DIJON (21)
Porte de l'Ancien Evêché
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Connu également sous le nom de porte de l'ancienne abbaye Saint-Etienne, ce monument de style gothique est tous ce qui reste de l'enclos qui protégeait cette vénérable abbaye. D’après la tradition, c'est sur une crypte servant de refuge au premier chrétien que l'église Saint-Etienne fut fondée en 343. Servant de lieu de résidence aux évêques de Langres entre la fin du Veme et la fin du VIeme siècle, cette église fut rebâtie vers 1045 sous l'abbé Garnier de Mailly. Adoptant la règle de Saint-Benoit en 1120, les bâtiments furent par la suite entièrement brûlée lors du terrible incendie de 1137. L'abbé Herbert (mort en 1157) la fit reconstruire et agrandir en lui ajoutant divers bâtiments abbatiaux, des jardins et un enclos pour la protéger. Mise en commande en 1510, l’église fut partiellement démolie en 1604 puis sécularisée en 1613. Reconstruite en 1721 par Noirville, l'église fut érigée en cathédrale en 1731 et finis par être désaffectée durant la Révolution. De nos jours elle abrite une bibliothèque et le musée Rude.

Donnant sur la rue Chabot-Charny la porte de l'ancien Evêché fut vraisemblablement construite après l'incendie de 1137. Elle faisait partie d'un système défensif comprenant la porte des Chanoines (construite avec l'accord du duc Hugues III en 1172) situé à l'intersection des rue Berliers et Diderot et la portelle Saint-Etienne (déjà mentionné en 897) sur la place Saint-Michel. Reconstruite vers 1358 sous la régence de Jeanne de Boulogne, cette porte s'ouvre de nos jours sur le cour Chabeuf. C'est par cette impasse qu'on accédait autrefois à l'abbaye et à ces dépendances. Devenue le siège de l’évêché en 1731, les bâtiments abbatiaux furent transformés en palais pour les évêques. C'est pour cette raison que la porte a gardé ces deux dénominations. Encadrée par des immeubles du XIXeme siècle cette porte est le dernier témoin du système défensif qui entourait la ville de Dijon.


Ouverte sur le cour Chabeuf, cette porte de style gothique est constituée de deux arcades superposées et d'un petit corps de logis occupant toute la largeur de la porte. L'arcade inférieure en plein cintre sert d'assise à celle du dessus qui est de style ogival. Cette dernière est en faite constituée d'un arc brisé présentant une forte mouluration. La transition avec l'étage se fait par un double cordon mouluré en forme de larmier. Au-dessus, les deux petites fenêtres installées dans l'épaisseur du mur permettaient au portier de surveiller l'entrée de la porte. Entre ces deux ouvertures est gravée en lettre gothique saillante l'inscription "Ave Sancte Stephane". Une croix surmonte celle-ci. A gauche des deux lucarnes on peut voir également un médaillon portant les lettres JHS signifiant "Jésus Sauveur de Hommes". A l'autre extrémité, un second médaillon porte les lettres grecques "XP" symbolisant le Christ.