BEAUNE (21)
Beffroi
(voir la page d'accueil de Beaune)


Cette tour, qui faisait probablement partie d'un ouvrage défensif de la ville, a des fondations remontant au XIIème siècle. Elle fût cédée au duc Philippe le Hardi par les moines de l'abbaye de Maizières le 20 Avril 1395. C'est à la suite d'un différent entre la ville et ses religieux au sujet de l'importation des vins que le duc ordonna par lettres patentes de céder cette tour et la maison attenante en échange de l'exemption des droits d'entrée pour les vins de leurs propriétés. Une nouvelle lettre patente, datée de Novembre 1397, accorda le droit d'établir une horloge au sommet de cette tour. Les deniers levés sur le sel servirent donc à restaurer les fondations de la tour et à construire de nouveaux étages et un toit au sommet du monument. Un nouvel impôt fut levé en 1402 afin que les travaux progressent plus vite. Ils furent terminés en 1403 et la cloche fût placée en son sommet en 1407. Ce "gros timbre" fût exécuté par un fondeur d'origine flamande s'appelant Colas de Dinant.

Le 8 Avril 1575, un marché fût passé avec le couvreur Jehan de Curtil afin que celui-ci recouvre et réhabille l'horloge. De nouveau travaux eurent lieu en 1604 lorsque la municipalité fit appel à un maitre horloger. Celui-ci fût payé 80 livres pour refaire le cadran et l'horloge qui avaient été endommagé par deux siècles d'intempéries de toute sorte. A peu près à la même époque, on remplaça la statue de la Vierge qui ornait la flèche par une statue de Mercure. Devenue vêtuste et trop coûteuse à réparer, la mairie décida de faire détruire cette tour en décembre 1750. Devant le refus des habitants, la municipalité céda et fit procéder à quelques réparations. Durant la période révolutionnaire, seule la statue de Mercure fût démontée. Tout au long du XIXème siècle, des travaux de restauration et de consolidation furent menés sur le beffroi. En 1861, tout d'abord, on refit le mécanisme et le cadran de l'horloge. En 1893, la charpente, la toiture et la baie furent refaites. Classés monument historique en 1885, les lieux accueillirent également le musée des vins entre 1938 et 1946.




Inseré entre deux maisons, le beffroi communal s'élève sur six étages avec rez-de-chaussée. De plan rectangulaire, ce monument est très proche stylistiquement des beffrois Flamand. Lorsque l'on regarde sa toiture, on pense tout de suite aux tours encore visibles dans les villes de Douai ou de Gand en Belgique. La présence du duc Philippe le Hardi dans cette région au moment de la construction du beffroi y est certainement pour quelque chose. Du côté de la rue, la façade est percée d'une porte en batière au niveau du rez-de-chaussée. Les cinq étages suivants sont percés de fenêtres à coussièges. Au premier, celles-ci sont dédoublées, au deuxième, de fines colonnettes à chapiteaux encadrent les baies. Le sixième et dernier étage est muni d'une ouverture rectangulaire sur chaque face. L'ensemble est surmonté d'une toiture tétragonale tronquée en ardoise. Celle-ci soutient une cage octogonale sur laquelle sont installés huit poteaux soutenant un toit en forme de pyramide trapue. Le tout est recouvert de feuilles de plomb. La décoration de style flamboyant est constituée de ballustrades installées entre chaque poteau. Sur ces derniers se trouve un ensemble de gargouilles et des fleurons pour les extrêmités. La flèche est ornée d'une couronne ducale et d'un épi de faîtage