RIOM (63)
Hôtel de ville
(Hôtel Amable de Cériers)

(voir la page d'accueil de Riom)


Originaire des faubourgs de Riom (Cériers-les-Rioms), le nom de la famille de Cériers apparait pour la première fois dans la commune vers 1230. De nombreuses fois nommés consuls, ceux-ci se hissent au sommet de la bourgeoisie locale vers le milieu du XVème siècle en accumulant les titres et les honneurs. Ils sont seigneurs de Ceriers-lès-Riom, de Gerzat, d'Eyguerande et de Palerme. Leurs charges vont de simple écuyer à garde des Sceaux en passant par trésoriers de la duchesse de Bourbon. Accédant à la noblesse de robe grâce à cette position, Jean de Cériers était en possession d'une fortune importante au moment de son décès (vers 1532). Son fils Amable occupa la fonction de consul et se maria avec Jeanne Robertet. Tous deux se firent construire vers 1510 ce magnifique hôtel particulier. Ils firent probablement appel à Florimond Robertet (1458-1527) pour édifier ce monument (ce dernier n'était autre que le frère de Jeanne). Occupant de très hautes fonctions à la cour du roi de France (il fut trésorier sous Charles VIII, secrétaire d'Etat sous Louis XII et, enfin, administrateur du royaume sous François Ier), il se fit batir le château de Bury (près de Blois) et l'hôtel d'Alluye dans cette même ville. Les similitudes entre ces deux hôtels laissent à penser qu'il ne fut pas étranger à la construction de l'hôtel de Cériers. Sans enfants mâle, Amable et Jeanne laissèrent leur patrimoine à leur fille Isabeau qui épousa Antoine du Bourg, seigneur de Malauzat. Remanié au XVIIème siècle au niveau de la façade extérieure, l'hôtel fut de nouveau restauré au début du XXème siècle par le maire Etienne Clémentel (également député, sénateur et ministre) qui y installa l'hôtel de ville.




Conçu sur un plan en L, cet hôtel est probablement l'oeuvre de Florimond Robertet. Ayant beaucoup travaillé avec des artistes florentins, celui-ci réalisa plusieurs bâtiments de style première Renaissance s'organisant autour d'une cour intérieure. Desservie par un escalier à vis abrité dans une tourelle, la grande galerie est soutenue par des arcs en tiers points maintenus par des piliers en éperons. Les fûts de certaines colonnes sont spiralés et ornés de fleurs de lys. L'intérieur de cette galerie est couvert d'une voûte sur croisée d'ogive retombant sur de belles clefs armoriées. La petite galerie, beaucoup plus simple, est soutenue par deux arcs en anse de paniers. Celui de gauche est surmonté de fenêtres moulurées à meneaux décorés de pots à feu Renaissance. La tourelle d'escalier, d'esprit plus gothique, s'élève sur trois étages. Le rez-de-chaussée s'ouvre par une porte surmontée d'un arc en accolade orné de choux frisé. Le tympan situé à l'intérieur de cette zone est orné d'un blason de la famille Robertet (d'azur, à la lettre R d'or, surmonté de deux fleurs de lys de mêmes couleurs). Deux pilastres décorés de boutons de roses et de chapiteaux soutiennent l'arc de la porte. Ces piliers sont eux-mêmes surmontés de demi-colonnettes aux extremités portant des sculptures figurant Hercule et un homme sauvage.




La présence, dans la cour, d'oeuvres d'Auguste Rodin et de Raymond Rivoire est dûe à la passion pour les arts du maire Etienne Clémentel. Celui-ci fit en effet apporter vers 1923, le Gallia Victrix, bronze de Rodin représentant une femme symbolisant la France victorieuse. Autre oeuvre de Rodin présente dans la cour, le buste en bronze du même Etienne Clémentel datant de 1916. Enfin le groupe figurant "le Baiser de la gloire" en marbre de Carrare réalisé par le sculpteur Cussétois Raymond Rivoire (1884-1966) complète les acquisitions faites par Clémentel. Toujours dans la cour, on peut voir une reproduction de la lettre de Jeanne d'Arc aux Riomois écrite en 1429.