BEAUNE (21)
Collégiale Notre-Dame
(voir la page d'accueil de Beaune)


On associe souvent à cette église la date de 976 pour ce qui est de sa fondation. Même si cette date semble erronée et bien trop précoce, il demeure incontestable que la construction de Notre-Dame fût projetée par le duc Henri de Bourgogne vers la fin du Xème siècle. Voyant que les prêtres de l'oratoire Saint-Baudèle étaient bien trop à l'étroit dans leur modeste chapelle, le duc Henri, que l'on surnommait le Grand, décida de faire construire cette église à l'emplacement du castrum romain. C'est aussi pour contrecarrer les projets d'expansion de l'église Saint-Etienne qui se trouvait hors les murs que cette église fût construite. Aidant financièrement les prêtres de Notre-Dame au moyen d'une dîmes prélevées à Oroux-Saint-Aubin, Henri oeuvra également toute sa vie pour le clergé et pour faire relever les autres églises de son duché. A sa mort en Octobre 1002, l'église Notre-Dame ne devait probablement avoir qu'une seule travée de construite. Par la suite, les travaux furent stoppés pendant une quinzaine d'années. Durant cette période, une querelle de succession opposa Otte-Guillaume (beau-fils de Henri Ier de Bourgogne) au roi de France Robert II qui souhaitait annexer la Bourgogne en tant que neveu de Henri Ier. Revenant à la première branche Bourguignonne de la maison capétienne, le duché fût dirigé tout d'abord par Henri Ier puis, par son frère, Robert Ier le Vieux. Durant le règne de ces deux personnages puis des petits-fils de Robert Ier (Hugues Ier et Eudes Ier Borrel), l'église Notre-Dame ne reçu que de maigres donations de leur part et resta probablement telle qu'elle avait été laissé par Henri Ier.


Autel de la duchesse Mathilde
Beaune, Collégiale Notre-Dame.
Les travaux ne reprirent réellement qu'avec le règne de Hugues II le Pacifique (1084-1143) et de sa femme Mathilde de Turenne. Au cours de cette période, la construction s'avança jusqu'au transept et fût supervisée par Bertrand, doyen de Sainte-Marie. Une bulle du pape Calixte II datée de 1120 confirme l'état d'avancement des travaux de l'église et la présence d'un doyen dans ces lieux. Une nouvelle bulle du pape Eugène III datée de 1148 place Notre-Dame sous sa protection et la met au premier rang des églises du duché, juste aprés Saint-Benigne de Dijon. Après la mort du duc Hugues II, sa veuve Mathilde (morte en 1162) contribua grandement à faire avancer les travaux de l'église. Originaire du Sud de l'Auvergne, elle avait dû être le témoin dans sa jeunesse des travaux réalisées là-bas. La présence dans l'église d'une dalle funéraire du milieu du XIIème siècle la représentant aux côtés d'une Vierge à l'Enfant atteste qu'elle joua un rôle de mécène pour l'église Notre-Dame. L'autre personnage important pour Notre-Dame fût Etienne de Bagé, évêque d'Autun de 1112 à 1139. Même si cet homme ne contribua pas directement à l'édification de l'église, il fût un grand bâtisseur et influença certainement les architectes et maitres d'oeuvre de Beaune. L'engagement des chanoines contre l'hérésie des Popelicaires et des Cotteraux qui s'étaient établis en ville en 1172 fût salué par le pape Alexandre III lors du Concile de Lantran. Placé sous l'autorité directe du Saint-Siège, l'église Notre-Dame se hissa définitivement au-dessus des autres églises de la ville (notamment de l'église Saint-Etienne).



