CHAURIAT (63)
Eglise Saint-Julien


L'histoire de la commune et de l'église est étroitement liée à celle de Sainte-Marcelle qui naquit dans le village vers la fin du IXeme siècle. Les miracles réalisés par cette jeune bergère incitèrent probabement les bénédictins de Chauriat à construire une église dans la seconde moitié du Xeme siècle. Cet édifice servit certainement de base à la construction de l'église actuelle qui fût entreprise par les frères prieures de l'abbaye de Sauxillanges entre le XIeme et le XIIeme siècle. Ce bel édifice roman perdit malheureusement sa tribune et son déambulatoire au cours d'un tremblement de terre survenu en 1477. Peu aprés 1789, le clocher fût abattu comme tant d'autres par les révolutionnaires. Heureusement, le XIXeme siècle permit la reconstruction de celui-ci suivant le modèle roman utilisé en Auvergne. Cette époque favorisa également la restauration du flanc droit et du transept.




La façade occidentale du monument est ornée d'une belle porte aux vanteaux datant du XIVeme siècle. Au-dessus de cette porte, le mur est percé d'une arcade en plein cintre donnant de la lumière à la nef. Le flanc droit est remarquablement décoré d'une marqueterie de pierres polychromes se déployant au niveau des arcades formées par les contreforts mais aussi au niveau du bandeau courant sous les modillons. Le croisillon droit du transept reprend les mêmes motifs géométriques constitués d'un damier en losange et de rosaces dans la partie supérieure du pignon. De fines arcades sur colonnettes complètent la décoration de cette partie du transept. Le clocher de plan octogonal à deux étages et percé de baise jumelles fût refait au XIXeme siècle.




A l'intérieur, la nef est épaulée par des bas-côtés et la voûte en berceau brisée est soutenue par de puissantes colonnes ornées de chapiteaux historiés. Au niveau de la croisée du transept, on peut admirer la coupole de plan octogonal reposant sur des arcs romans massifs. Un déambulatoire permet de faire le tour du choeur qui dispose lui aussi de chapiteaux sculptés.
Parmi les thèmes abordés sur ces chapiteaux, on retrouve le "Combat du bon et du mauvais Ange", les sirènes à doubles queues, le singe tenu en laisse, des aigles tenant leurs proies, les anges évangélistes, le "Lavement de pieds" et une "Cène" comparable stylistiquement à celle exécutée par les artistes de l'abbatiale Saint-Austremoine d'Issoire.
Le mobilier de l'église est constitué d'une belle statue en bois polychromé du XIIeme siècle représentant une Vierge en majesté et la chasse de Sainte-Marcelle qui contient encore ses ossements.