COMMARIN (21)
Château de Commarin
Etymologiquement parlant, Commarin vient du nom Comarum qui désignerait la terre ou la "court" d'un certain Marianus. Ce petit village qui changea de nom par la suite fut des l'antiquité occupé par des colons romains. C'est sans doute l'un d'entre eux qui fit édifier au début de notre ère une "villa", en faite une simple ferme fortifiée à l'emplacement de l'actuel château. Ce village que l'on appellera par la suite Comercium, Comareyum puis Cormariens et Comareins, fut mentionné pour la première fois en 1004 dans les Chronique de Saint-Benigne sous le nom de Curtis Romanisca puis en 1160 comme titre de propriété de l'abbaye de la Bussière. Par la suite, en 1214 on retrouve un certain Aubert de Commarin versant une dîme à cette même abbaye. A cette date, la terre de Commarin fut associée pour la première fois à ce nom de famille. Celle-ci était vraisemblablement issue d'une branche cadette des seigneurs de Sombernon qui existait depuis le milieu du XIeme siècle et qui s’apparentait à la première lignée des ducs de Bourgogne. Durant la première moitié du XIIIeme siècle une maison forte est construite puis passe de main en main au sein de cette même famille. Au peut supposer que le domaine fut conservé par les enfants mâles de la famille puisque le dernier héritier direct qui mourut en 1346 était un certain Pierre de Commarin. Sur ce personnage on sait qu'il était chevalier et qu'il fut gouverneur du comté d'Auvergne pour Philippe de Bourgogne. On sait aussi qu'il fut envoyer par Eudes IV de Bourgogne en 1344 pour une mission diplomatique auprès du pape Clement VI.
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Mort sans enfants le château passa à son neveu Jean Ier de Cortiambles. Son père prénommé Henri fut damoiseau de 1323 à 1334 et ce maria avec la dernière héritière de la famille des Commarin. Jean Ier qui était chevalier des 1345 s'engagea à payer une partie de la rançon du roi Jean II de France tenue en captivité par les Anglais en 1359 (traité des Moutons d'Or). Son fils Jacques Ier de Cortiambles fut chevalier et sire de Commarin puis fut conseiller et chambellan du duc Philippe II "le Hardi" en 1372. Sa carrière fut malheureusement stoppée en 1396 lorsqu'il accompagna le comte Jean de Nevers à la bataille de Nicopolis. Défait par les armées du Sultan Bajazet, il fut chargé par la suite de la demande de rançon du comte de Nevers. De cette époque le château a conservé ça chapelle du XIVeme siècle et les deux tours rondes placées aux extrémités des ailes. Son fils Jacques II qui avait participé étant encore jeune à la bataille de Nicopolis, fut lui aussi un brillant militaire ainsi qu'un fin diplomate. Au cours de ça carrière il accumula de nombreuse fonction. Il fut conseiller et chambellan du duc Jean "Sans Peur" et reçu tout d'abord le titre de porte bannière en 1408, puis capitaine général du Charolais en 1411 et bailli d'Auxois en 1412, enfin il fut ambassadeur en Savoie et en Brabant de 1414 à 1415. Il termina sa carrière en tant que chambellan du roi Charles VII. Ce dernier l'envoya en 1418 auprès du duc de Bretagne afin de faire la paix. De son vivant il continua les travaux commencés par son père et ajouta au château primitif une seconde enceinte protégée par des murailles et des fossés. Il fut également chargé par le duc Jean de fortifié la motte de Pouilly en 1412. De ça femme Jaquette de Blaisy il eu deux filles. L’aînée Marguerite se maria en 1424 avec Jacques Pot seigneur de la Roche-Nolay (1399-1458) et fut la mère du célèbre conseiller Philippe Pot.