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Sous le duc Hugues III (1148-1192), les nombreux revenus que l'église possédait, grâce à ses terres et grâce aux donations faites par des seigneurs locaux (Guy de Vergy, l'évêque d'Autun, Ancel de Pommard ou Gérard de Réon), lui permirent d'achever le choeur. Terminée au début du XIIIème siècle, l'église reçu un chapitre de trente chanoines qu'une bulle du pape Honoré III (1216-1227) confirma. Après l'affranchissement de la commune en 1203 par le duc Eudes III, les chanoines et le doyen de Notre-Dame dûrent faire face à de multiples problèmes d'ordre juridique et financier. Les avantages accordés aux habitants de la ville et, surtout, ceux du Bourg-Neuf, furent très mauvais pour Notre-Dame. Durant près d'un demi-siècle, le clergé fût en lutte avec le pouvoir ducale afin de récuperer ses avantages perdus. Le grand incendie qui ravagea la ville en 1273 détruisit une bonne partie de la vieille ville mais, également, les toitures, la tour et le chevet de Notre-Dame. Suite à ce désastre, les dissensions qui existaient entre le clergé et les autorités ducales reprirent de plus belle. Le manque d'argent et la pauvreté de la population empêcha la reconstruction de l'édifice jusqu'a la toute fin du XIIIème siècle. De la fin de ce siècle jusqu'au premier quart du siècle suivant, de nombreux travaux de restauration furent entrepris grâce aux ducs Hugues V et Eudes IV. Les parties hautes du chevet furent reconstruites, les fenêtres romanes furent remplacées par de grandes fenêtres gothiques et des arcs-boutants furent établis sur les contreforts du déambulatoire, les toitures et la tour du transept furent elle aussi modifiées.


Nativité avec le Cardinal Jean Rolin
Par Jean Hey
Musée Rolin, Autun
La reprise de l'activité economique que connu Beaune sous le duc Eudes IV (1295-1350) fût marquée par la construction du porche de l'église. Commencé en 1332 et terminé vers 1356, il fût financé en grande partie par les maires et leur famille qui donnèrent de grosse sommes dès 1348. On retrouve dans les actes de donation les noms de Guy et Oudot le Changeur ainsi que Girard Boudoin. Une fois la guerre de Cent Ans terminée, Beaune et le duché retrouva la paix. A cette période correspond le règne des quatres grands ducs de Bourgogne. Durant ce siècle, ils s'entourèrent d'une cour brillante et furent de grands mécènes. La famille Rolin, qui commença son ascension au début du XVème siècle, fût certainement l'une des plus bénéfiques pour le développement artistique de Beaune. Jean Rolin (1408-1483), qui fût evêque d'Autun et cardinal, participa de façon plus modeste que son frère, le chancelier, à l'embellissement de la ville. Il se consacra surtout à la collégiale. En effet, il fût à l'orgine de la fondation d'une chapelle dédiée à Saint-Léger en 1459. Les murs de celle-ci sont ornés de fresque figurant la Résurrection de Lazare et la lapidation de Saint-Etienne. Ces fresques exécutées entre 1470 et 1474 furent probablement réalisées par le peintre Pierre Spicre. Celui-ci fût également l'auteur des cartons qui servirent à la réalisation des tapisseries de la Vie de la Vierge qui ornent le choeur. Datées du tout début du XVIème siècle, ces pièces furent tissées par un artiste qui demeure inconnu encore de nos jours.

La Renaissance, qui se dévellopa en Bourgogne dès la fin du XVème siècle, laissa elle aussi ses traces sur la collégiale Notre-Dame. A partir de 1530, des travaux furent réalisés pour le chanoine Jean-Baptiste de Bouton, seigneur de Suze et de Thillot, prévot de Couches et chancelier de l'archevêché de Rouen. Celui-ci avait obtenu du chapitre en 1529, l'autoristaion de faire construire sa propre chapelle funéraire dans la collégiale Notre-Dame. Les travaux, qui durèrent jusqu'en 1533, furent exécutés par les frères Jean et François Lejay. Partageant son temps entre Rouen et Beaune, le chanoine Bouton était en contact direct avec les chefs-d'oeuvre Renaissance de la ville de Rouen, ce qui explique les travaux exécutés ici. Ente 1580 et 1588, l'ancienne flèche gothique fût remplacée par un toit à l'impériale réalisé sur les plans de Hugues Sambin (1520-1601). Outre de nombreux travaux pour les églises et le palais du parlement de Dijon, ce brillant architecte de la Renaissance fût l'auteur de la façade du palais de justice de Besançon et d'une maison de la Rue de Lorraine à Beaune. Au siècle suivant, le chapitre de la collégiale commanda des orgues au facteur Jean de Herville qui commença son travail vers 1635 en réutilisant les éléments de l'ancien buffet. Durant la période révolutionnaire, la collégiale fût épargnée et su tenir bon. Les destructions qui frappèrent tant de monuments à travers la france furent ici quasiment insignifiant. Une fois parvenue au XIXème siècle, Notre-Dame dû subire de nombreuses restaurations. Elles furent menées par Viollet-le-Duc dès 1844. celui-ci établit un devis de restauration et confia le travail aux architectes Maurice Ouradou (1822-1884) et Alphonse Forest. Ceux-ci réalisèrent quelques travaux entre 1860 et 1863. Depuis 1958, l'ancienne collégiale a été élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie XII.




