une fausse lucarne maintenue par des volutes et surmontée par un fronton semi-circulaire contenant un blason. Tout autour de cette structure se déploie une ballustrade terminée de part et d'autres par des pots à feu. En dessous, la façade est percée par quatre grandes fenêtres cintrées qui entourent une porte richement décorée. Celle-ci est encadrée par des pilastres sans canelure. Au-dessus, la niche abritant une statue de la Vierge à l'enfant repose sur un entablement. Sous ce dernier est inseré une dédicace aux fondateurs de l'hospice. Tout autour de la niche se déploie un décor fait de volutes et de pots à feu. Au-dessus est placé un fronton triangulaire se terminant lui aussi par un pot à feu. Enfin, une frise constituée de guirlande et d'une tête d'angelot court sous la toiture.




Entouré d'une cour d'honneur rectangulaire, les bâtiments de l'hospice sont couverts d'une toiture perpendiculaires en tuile plate vernissée. L'accès à cette cour se fait par un portail en anse de panier percé dans un mur cintré. Celui-ci est situé entre l' ancienne maison des fondateurs et le grand bâtiment Sainte-Anne. Le bâtiment ouest abrite les appartements des orphelines et des soeurs.

L' intérieur de l'église est constitué d' une nef à 3 vaisseaux séparés les uns des autres par de grandes arcades en plein-cintre. L'ensemble est surmonté d'une voûte d' arêtes. Le choeur, de plan sensiblement carré, est couvert d'une voûte sexpartite à oculus zénithal. Sous l'édifice se déploie deux caveaux voûtés en berceau et une crypte à deux galeries. La couverture de celle-ci est faite au moyen d'une voûte d'arête reposant sur des piliers octogonaux.