Blason de la famille des Dinteville
Les Ambassadeurs:
Portrait de Jean de Dinteville et de Georges de Selve par Hans Holbein en 1533 (National Gallery, Londres)
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La cadette, Agnès se maria avec Jean III de Jaucourt de Dinteville, seigneur des Chenets. Originaire de la Champagne ce dernier avait été bailli de Troyes en 1420 et en 1438. Il mourut dans les fosses de Chablis en 1442 lors d'un duel l'opposant à un dénommé Fortepiece. Claude (1412-1477) le fils d'Agnès et de Jean III fut Bailli de Bar-sur-Seine puis conseiller chambellan de Philippe Le Bon et enfin surintendants des finances du duc Charles le Temeraire. Marié à Jeanne de la Baume (1412-1510), ils eurent tous deux une nombreuses descendances (10 garçons et quatre filles). Mort aux coté de Charles le Téméraire à la bataille de Nancy en 1477, c'est son fils aîné Jacques de Dinteville (mort en 1522), Comte usufruitier de Bar-sur-Seine , Seigneur d'Echenay et de Commarin qui repris les terres patrenel. Ces autres frères et sœur furent entre autre abbé, chevalier de l'ordre de Rhodes et seigneurs des Chenets. L'un des petits-fils de Claude prénommé Jean (1505-1557) sera même représenté sur le célèbre tableau "Les Ambassadeur"de Hans Holbein. Durant ça vie, Jacques fut capitaine du château de Beaune, chevalier de l'ordre du roi, grand veneur de France et conseiller chambellan de plusieurs roi dont François Ier qui vint le trouver dans son château en 1521. Ce personnage fut également un brillant mécène, d’après la tradition, il était présent lors de la pose de la première pierre de l'église Saint-Etienne de Bar-sur-Seine en 1505. Une tapisserie héraldique du château le représente en 1473 lors de son mariage avec Alix de Pontailler. |
Une autre de ces tapisseries montre les armes de leur fille unique Benigne de Dinteville et celle de son mari Girard de Vienne, Seigneur de Ruffey, d'Antigny et de Pimont (mort en 1545). Peut après ce mariage qui avait été conclu en 1499, Girard fut nommé baron de Commarin puis vicomte de Beaune. Il fut aussi chambellan du roi François Ier et Chevalier d'honneur de la Reine Eléonore d'Autriche. Tout comme ces beaux-parents Girard fut un passionné d'arts. Il fit réaliser en 1526 un triptyque sur lequel il est présenté à la Vierge par Saint-Jean l'Evangéliste et accompagné par ses deux fils. A droite, son épouse Bénigne de Dinteville est présentée par saint Bénigne et accompagnée par ses cinq filles. Ce retable fut réalisé par le Maître de Commarin que l'on identifie souvent comme Jean Ier Dorrain (peintre dijonnais de la Renaissance actif dans les années 1520). Girard et ça femme passèrent également commande d'une série de sculpture religieuse dont une mise au tombeau en terre cuite réalisée dans le premier quart du XVIeme siècle. En dehors du château, il se fit construire en 1521, un tombeau pour lui et ça femme dans la Sainte-Chapelle du palais des ducs à Dijon. De cet ensemble funéraire il ne reste malheureusement aujourd'hui qu'une statue figurant Sainte-Madeleine. Tous deux sont également considéré comme les fondateurs de la chapelle de Pagny prés de Seurre (21). Après leurs morts, leur fils François de Vienne (1515-1559) héritera des titres de noblesse et du château. Il fut également titré premier baron de Ruffey par le roi en 1549 en raison des services rendus par ça famille à la couronne. De son mariage avec Guillemette de Luxembourg en 1532 son nés trois fils. L’aîné Jacques de Vienne (1536-1587), meurt sans enfant. Son plus jeune frère Jean de Vienne (né en 1547) sera Chambellan du Roi, Conseiller d'Etat, Gouverneur du Nivernais et finira chevalier de l'ordre du Saint-Esprit en 1584. Seul Antoine de Vienne (1538-1590), aura une descendance de ça femme Claude Poinceot d'Esguilly. Durant cette période trouble de lutte en protestant et catholique Antoine fera preuve de beaucoup de courage en empêchant le massacre de la Saint-Barthelemy dans les rues de Dijon. Il fut d’ailleurs récompensé par le roi Henri III en 1588 lorsque celui-ci érigea la terre de Commarin en comté.