Le porche de style gothique qui précède la façade occidentale est une remarquable construction datant de la première moitié du XIVème siècle. Remplacant le narthex et placé en avant-corps de la façade romane, ce porche est constitué de deux travées et reprend le même schéma qu'à l'intérieur : une nef centrale plus haute et des bas-côtés plus étroits et petits. Le tout est soutenu en son centre par deux colonnettes se terminant par des tailloirs feuillus. La voûte sur croisée d'ogives qui couvre l'ensemble est ornée de clefs figurant des personnages et des animaux. Les trois arcades principales et celles latérales reposent sur des piliers cruciformes à chapiteaux floraux. Les trois portes qui, de nos jours, sont dépourvues de sculpture, furent payées par Oudot le Changeur en 1348. Celle du centre, avec son tympan et ses voussures dénudées, est en plein cintre légèrement surbaissé. Une statue de la Vierge réalisée au XIXème siècle orne le trumeau. Les portes latérales de type ogival sont flanquées de trois colonnettes engagées sur chaque côté.
Les ventaux qui ornent ces portes furent réalisés par Jean Bonnelance dit "Lambroisseur " entre 1477 et 1478. Commandé vraissemblablement par le doyen Henri de Salins (1442-1478), ces portes en chêne furent taillées dans la masse. Les moulures et sculptures des remplages sont surmontées de gâbles à crochets. Les parties basses sont ornése de plis de parchemin placés sous des arcs trilobés. Avant d'ètre buchées en 1792, on pouvait également y voir les armoiries d'Henri et d'Antoine de Salins. La plate-forme qui surmonte le porche est terminée par une ballustrade placée entre des contre-butées. A l'extrêmité de celles-ci sont disposées de belles gargouilles zoomorphiques. La façade, qui s'élève en retrait du porche est épaulée par deux tours carrés de style romano-byzantine. Ne dépassant pas la hauteur des combles, ces deux tours sont couvertes de toitures ayant un angle aigu. Entre ces deux massifs, le mur est percée d'une rosace flamboyante et terminée par un pignon triangulaire.





Les flancs gauches et droits, refaits en partie durant la période gothique, s'élèvent sur deux niveaux. Les parties basses sont percées par de jolies baies en forme d'ogive dont la décoration est du début de la période gothique. L'ensemble est contre-buté par des blocs de maçonnerie. A l'étage, on retrouve ces contre-butées placées dans le prolongement de superbes arcs-boutants. Sous ces derniers prennent place de simples baies en plein-cintre. Juste sous la tour droite de la façade prend place la chapelle Bouton que l'on retrouvera plus tard. Le transept est dépourvu de bras. Sur le côté droit, celui-ci sert de point d'appui aux bâtiments abbatiaux.
Le chevet, de plan polygonal, s'étire sur trois étages. La partie haute est percée par de grandes lancettes nervées. L'élévation est maintenue par des contre-forts et des arcs-boutants reposant sur un triforium extérieur. Cette galerie de circulation d'époque romane s'éclaire par de hautes fenêtres en plein-cintre. A la base de cette construction, on retrouve trois chapelles rayonnantes d'époque romane. Celles-ci sont percées elles aussi par de petites fenêtres en plein-cintre. L'ensemble des trois niveaux du chevet est recouvert par une toiture en lave reposant sur des modillons sans aucune ornementation.

Reposant sur la croisée du transept, le clocher de plan rectangulaire s'élève sur deux étages. Celui du bas dispose d'un ensemble d'arcatures aveugles en plein-cintre reposant sur des pilastres cannelés. L'étage supérieur est percé de trois baies en forme d'ogives profondement voussurées et reposant sur des colonnettes à chapiteaux simples. Sur les angles sont disposées de petites arcatures aveugles terminées en forme de fer à cheval. Sous la toiture court une corniche constituée de modillons et de corbeaux finement ciselés. La flèche qui surmontait l'ensemble fût réduite en cendre lors d'un incendie. Elle est de nos jours remplacée par un toit à l'impériale. De plan tétragonale, cette toiture est recouverte de tuiles. Disposées en écailles de poisson, ces tuiles sont soit vernissées soit dorées. Au-dessus est posée une lanterne octogonale se terminant par un toit d'ardoise en encorbellement. Le tout est surmonté d'une croix et d'un coq.




