RIOM (63)
Maison des Consuls
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Bien que la fonction de consul ait été créée en 1270 par Alphonse de Poitiers dans sa "Charte Alphonsine", cette charge ne fut réellement mise en place qu'à partir de 1567. Il est donc peu probable que cette maison construite vers 1530 l'ait été pour eux. Si l'on ne sait pas exactement qui fut son constructeur, on sait en revanche qu'elle a appartenu aux Du Bourg. Cette célèbre famille protestante comptait dans ses rangs le chancelier Antoine Du Bourg (1490-1538) et son neveu, le conseiller au parlement de Paris, Anne Du Bourg (Riom, 1521- Paris, 1559). Etienne Du Bourg, le père de ce dernier, avait dû faire construire cette maison alors que son fils était encore enfant. Edifié dans le goût de la première Renaissance, elle fut peut-être occupée par les consuls entre la fin du XVIème siècle et le milieu du XVIIIème. Durant la période révolutionnaire, le maire Pierre-Amable de Soubrany (1752-1795) s'y installa quelque temps avant d'être guillotiné à Paris. De nos jours, cette maison a retrouvé son calme et abrite un commerce dans ses galeries.




Située à l'angle de deux rues, cette maison est occupée au rez-de-chaussée par une galerie couverte d'une voûte d'ogive ornée de clefs pendantes armoriées. Constituée de six colonnes galbées se terminant par des chapiteaux composites, cette galerie est formée par des arcs en anse de panier soutenant les étages supérieurs. Au premier sont disposées cinq grandes fenêtres à meneaux qu'encadrent des pilastres sculptés d'un décor de rinceaux. L'entablement qui surmonte ces fenêtres est orné d'une frise contenant des blasons buchés et des rinceaux. Il se termine par des pots à feu disposés deux par deux. A la base du toit, on retrouve deux fenêtres à meneaux se terminant par des frontons triangulaires portant les armes de François Ier et de sa femme et munie de pots à feu. Entre ces deux niveaux d'ouverture sont placés des médaillons en terre cuite représentant deux hommes et deux femmes à l'habillement et à la coiffure inspirée de l'antiquité. A l'angle de la maison trône une tourelle en encorbellement surmontée d'une toiture en forme de cloche. La partie basse de l'angle est ornée d'un écusson (celui des Du Bourg) soutenu par deux angelots.

Par rapport à la façade principale, celle donnant sur la rue Croizier semble bien moins riche. Elle ne dispose en effet que d'une lucarne ornée dans son fronton par les armes de France et de deux fenêtres à meneaux aux décors similaires à celui de la rue de l'Hôtel de ville. Placée légèrement plus loin, une fenêtre triple cantonnée de pilastres composite termine la visite de ce lieu.