Blason de la famille de Vienne
Son fils Jacques-François de Vienne (mort en 1605) fut deuxième comte de Commarin, Lieutenant général au gouvernement de Bourgogne, Capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances du Roi. Il se maria avec Françoise de la Magdeleine et eu deux fils. On peut voir le portrait de cette dernière dans l'une des salles du château. Elle donna naissance à Jacques de Vienne (1599-1637), qui sera l’ancêtre de la branche des comtes de Ruffey et à Charles Ier de Vienne (1597-1661), qui conservera le titre de comte de Commarin. Comme ces ancêtres, ce personnage occupa de haute fonction au sein du gouvernement de la Bourgogne. Il en fut le lieutenant-general et fut aussi conseiller d'état sous Louis XIII, lieutenant-general des armées du roi et gouverneur de la ville de Châtillon-sur-Seine. L’héritage familial et l'argent que lui rapportait ces fonctions à la cours lui permit d'acheter le château et le titre de baron de Châteauneuf en 1627 pour la somme de 66 000 livres. Outre les travaux qu'il fit faire dans ce château il s'occupa également de son domaine de Commarin. Il commença par remplacer l'ancien jeu de paume par une grande écurie dans les années 1622-1623, puis fit édifier deux pavillons en forme de tours carrées aux angles de la basse-cour. Il s'occupa ensuite de la destruction de l'ancienne aile Nord puis fit englober la vieille chapelle dans une nouvelle aile Est. A l’intérieur de celle-ci il fit édifier un escalier monumental en pierre orné de gypseries. Au premier étage il s'occupa de l’aménagement d'un grand salon qu'il meubla et décora. Enfin, il fit construire à l'entrée du château un superbe portail en pierre sur lequel on peut lire la devise familiale "Tout bien à Vienne".
De son mariage (en 1621) avec Marguerite Fauché de Domprel (morte vers 1654), il eu un fils Henri de Vienne (1632-1687), qui fut Comte de Commarin, baron de Châteauneuf et de Chevreau et Seigneur de Pommard. Comme son père, il fut lieutenant général pour le roi en Bourgogne. Marié en 1655 à Jeanne Marguerite Bernard de Trouhans, ils eurent deux fils qui se partagèrent les terres familiales. Louis de Vienne (1665-1741) qui porta les titres de baron puis marquis de Châteauneuf conserva ce château. Charles II de Vienne (1656-1744), garda le château de Commarin. Occupant lui aussi le poste de lieutenant-general du gouvernement de Bourgogne sous Louis XIV, il fit de son château la demeure que l'on connaît aujourd'hui en faisant reconstruire entre 1702 et 1713 le corps de logis principal et l'aile Ouest par l'architecte Philippe Paris (né à dijon en 1651). Le château ayant été partiellement endommagé après l'effondrement en 1699 de la tour Sud-Ouest, Charles II de Vienne et ça femme Anne de Chastellux (1672-1744) firent donc appel à cet entrepreneur pour reconstruire leur château. Ce dernier avait auparavant travaillé à la construction de l'hôtel Fevret de Saint-Mesmin et au vestibule de la salle des Etats du Palais Ducal à Dijon. Ils firent ensuite détruire les tours du côté Sud puis supprimées les enceintes et les fortifications afin de dégagée la vue. A partir de 1717, Anne de Chastellux fit reboucher le fossé entourant le logis et la basse-cour et fit édifier un petit pavillon entre la tour nord-est et l'écurie
