LE PUY-EN-VELAY (43)
Eglise Saint-Laurent
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Le terrain, sur lequel est bâti cet édifice, fût donné en 1221 à l'ordre de Saint-Dominique par l'évêque du Puy, Etienne de Chalencon. Les dominicains s'établirent donc en dehors de la ville dans une église romane dédiée à Saint-Laurent. Leur installation hors-les-murs favorisa l'accueil des pélerins qui voyageaient en direction de Compostelle. Le succés que connu ce lieu tout au long du XIIIème siècle attira dès le début de riches mécènes tels que la famille de Polignac dont plusieurs membres sont enterrés dans l'église. Les richesses qu'apportèrent ces généreux donateurs permirent aux frères de mettre en chantier la construction d'une nouvelle église dans le style gothique. Les travaux débutèrent vers 1340 sous l'évêque Bertrand Lebrun. Ils se poursuivirent vers 1354 par la pose de la voûte et se terminèrent aux environs de l'année 1374 par la construction de la salle capitulaire et du clocher. Durant cette période, l'église reçu deux nouvelles sépultures : celles d'Armand de Polignac et de Bertrand du Guesclin. Entre le XVIème et le XVIIème siècle, ce monument dû faire face à de nombreuses destructions qui le laissèrent dans un triste état. En 1525 tout d'abord, c'est la voûte qui s'effondre une première fois. Elle le sera une nouvelle fois en 1644. Entre temps, les huguenots la pillèrent et endommagèrent le tombeau de du Guesclin en 1562. A ces malheurs s'ajoutèrent ceux causés par la révolution. En effet, c'est durant cette période que les derniers frères fûrent chassés et leurs biens fûrent vendu. Heureusement, d'importants travaux de restauration entrepris au début du XIXème siècle permirent de redonner vie à l'église. C'est de cette époque que date la façade principale construite dans le style gothique flamboyant. Une nouvelle campagne de travaux commença en 1971 après que l'on se soit aperçu que les piliers de la nef s'écartaient les uns des autres. On ferma l'église durant presque vingt ans afin que soit consolidé l'ensemble du bâtiment.



Ce monument, qui est l'une des rares réalisation gothique dans le vellay, possède une façade occidentale entièrement refaite au XIXème siècle dans le style néo-gothique. La couleur de la pierre et les deux contreforts centraux donnent une impression de séverité à ce monument. Toutefois, la décoration du portail central datant du XVème siècle allège quelque peu cette sensation d'austérité. Les portails latéraux refaits au XIXème siècle équilibrent l'ensemble de la façade. Conçu en pleine période flamboyante, le portail principal est composé d'un jeu de cinq voussures finement moulurées. Deux de ces voussures sont ornées de daies et de socles qui devaient abriter autrefois des petites statuettes. Les portes sont séparées par un trumeau décoré par des petites colonnettes. Posé au dessus de la porte, le tympan abrite trois niches terminées par des daies flamboyants. Le mur surmontant le portail central est percé par un occulus ayant huit petites rosaces.
Le chevet est dominé par une tour carrée et une flèche datant du XIXème siècle. Le clocher d'origine, de forme octogonale et disposant de colonnettes, fût détruit par les huguenots en 1562.




Le plan d'ensemble de l'édifice suit plus ou moins celui des églises-halles comme celle de la Chaise-Dieu. La nef, longue de cinq travées, voit sa superficie augmentée par la présence de bas-côtés. Une voûte d'ogive soutenue par des piliers et retombant sur des colonnettes couvre l'ensemble de la nef et des bas-côtés. Sur certains culots et sur quelques clefs de voûte, on découvre la présence de blason et de sculptures comme le martyr de Saint-Laurent. En se plaçant à l'entrée du choeur, on se rend compte que l'édifice est dépourvu de transept. Cette particularité ne permet pas au choeur de se développer autant qu'il le devrait. En effet, celui-ci est simplement constitué d'un chevet surmonté d'une belle voûte d'ogive. Deux petites chapelles rectangulaires placées de chaque côté complète la disposition de l'ensemble.
Dès son origine, ce lieu servit de sépulture aux familles nobles de la région. Il n'est donc pas surprenant que l'on en trouve dans la nef et dans le choeur. Les plus importantes, tant par la taille que par les personnes qu'elles abritent, se trouvent dans les chapelles latérales du choeur. La chapelle gauche abrite le tombeau de Bernard de Montaigut, évêque du Puy décédé en 1245. Réalisé vers le milieu du XIIIème siècle, son monument funéraire présente la particularité d'être peint au niveau de l'enfeu surmontant le gisnat du prélat. Cet enfeu est composé d'arcs brisés soutenus par deux groupes de trois colonnes. Ayant un fond rouge étoilé, les peintures représentent Saint-Pierre et Saint-Dominique. Entre ces deux personnages fût sculpté le gisant de l'évêque du Puy. Celui-ci est à genou avec les mains jointes alors qu'il est coiffé d'une mitre. Au niveau des vêtements, on retrouve l'aube blanche, la dalmatique, le surplis, une chape et un collet brodé.
L'autre tombeau important est celui contenant les entrailles de Bertrand Du Guesclin, mort en 1380 alors qu'il faisait le siège du château de Châteauneuf-de-Randon. Tout comme la sépulture précédente, celle de du Guesclin est entourée par un enfeu composé de colonettes soutenant une archivolte. Le gisant du connétable, protégé par un daie, présente tout l'équipement militaire de l'époque. On retrouve, entre autre, la cote de maille, les gantelets, le surcot et un casque posé à ses pieds.

Parallèlement aux tombeaux, l'intérieur de l'église dispose d'une série de peintures remarquables. La plus intéressante est l'Incrédulité de Saint-Thomas peint par Guy François en 1615.