AIGUEPERSE (63)
Eglise Notre-Dame
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Plan du choeur. Cliquez sur les chiffres pour voir les photos correspondantes
C'est dans le premier quart du XIeme siècle que l'on situe la date de construction de la première église Notre-Dame. Rien ne nous est parvenu de cet édifice de style roman car elle fût détruite peu de temps après. Des travaux commandés par Agnès, Vicomtesse de Thiers, fûrent de nouveau entrepris entre 1165 et 1253 pour permettre aux habitants d'avoir un lieu de culte. On suppose que le monument fût terminé dans la seconde moitié du XIIIeme siècle. Malheureusement, on ne conserve de cette époque que le choeur et une partie du transept. C'est également vers cette date que fûrent réalisées les séries de fresques que l'on peut admirer dans le collatéral gauche et le transept sud. Vers 1415, on ajouta une chapelle funéraire au bras sud du transept .La nef et la façade fûrent reconstruites en 1727 et en 1880 dans le style néo-gothique afin que les deux parties de l'église soient dans un style plus proche l'une de l'autre.
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La façade occidentale reconstruite dans la deuxième moitié du XIXeme siècle est composée de deux portails latéraux qui encadrent un portail central orné d'une statue de la Vierge à l'Enfant. Au-dessus de cette porte s'élève un étage soutenu par des arc-boutants et décoré de rosaces et de ballustrades trêflées.
Les flancs sont eux aussi épaulés par une série d'arc-boutants. Ce stricte alignement est rompu au niveau du transept par la présence d'une chapelle édifiée en 1415 pour la famille du poète Pierre de Nesson. Ce petit édifice en lave de Volvic comprend trois étages auxquels est accolé une tourelle octogonale coiffée d'une ballustrade. Le transept nord abrite pour sa part une porte du XVeme siècle constituée de colonnes à griffes, de chapiteaux à feuillages et d'un tympan quadrilobé dans lequel sont sculptés une Vierge à l'Enfant et des anges.
Le chevet gothique est tout ce qui reste de l'église conçue pour la vicomtesse de Thiers durant les XIIeme et XIIIeme siècle. Malgré les ajouts de chapelles au XIVeme et XVIeme siècle, l'ensemble conserve une impression d'unité. Les cinq chapelles du choeur sont surmontées d'une abside qui est soutenue par de puissants arc-boutants. Ces chapelles sont décorées au niveau des toitures par de petits modillons à visage humain. Des séries de trois fenêtres à lancettes percent les murs de ces chapelles. Le clocher, qui date lui aussi de la fin du XIXeme siècle, est surmonté d'une flèche en ardoise.
En pénétrant à l'intérieur, on découvre une nef sans grand intérêt dont la voûte d'ogive est soutenue par de grosses colonnes à chapiteaux. Le choeur date pour sa part du début du XIIIeme siècle. Il est composé de colonnes surmontées de chapiteaux supportant un triforium. Celui-ci est constitué d'arcs trêflés séparés par de fines colonnettes. Au-dessus sont disposées les fenêtres hautes s'ornant de vitraux pour certaines. Un déambulatoire trapézoïdale entoure le choeur et permet ainsi de communiquer avec les chapelles. L'ensemble fût voûté d'ogives au moment de sa création au XIIIeme siècle.
L'ensemble de fresques qui orne le choeur remonte lui aussi au XIIIeme siècle et s'inspire de la Trinité. On y retrouve les évangélistes, des prophètes et des apôtres se faisant face. Au centre de la composition se tient Dieu le Père qui présente le Christ en croix. Le reste de l'oeuvre de ce peintre anonyme se voit dans le transept sud. Là, il préféra aborder le thème de la vie du Christ dans lequel sont représentés : l'Annonciation, la Nativité, le Baptême du Christ, la Fuite en Egypte, la Flagellation ou les saintes femmes au tombeau.
Les chapelles du choeur abritent également deux magnifiques peintures. La première étant la Nativité (vers 1490) du peintre Florentin Benedetto Ghirlandaio. L'autre étant une copie du célèbre Saint-Sébastien (vers 1485) réalisée par Andrea Mantegna (l'original qui se trouvait autrefois dans l'église fût acheté en 1910 par le musée du Louvre).