Cette chapelle Renaissance fût construite pour le chanoine Bouton. Les frères Lejay, qui travaillèrent ici, employèrent principalement du calcaire et firent un travail de sculpture remarquable. De plan rectangulaire, cette chapelle est eclairée par une très longue fenêtre ogivale inserrée entre deux massifs de pierre formant des contre-forts. La toîture en ardoise repose sur une galerie de bois constituée d'arcs et de piliers. Cette galerie est soutenue par une ballustrade finement sculptée de la seconde Renaissance (vers 1530). Sur cette décoration digne d'un château de la Loire, on retrouve divers bustes d'hommes et de femmes en haut-relief encadrant principalement des puttis soutenant des cartouches avec des devises latines. A d'autres endroits de la frise, ces puttis sont aux prises avec des lions, des serpents ou des griffons. La dernière partie de cette frise est consacrée à des personnages mythologiques et à deux sauvages tenant un blason. L'ensemble de cette ballustrade est soutenue par des modillons ornés de rinceaux et de motifs végétaux. La partie basse de cette frise est ornée par plusieurs gargouilles zoomorphiques. Sous la frise Est sont placés deux arcs bordés de festons et séparés par une clef pendante ornée de motifs végétaux. Ces arcs sont, pour leur part, décorés de médaillons, de puttis et de têtes placées sur les culots. Entre ces arcs et la frise, on retrouve plusieurs bustes traités en haut-relief.




Datant de la fin du XIIIème siècle, les bâtiments canoniaux sont constitués d'une galerie de cloître, d'une salle capitulaire et d'une tourelle d'angle. Cette dernière, de plan octogonal abrite un escalier et s'élève sur trois étages. Sa toiture à forte pente est recouverte de tuiles polychromes vernissées. Une porte avec arc en accolade en permet l'accés et deux petites fenêtres éclairent chaque étage. Les sept travées du cloître reposent sur des groupes de colonnes jumelles et sur des piliers octogonaux. La jonction entre ces colonnes et la voûte sur croisée d'ogive se fait par l'intermédiaire de chapiteaux à crochets et à perles. Au-dessus de cette galerie, s'élève un étage percé de fenêtres et une toiture avec des petites fenêtres sous comble. L'ancienne salle capitulaire est occupée de nos jours par le presbytère. L'accès se fait par un ensemble d'arcatures reposant sur des colonnes jumellées de même type que les travées du cloître. La porte permettant l'accès au choeur est ornée de voussures figurant des rinceaux. Elle est encadrée par des colonnettes soutenant des chapiteaux sculptés. Bien que fortement mutilés, on distingue tout de même sur ces chapiteaux deux femmes-oiseaux et un combat de coq.




L'intérieur, en forme de croix latine, est constitué d'une nef centrale et de deux bas-côtés. La nef, d'une longueur de six travées, est couverte d'une voûte en berceau brisé soutenue par des pilastres cannelés flanqués de deux colonnettes. Ceux-ci supportent des arcs de divers formes suivant les travées. La première et la sixième disposent d'arcs en forme d'ogive, la seconde est surbaissée, les troisième, quatrième et cinquième sont en tiers-point. Au-dessus se situe le triforium aveugle avec ses arcatures en plein-cintre et ses pilastres et chapiteaux cannelés. Le dernier étage est occupé par des petites baies en plein-cintre faiblement ébrasées. Le revers de la nef est occupé par une tribune d'orgue conçu au début du XVIIème siècle. Formant deux arcs se rejoignant au niveau d'une clef pendante, cette tribune est ornée d'une guirlande avec masque et se termine par une ballustrade. Au-dessus prend place l'orgue avec son buffet.
Les bas-côtés sont surmontés d'une voûte d'arêtes retombant sur le même type de pilier que la nef et s'ouvrant sur un ensemble de six chapelles chacunes. Les deux bras du transept sont non-saillants et servent d'écrin à des chapelles. La partie haute est occupée par un triforium aveugle qui court tout du long. La croisée du transept est surmontée d'une voûte en calotte dont la coupole est placée sous le clocher.
Le déambulatoire, qui court tout autour du choeur est surmonté, d'une voûte d'arêtes. L'éclairage se fait par quatre fenêtres en plein-cintre. Les trois chapelles rayonnnantes qui s'ouvrent sous ce déambulatoire sont voutées en cul-de-four et sont éclairées par trois baies en plein-cintre.
Le choeur est surmonté d'une voûte en évantail constituée de huit nervures et rassemblées par une belle clef sculptée. Sous ces nervures sont disposées sept fenêtres nervées du XIVème siècle et munies de vitraux. Sous ces fenêtres prennent place un grand triforium aveugle orné d'arcs en plein-cintre et de pilastres cannelés. En dessous court une frise faite de rosaces assez semblables à celles de la cathédrale d'Autun. L'ensemble repose sur des colonnes cannelées ayant des chapiteaux végétaux. Ces derniers servent de point d'appui à de petites arcatures de type ogival.





