RIOM (63)
Hôtel Guymoneau
(voir la page d'accueil de Riom)
Situé en plein coeur du quartier historique, cet hôtel de style Renaissance fut construit pour Amable Guymoneau. Occupant les fonctions de magistrat et de receveur des domaines du roi, il épousa Anne de Fretat, descendante d'une vieille famille bourgeoise originaire du Velay. Grâce à ce poste et à son mariage, il put se faire construire cette belle demeure dans les années 1530 et 1550.
De plan allongé, cette superbe maison s'organise autour d'une cour intérieure. Comme dans la plupart des habitations de cette époque, cette cour est fermée par une galerie à plusieurs niveaux desservie par un escalier à vis. Deux façades, d'époque plus récente, font de cette cour un espace clos. D'un point de vue architectural, l'escalier, avec sa vis à triple encorbellement et ses larges ouvertures, est des plus classique. En, revanche la galerie suspendue qui le prolonge est bien plus originale. Assez semblable à celle que l'on peut voir dans la maison Croppet de Lyon, elle est composée d'une large voûte sur croisée d'ogive retombant, non pas sur une colonne, mais sur une belle clef pendante installée dans le prolongement des arcatures. Le tout soutient comme par magie l'ensemble des étages de la galerie.
Tout comme l'architecture des lieux, la sculpture fut extrêmement soignée. Outre les portraits des époux Guymoneau placés dans de petites fenêtres et semblant regarder les visiteurs (assez semblable dans la forme à ce que l'on peut voir au Palais Jacques Coeur à Bourges), on retrouve quatre autres personnages traités en semi ronde bosse et placés dans des médaillons ornés de fleurs, de fruits et de perles. Le programme iconographique se poursuit au-dessus de la galerie avec la présence de bas reliefs figurant les vertus cardinales . On retrouve tout d'abord la Force coiffée d'un casque et portant une tour crénelée dans ses bras puis, la Justice tenant une balance, la Prudence tenant un panier remplie de serpent et, enfin, la Tempérance versant de l'eau dans une bassine. Le programme continue au niveau des ballustrades de l'escalier à vis. Au premier niveau figure une Annonciation (on peut voir à peu près la même dans l'hôtel Régin à Montferrand). La vierge placée à gauche porte une robe finement plissée. La main posée sur un bureau plein de livre, elle regarde l'ange Gabriel. Celui-ci tient un phylactère où est probablement écrit la venue au monde de l'enfant Jésus. Entre les deux personnages, le sculpteur plaça un vase orné de trois lys. Le deuxième étage reprend le thème des médaillons qui sont cette fois ci ornés de jeunes femmes et de guerriers.