GLAINE-MONTAIGUT (63)
Eglise Saint-Jean
Connu depuis l'antiquité sous le nom de "Glannius", qui viendrait du nom d'un dignitaire Gallo-Romain, le village de Glaine-Montaigut est surtout connu par la famille des Montaigut qui s'illustrèrent dans le métier des armes et, surtout, dans le clergé du début du XIIIème siècle à la fin du XIVème siècle.
Arrivés beaucoup plus tôt, les moines fondèrent un prieuré et une église dès le XIème siècle. Cette église, dont il ne reste que la nef et le transept non saillant, perdit son chevet primitif au milieu du XIIème siècle. Celui-ci fût remplacé par une superbe abside et deux absidioles dans la plus pure tradition romane Auvergnate. Remaniée à la fin du XVème siècle par l'adjonction de bâtiments conventuels, l'église Saint-Jean fût également restaurée au début du XVème siècle (élargissement des fenêtres côté sud) et au cours du XVIIIème siècle. Ayant perdu son clocher durant la révolution, le monument subit quelques travaux de sauvegarde au début du XIXème siècle. D'autres travaux visant à rendre au monument son état d'origine furent effectué tout au long du XIXème siècle et au début du XXème siècle.
Bâtie lors de la deuxième campagne de travaux, le chevet, datant de la deuxième moitié du XIIème siècle, s'inscrit dans la lignée des grandes églises Auvergnates que sont Brioude ou Issoire. Suivant ce modèle (mais avec des proportions bien moins importantes), on retrouve deux absidioles et une abside centrale s'appuyant sur un transept non saillant. Conçu en arkose, le chevet est percé de fenêtres hautes séparées par de petits contreforts. Un cordon de billettes placé au-dessus des fenêtres court sur l'ensemble des chapelles du chevet. Sous la corniche des toits fûrent placés un ensemble de modillons sculptés d'une facture typiquement auvergnate. Parmi un grand nombre de modillons à copeaux, on distingue quelques personnages grimaçants ou se tenant le tête ainsi que des animaux comme un singe.
Jouxtant le chevet, on retrouve un transept datant du XIème siècle et s'inscrivant plus dans le style Carolingien que dans le style roman. Surmonté par un grand clocher carré refait au XIXème siècle, il est épaulé sur la gauche par une petite tour d'escalier percée de deux fenêtres. Datant eux aussi du XIème siècle, les flancs de la nef fûrent percés au XVème siècle par des fenêtres de style flamboyante. On retrouve également sur le flanc droit les traces d'un porche détruit au XIXème siècle. Refaite récemment, la façade moderne s'ouvre par un porche surmonté par une fenêtre haute.
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Composé d'une nef à deux travées, l'intérieur de l'édifice dispose d'une voûte en berceau pour le centre et d'une voûte en demi-berceau pour les bas-côtés. Les colonnes décorant les piliers reposent sur les arcatures de la voûte par l'intermédiaire de chapiteaux sculptés. La croisée du transept est voûtée par une coupole à huit pans. Les bras de ce transept sont de largeur égale aux bas-cotés de la nef. Le choeur est lui aussi voûté en berceau. L'abside et les absidioles qui le composent sont, pour leur part, voûtées en cul-de-four.
Situés principalement dans le choeur et au niveau de la croisée du transept, les chapiteaux sont sculptés de motifs assez courant dans les églises d'Auvergne. On retrouve des sculptures purement ornementales comme la feuilles d'acanthe, les entrelacs ou les masques. On y trouve aussi des sujets empreintés à la tradition romaine comme les atlantes, les sirènes ou les griffons. D'autres encore utilisent le bestiaire animalier en montrant des représentations de singes ou d'oiseaux aux fidèles de l'époque.
La fresque ornant le cul-de-four du choeur date probablement de la deuxième moitié du XIIème siècle. Fortement endommagée, elle laisse apparaitre le Christ assis sur son trône. De part et d'autre de celui-ci se tiennent deux saints malheureusement non identifiables (peut-être les évangelistes ?).