Au nombre de cinq, les chapiteaux de Notre-Dame sont tous situés sur les piliers droits de la nef. Traités de façon plus frustre qu'à Autun ou qu'à Chalon-sur-Saône, ils représentent des scènes historiées et figuratives.
Sur le premier sont sculptés des animaux musiciens. L'une des faces nous montre une sorte de cheval tenant une clochette et une syrinx. L'autre face est occupée par un bouc jouant de la cithare
Sur le deuxième chapiteau sont représentées les funérailles de Saint-Antoine.
Le troisième est consacré à l'Arche de Noé : une construction avec un toit en batière, trois fenêtres et une porte servent de toile de fond à plusieurs quadrupèdes s'échappant des lieux.
Le quatrième relate la lapidation de Saint-Etienne : le saint est agenouillée et tend les mains vers le ciel ou apparait la main de Dieu.
Le cinquième montre des hommes au long vetement cueillant un fruit à une tige végétale.
Les autres chapiteaux de la nef et du choeur sont ornés pour la plupart de motifs végétaux divers comme l'artichaut, le laurier et d'autres plantes grasses.

Les trois retables qui ornent les chapelles Nord datent, dans l'ensemble, de la première moitié du XVIème siècle. Ces oeuvres de style Renaissance sont consacrées à la Passion, à la vie de la Vierge et à la Vie de Saint-Pierre. Deux de ces trois retables furent offerts vers 1530 par Floceau Richard et son épouse Gilette Legoux à l'église des Jacobins de Beaune.
Sur celui consacré à la Passion, l'espace est divisé en trois parties. On y voit la Montée au c
alvaire, la Crucifixion et la Déploration du Christ encadrées par de nombreux personnages.
Le retable de la Vie de la Vierge nous montre ses parents suivi de sa rencontre avec Joseph puis, viennent les fiançailles, l'Annonciation, la Nativité, l'Annonce faite aux Bergers, l'Adoration des Mages et le Massacre des Innocents.
Sur le retable de la vie de Saint-Pierre est représenté sa rencontre avec le Christ, son emprisonnement et sa libération par un ange, son martyre, son interrogatoire et ses miracles.
Parmi les autres sculptures, on découvre une table d'autel en marbre blanc du XIIème siècle figurant la Vierge à l'Enfant et la duchesse Mathilde, une statue de Sainte Catherine tenant la roue et l'épée de son martyre (calcaire peint du XVIeème siècle), une statue de Sainte-Madeleine en calcaire peint de la fin du XVème siècle, une Vierge de Pitié en calcaire polychrome du premier quart du XVIème siècle, une Vierge à l'Enfant en noyer polychrome de la fin du XIIème siècle et un ensemble de dalles funéraires allant du XIVème au XVIème siècle.




Les fresques de la chapelle Saint-Léger furent réalisées pour le cardinal Jean Rolin entre 1470 et 1474. Exécutées probablement par le peintre Pierre Spicre, elles décorent trois murs de la chapelle. Sur le mur est représenté le Martyre de saint Etienne. En dessous est tendu un beau drapé au ton or déployé par un ange. Agenouillé à ses pieds, se tient un chanoine qui pourrait être le doyen du chapitre Henri de Salins. De l'autre côté, on aperçoit un morceau de chape de couleur rouge et la figure d'un petit chien qui pourraient être ce qu'il reste du portrait du cardinal Rolin. Le mur ouest est consacré à la Résurrection de Lazare par le Christ en présence d'apôtres et de personnages divers. Le mur nord est orné d'une Sainte-Marthe terrassant la tarasque et de Sainte-Madeleine.

