EFFIAT (63)
Château d'Effiat


Se servant en partie d'un ancien manoir du XIVeme siècle, Gilbert Coeffier, nouveau propriétaire des lieux et seigneur d'Effiat, fit reconstruire vers 1557 un château dans le goût de la Renaissance. Transmettant son patrimoine à son fils, la demeure échue peu de temps après à son petit-fils Antoine Coeffier de Ruzé, marquis d'Effiat et de Longjumeau, Surintendant des Finances , Grand Maître de l'Artillerie et, surtout, maréchal de France. Ce grand personnage historique, qui vivait dans l'intimité de Louis XIII et de Richelieu, réussit à faire edifier le château actuel vers 1625-1629 grâce à la fortune de son grand-oncle (le seigneur Martin Ruzé de Beaulieu). Malheureusement décédé en 1632 lors d'une campagne militaire, il ne put voir l'aboutissement des travaux. C'est sa femme, Marie de Fourcy, qui reprit les plans de son mari et qui termina le château et les jardins. Les fonds venant à manquer, les jardins ne fûrent ornés que d'un grand bassin et d'une pièce d'eau en bas de la terrasse. L'argent ayant également été utilisé pour construire un hôpital, le château a dû se priver des colonnes en pierre de Volvic qui devaient agrémenter les façades. Leur fils, le célèbre marquis de Cinq-Mars, n'eut guère le temps lui non plus de profiter du château puisqu'il fût décapité à l'âge de 22 ans pour avoir conspiré contre le roi Louis XIII. Passé à son frère, le château fût conservé par la famille jusqu'en 1725. A cette date, le château passa successivement des mains du fiancé John Law à celles des comtes de Sampigny qui gardent le château jusqu'en 1846. Acquis en 1856 par la famille de Moroges, le château est, à l'heure actuelle, toujours en leur possession.




Le portail en lave de Volvic qui précède les jardins et le château est une belle représentation du classicisme. En effet, on retrouve au sommet de celui-ci un fronton aux armes et à la couronne de marquis d'Effiat. Au-dessus est posé un heaume encadré par des étendards. Le même esprit se retrouve dans le château qui suit bien les goûts en vogue dans ce début de XVIIeme siècle. Le plan d'ensemble du monument est composé d'un corps de logis central auquel sont accolés deux petits pavillons. La façade donnant sur la cour et celle donnant sur les jardins sont sensiblement identiques. On retrouve la juxtaposition de deux étages principaux surmontés par un étage de comble. La décoration est constituée, d'une part, de pilastres jumelés de style dorique en lave noire et, d'autre part, d'une porte d'entrée surmontée d'un fronton semi-circulaire. Par faute de moyen financier suffisant, la décoration de la façade donnant sur le parc ne fût jamais terminée (c'est pourquoi les pilastres ne sont qu'en partie terminés).
Principalement meublé avec des objets du XVIIeme siècle, le château comprend un boudoir orné de vitraux de la Manufacture de Sèvres illustrant divers moments de la vie de Cinq-Mars, un grand salon surmonté d'un plafond (terminé vers 1625) aux poutrelles peintes par des artistes italiens et une cheminée ornée sur son trumeau d'une scène attribuée à le Nain (la Forge de Vulcain). La salle des Gardes renferme quant à elle des peintures du XVIIIeme siècle, un mobilier d'époque Louis XIII et une cheminée monumentale surmontée d'un trumeau représentant le port de La Rochelle.
Conçu par André Mollet (parrain du célèbre Le Nôtre), les jardins à l'anglaise du XVIIeme siècle sont composés de pelouses, d'allées d'arbres, de miroirs d'eau et d'un canal terminé par une terrasse abritant un Nymphée accessible par deux escaliers.