SAINT-FLOUR (15)
Cathédrale Saint-Pierre
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C'est vers la fin du VIème siècle que l'on établit à cet endroit une modeste chapelle afin d'y recueillir la dépouille de Saint-Florus venu évangeliser la région au Vème siècle. Par la suite, un prieuré Clunisien fût construit au XIème siècle par Odilon de Mercoeur. Le pape Urbain II y consacra la basilique en l'an 1095. En 1317, du fait de la création d'un diocèse de Saint-Flour par le pape Jean XXII, cette basilique prit le nom de cathédrale . En 1396, une grande partie de l'ancienne basilique romane s'effondra. Cela eut pour but d'ammener l'évêque Hugues de Manhac à se décider de construire une nouvelle cathédrale dans le style gothique. A partir de 1398, les travaux de construction commencent sous les ordres de l'architecte Hugues Joly qui se voit aidé dans cette tâche par Pierre Juglar et Jean Besançon. Le chantier débute par le chevet qui est terminé vers 1420. Viennent ensuite la nef et une tour achevée vers 1450. Les travaux se terminent par la façade occidentale qui est consacrée en 1466. Cependant, certaines parties telles que la tour nord ne seront finies que vers le début du XVIème siècle sous l'épiscopat de Louis de Joyeuse. Vers la fin du XVIIIème siècle, la cathédrale est dans un tel état de délabrement que le culte y est célébré dans une église voisine. Les troubles révolutionnaires finiront de mettre à mal ce monument. Durant cette période de tourmente, on détruisit les tours ainsi que les statues des portails. L'intérieur ne fût pas épargné non plus puisqu'une grande partie du mobilier fût brulé. En 1802, l'église est rendu au culte mais les dégats sont tels que les paroissiens ne peuvent toujours pas y etre accueillie. Une campagne de restauration fût lancée dans les années 1820 qui virent la reconstruction des tours de la façade occidentale. Entre 1848 et 1853, une nouvelle campagne fût entreprise sous l'égide de l'architecte Mallay qui restaura les toitures, le choeur et la sacristie. Grâce à tous ces travaux, les habitants de Saint-Flour célebrèrent de nouveau le culte dans ces lieux à partir de 1919.



Avec ses allures de forteresse, la cathédrale Saint-Pierre dispose d'une façade occidentale ayant des tours démesurément grandes par rapport à la partie centrale. On découvre sur celle-ci un beau portail orné de colonnettes, de chapiteaux à crochet et une archivolte décorée de feuilles de choux. Au niveau supérieur, on retouve une arcature aveugle d'une grande finesse. Encore au dessus, le mur est percé d'une fenêtre trêflée à lancettes de style flamboyant. Pour finir, une balustrade rajoutée au XIXème siècle couronne l'ensemble. De chaques côtés de la partie centrale sont disposés les deux grosses tours quasiment identique. En effet, on retrouve sur chacune d'elle un portail qui s'inspire de celui de la partie centrale. Les trois étages qui surmontent les portails lattéraux sont modestement percés de petites fenêtres à meneaux. Le dernier étage est composé d'une série de baies encadrées par des balustrades aux motifs quadrilobés.
Les façades latérales sont assez semblables. Elle sont percées sur leurs deux niveaux par de petites fenêtres. Afin de permettre une meilleure élévation des façades, les architectes employèrent des arcs-boutants qui rythment les deux façades. Sur chacune d'entre elles, on retrouve également des portails du XVème siècle que surmontaient autrefois des tours aujourd'hui disparues.
La visite de l'extérieur se termine par le chevet qui est composé d'une chapelle absidiale et de deux chapelles latérales. La structure de l'ensemble est constitué de fenêtres quadrilobées à lancettes, d'arcs-boutants terminés par des gargouilles et de deux balustrades qui courent tout aux long du chevet.




A l'intérieur, la nef est composée de six travées identiques et dispose d'un vaisseau central épaulé de part et d'autre par deux bas-cotés. Chacune des travées est constituée de grandes arcatures sur lesquelles sont disposées des fenêtres hautes. L'ensemble de la nef repose sur de grosses piles dépourvues de toute ornementation. La voûte, qui surmonte les six travées de la nef, est ornée de superbes clés aux armes des évêques qui firent construire de la cathédrale.
Le choeur est entouré d'un déambulatoire et dispose de trois chapelles. La chapelle absidiale est ornée d'une très belle baie à lancette qui se distingue des autres par son décor flamboyant. Le déambulatoire est voûté d'ogives rectangulaires décorées par des clés aux armes des Léotoing-Montgon.
Une grande partie du mobilier date de la fin du XIXème siècle comme les grandes orgues qui sont de 1842, la chasse de Saint-Flour de 1897 ou la chaire qui fût sculptée en 1868. Les vitraux du choeur sont eux aussi du XIXème siècle et représentent majoritairement la vie de Saint-Thibaud. Toutefois, quelques éléments plus ancien subsistent comme le Christ noir en bois du XIIIème siècle, la très belle piéta en bois polychrome du XVème siècle ou les peintures murales du milieu du XVème siècle évoquant le purgatoire et l'enfer.