Portrait de Marie-Judith de Vienne
Comtesse de Commarin
(chateau de Commarin, 21)
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A leurs morts, le couple formés par Charles de Vienne et Anne de Chastellux ne laissaient qu'une fille unique, Marie-Judith de Vienne, comtesse de Commarin (1699-1781). Le château changea donc de main lors du mariage de cette dernière en 1725 avec Joseph-François de Damas, marquis d'Antigny, comte de Ruffey et baron de Chevreau (1699-1737). Etant pris par ces fonctions militaires (il était colonel de régiment et brigadier d'infanterie) c'est donc ça femme qui se chargea de l'embellissement du château. Pour cela elle fit appel à l'entrepreneur Dijonnais Edme Nicolas Machureau (1726-1786) qui travaillera plus tard a la construction du Pont-Joly à Semur-en-Auxois. Pour l'heure, on lui doit la reconstruction des écuries en 1744 et la décoration de certaines pièces telle que l'appartement dit "de Marie Judith". A la mort de Judith c'est son fils Jacques-François de Damas d'Antigny (1732-1811) qui s’occupa du château et des terres. Marié à Zéphirine Félicité de Rochechouart (mort en 1773), il fit lui aussi carrière dans le métier des armes et su conserver son château durant la période révolutionnaire en n’émigrant pas. C'est donc son fils Charles-César comte puis duc de Damas d'Antigny (1758-1829) qui récupéra le château familial. Tout comme son père, il fit une carrière militaire et commença comme aide de camp durant la guerre d'indépendance américaine. Il fut ensuite colonel d'un régiment de dragons et participa à la tentative d'évasion de Louis XVI à Varennes. Arrêté puis émigré en 1791, il revient comme maréchal de camp en 1796. Ne participant pas à la vie politique et militaire sous l'empire il se mit au service de Louis XVIII qui le fit pair de France et lieutenant général du royaume. Finalement, il fut fait duc en 1827 sous Charles X.
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Après son décès le château passa à ça fille Adélaïde Louise Zéphirine de Damas (1784-1838) qui se maria avec François Elzéar comte de Vogüé (1781-1807). Mort tous deux relativement jeune c'est leurs fils Charles Comte de Vogüé (1808-1874) qui s’occupa du château. En compagnie de son épouse Elisabeth de Beranger (1812-1877), ils remplacèrent l'ancien jardin par un parc à l'anglaise et firent élargir les douves. Par la suite les campagnes de restauration se portèrent sur la chapelle qui fut ornée des boiseries de la chapelle du château de Chateauneuf entre 1851 et 1854. L’intérieur et les écuries furent également rafraîchit dans cette même décennie par des artisans parisiens qui travaillèrent d’après les plans de l'architecte Pierre-Charles Dusillon (1804-1860). A la mort de Charles, le château revient a son fils Arthur Comte de Vogüé(1838-1924). Son fils Charles II de Vogüé n'en profitera pas puisqu'il décédera à la bataille de la Marne en 1914. Finalement le fils de ce dernier, Charles Louis de Vogüé finira lui aussi ça vie sur un champs de bataille et sera retrouvé mort durant la campagne des Ardennes en 1940. Depuis 1967, le château est la propriété de Louis de Vogüé, neveu de ce dernier qui s'occupe depuis déjà quelque décennie de l'entretient et de la restauration du domaine.