La verrière, qui éclaire la première chapelle du côté gauche, est ornée d'une superbe Passion datant en partie du XVIème siècle. Traitée en grisaille et en jaune d'argent, elle montre le reniement de Saint-Pierre et Sainte-Veronique au milieu d'un cortège constitué de soldats, de rois, d'évêques et même d'un pape. Les lancettes trêflées représentent Dieu le père et des Anges apportant les instruments de la Passion.





Situé à droite en entrant dans l'église, la chapelle Bouton fût réalisée entre 1530 et 1533 par les frères Lejay pour le chanoine Jean-Baptiste de Bouton. Cette magnifique oeuvre de la Renaissance est couverte d'un plafond à voûte plate, sculpté en parquet. Celui-ci est compartimenté par des caissons à clefs pendantes avec des reliefs en bossage, des losanges et des motifs végétaux. La grande arcade d'entrée est ornée d'une frange sculptée contenant des culs-de-lampe, des médaillons, des putti et des rinceaux. Dans les angles et sur le mur droit sont disposées des dais qui contenaient autrefois sept statues en albatre gypseux. Elles représentaient les quatre évangélistes avec Saint Jean-Baptiste, David et Moïse. De nos jours, il ne reste que ces superbes dais et leurs socles à la décoration relevant du flamboyant et du style Renaissance.
La grande verrière peinte en grisaille et dans les tons de jaune ne conserve que quelques fragments du XVIème siècle. A l'époque, l'un des panneaux figurait le chanoine Jean-Baptiste Bouton en prière. Les travaux de restauration effectués par Edouard-Amédée Didron à la fin du XIXème siècle lui ont donné sa physionomie actuelle. On y voit le Baptème du Christ entouré par des anges et des donateurs dans la partie basse. Le niveau supérieur montre la Crucifixion du Christ et des larrons précédés par un cortège de personnages nobles. Les deux anges adorateurs qui ornent les écoinçons sont du XVIème siècle.
Le grand retable qui orne le mur gauche fût réalisé au tout début du XVIIIème siècle. Il comprend un panneau central mouluré avec un grand cadre s'inscrivant entre deux cariatides. Ces dernières supportent un entablement cintré surmonté d'un petit baldaquin. Le médaillon central représente Saint-Luc. Il est peint en faux marbre et surmonte un boeuf ailé symbole de l'évangéliste.





Les tentures de la Vie de La Vierge qui ornent le choeur de la collégiale furent commandés et financés par l'archidiacre Hugues Le Coq en 1500. Livré au chapitre de chanoine en 1501, cet ensemble de cinq tapisseries fût réalisé d'après les cartons grandeur nature du peintre Pierre Spicre. Ce peintre Dijonnais d'origine Hollandaise (son vrai nom était Spicker) réalisa ces dessins vers 1474 sur une commande du cardinal Rolin. A l'origine, cet ensemble de tentures comptait 6 pièces de laine et de soie brodée. Malgré la disparition de l'une d'entre elles, on reste stupéfait devant la beauté de ce travail probablement exécuté dans un atelier nordique (certains spécialistse pencheraient pour une réalisation Tournaisienne). Les dix-neuf scènes qui composent la tenture relatent la vie de la Vierge depuis la rencontre de ses parents, jusqu'à l'Enfance du Christ. Cet ensemble se décompose de la façon suivante:

Rencontre entre Joachim et Anne
Nativité de la Vierge
Présentation de la Vierge au Temple
Désignation de Saint-Joseph comme futur époux
Mariage de la Vierge Marie avec Joseph
Annonciation faite à la Vierge par l'Archange Gabriel
Visitation faite à Marie
Nativité de l'enfant Jésus
Annonce faite aux Bergers
Circoncision de l'enfant Jésus
Adoration des Mages
Présentation au Temple
Fuite en Egypte
Massacre des Innocents
La Sainte Famille
Mort de la Vierge
Couronnement de la Vierge

Utilisant une riche palette picturale à dominante de rouge, les maîtres tapissiers utilisèrent les bases de la perspective pour récreer un effet de profondeur. Plaçant l'ensemble des scènes sous des arcades, ils firent un travail remarquable pour représenter le plissé des vêtements. S'attardant également sur les paysages et les animaux, ils représentèrent aussi le chanoine Hugues Le Coq en donateur sur la deuxième et cinquième pièce. On retrouve les armoiries parlantes de ce personnage sur l'une de ces tentures. Une autre pièce nous indique qu'elle fût faite en 1500 (cette tapisserie fût faite l'an de grâce mil V. C).