Entourée de douves, le château se compose d'un corps de logis central et de deux ailes placées en équerre qui se termine par des tours. Occupant un grand espace rectangulaire, la bâtisse a très peut changé depuis le début du XVIIIeme siècle et reprend la disposition de l'ancien château-fort. Donnant sur une petite cour carrée, la façade principal construite dans le premier quart du XVIIIeme siècle par l'architecte Philippe Paris comporte un étage et des combles abrités sous une toiture à long pan couverte d'ardoise. Placée légèrement en avant du reste de la façade, la partie centrale du corps de logis est constituée de belle pierre finement taillée alors que le reste du bâtiment est recouvert d'un crépi. Le premier étage est agrémenté d'un balcon en fer forgé. Au niveau des combles, un fronton semi-circulaire est inséré entre deux lucarnes à volute et fronton triangulaire. Sur ce fronton son représenté deux blasons effacés qu'encadrent des trophées militaires comprenant des cuirasses, des casques, des étendards, des lances et des épées. L' aile ouest, elle aussi conçu par l'architecte Philippe Paris reprend les mêmes disposition que la façade principale. On retrouve un étage carré surmonté par des combles; ces derniers étant éclairés par deux lucarnes. La porte d'entrée de cette aile est surmontée d'un fronton circulaire soutenue par des console. L’aile est, plus ancienne fut construite dans la première moitié du XVIIeme siècle par Charles Ier de Vienne. Constitué de deux étages carrés, l'ensemble est surmonté d'une toiture d'ardoise à long pan. La porte du rez-de-chaussée est surmontée d'un fronton brisé à l’intérieur duquel prenne place les armes des familles de Vienne et Fauché de Domprel. Les écuries qui s’insèrent entre la grosse tour de l'horloge et la tour carrée fut reconstruite à plusieurs reprise. Elles occupent la place de l'ancien jeu de paume détruit vers 1620. Reconstruites une première, vers le milieu du XVIIIeme siècle, elles sont une nouvelle fois refaite d’après les plans de Pierre-Charles Dusillon entre 1850 et 1860. Ca façade est percée d'un ensemble de six fenêtres et de deux lucarnes. Au-dessus de la porte d'entrée est sculptée un cheval en haut-relief.
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Les deux grosses tours circulaire qui s’appuie contre l'extrémité des ailes du logis sont les derniers témoignages du château-fort construit par Jacques Ier de Cortiambles. Elevée dans la seconde moitié du XIVeme siècle ces tours sont surmontées d'une toiture conique recouverte d'ardoise. Celle de gauche est appelée tour de l'horloge à cause de la pendule qui est installée dans la partie basse de ça lucarne. Elle est surmontée d'un lanternon se terminant par un épis de faîtière. Une balustrade surmontée par des piliers en bois en fait le tour. Les trois étages de ces tours comportent un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré. Les fenêtres sont ornées d'arcs en accolade, d'écussons et de couronne. Les lucarnes percées dans la toiture sont surmontées d'un petit toit en forme de trèfle. La tour gauche est relié aux écuries par un petit pavillon construit par Anne de Chastellux vers 1717. Il possède un étage et dispose d'arcades au rez-de-chaussée. Les combles sont percés de petites lucarnes rectangulaire.
Se reflétant dans les eaux des douves, la façade arrière des écuries est percée d'occulus et de longue ouverte reprenant la forme des meurtrières médiévales. L'aile Est est percées d'un ensemble de fenêtres reparti sans aucune symétrie sur l'ensemble du mur.
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Les deux tours rectangulaire furent construite aux extrémité de l'ancienne basse-cour par Charles Ier de Vienne vers 1622-1623. Jouxtant les écuries, le pavillon de gauche s'élève sur deux étages et se termine par une toiture à long pan. Les quatres cotées sont percées de fenêtres et une lucarne éclaire les combles. L'autre tour, isolé au nord-ouest, adopte les même disposition. Elle est épaulée par un plus petit pavillon s'élevant lui aussi sur deux étages.
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La façade donnant sur le parc est précédée par un pont dormant à six arches enjambant les eaux des douves. Cette façade construit pour Charles II de Vienne entre 1702 et 1713 est la partie la plus classique du monument. Constitué d'un rez-de-chaussée, d'un étages et de combles l'ensemble est encadré par deux petits pavillons formant des avant-corps. La délimitation est faite par un jeu de couleur entre la pierre apparente de couleur grise et le crépi jaune du reste de la façade. Ces deux pavillons sont surmontés par des frontons triangulaire percées en leurs centre par de grosse lucarne circulaire. La partie centrale de la façade placée elle aussi en saillie a ces persiennes encadrées par des pierres apparentes à gros joint. Un balcon en fer forgé fait la séparation entre les deux niveaux. Au niveau des combles on retrouve un fronton circulaire percé d'une lucarne et encadrée par des pots-à-feu. L'éclairage de ce niveau est complété par deux lucarnes décorées de volutes. Le reste de la façade est percée par un ensemble de persiennes réparties sur les deux niveaux.
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Le portail en pierre qui ferme l’accès au domaine fut construit par Charles Ier de Vienne dans la première moitié du XVIIeme siècle. Il est percé d'une porte cochère en plein-cintre. Son décor est constitué de bossage et de deux travées de colonnes toscanes à l’intérieur desquels sont placées de petites niches. L'ensemble est surmonté par un fronton triangulaire brisé au centre duquel prend place une petite construction terminée par un fronton cintré. Au-dessus de cet ensemble est placé l'aigle de la famille de Vienne. Sur la frise de l'entablement on peut lire "Tout bien à Vienne" qui est la devise de cette famille. Dans le parc à l'anglaise sont installée des sculptures en pierre figurant des lions, emblème de la famille de Dinteville. Les douves qui entourent le château sont prolongées par deux pièces d'eaux. La grande cour qui précède le domaine est plantée de très vieux tilleuls sur plus d'un hectare. Pour finir, une allée cavalière mesurant prés de deux kilomètres conduit directement au grand portail en fer qui précèdent le corps de logis principal.
A l'intérieur, les pièces les plus intéressantes sont la chapelle, la grande salle du premier et l'escalier de l'aile Est :
La Chapelle datant du XIVeme siècle fut englobé dans l'aile Est par Charles Ier de Vienne durant la première moitié du XVIIeme siècle. Installé au rez-de-chaussée elle comporte deux travées surmontées d'une voûte d'ogive. La décoration intérieure est constituée de boiseries récupérées au château de Chateauneuf (éléments de stalle, mobilier liturgique et bancs). On y trouve également un ensemble de statues et une mise au tombeau en terre cuite du XVIeme siècle. On peut également y voir le célèbre triptyque exécuté en 1526 pour Girard de Vienne, sur lequel on le voit représenté avec ça femme.
Les murs de la salle à manger et du salon sont recouverts de tapisseries et de tableaux figurant les différents propriétaire du château. On peut entre autre y voir Carles Ier et Charles II de Vienne ainsi que Anne de Chastellux et Marie-Judith de Vienne. Le grand salon abrite un tableau du Baron Gérard représentant le roi Charles X. Offert par ce dernier à son ami le duc de Damas cette toile montre le roi en costume de sacre. La série de tapisseries héraldiques faite pour Bénigne de Dinteville et sont mari Girard de Vienne au début du XVIeme siècle est orné de carreaux d'armoiries familiales mélangées avec des motifs symboliques relevant de l'alchimie. Sur une autre de ces tentures datant de la fin du XVeme siècle on peut voir les noces de Jacques de Dinteville avec Alix de Pontailler. Le tout est placé au milieu d'un ensemble de carreaux d’armoiries. Dans la grande salle du premier étage les sols sont couverts de carreaux en terre cuite vernissée à motifs de feuillage.
L’étage de l'aile Est, est desservie par un escalier rampe sur rampe à deux volées droites. Il fut construit par Charles Ier de Vienne durant le premier quart du XVIIeme siècle. Une voûte en berceau surmonte l'ensemble. Le décor en stuc est constitué de niches abritant des bustes traités à l'antique. On y trouve également des cartouches ornées de volutes, des figures engainées et des guirlandes de draperies. Pour finir, une licorne traitée en ronde-bosse est couchée sur une console au pied de la porte d'entrée.