CHÂTEL-MONTAGNE (03)
Eglise Notre-Dame

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Perdu en pleine montagne Bourbonnaise, l'église Notre-Dame que nous connaissons actuellement fût construite entre 1095 et 1210 sur les bases d'un édifice plus ancien. Elle conserve de cette époque une partie de la nef et du transept. Cette église primitive avait été acquise par les moines de l'abbaye de Cluny en 1082. Vers 1150, des travaux de la nef sont réalisés pour donner plus de lumière à celle-ci. Dans la seconde moitié du XII^eme siècle, on érigea l'ensemble de la façade principale. Cette façade se présente sous la forme d'un clocher-porche également présent à Ebreuil ainsi qu'à Huriel. A la fin du XII^eme siècle, le choeur de l'église est construit sur les bases d'un plus ancien. Enfin vers 1210, c'est la tour du clocher qui est bâtie. Il faut attendre le début du XVI^eme siècle pour voir les premiers signes de déclin. En effet, c'est à cette époque que les constructions attenantes à l'église commencent à tomber en ruine. Durant la période révolutionnaire, la flèche qui couronnait la tour du clocher fût abattue. Dans la seconde moitié du XIXeme siècle, des travaux de restauration remirent l'église dans son état primitif.




En arrivant au pied de cet édifice, on est surpris par l'unité de style et par le côté massif du monument. Celui-ci se décompose en trois grands ensembles : la façade principale, tout d'abord, avec son clocher-porche inspiré de la basilique de Saint-Benoit-sur-Loire dans le Loiret. Ce porche est constitué de deux étages à trois séries d'arcatures en plein cintre pour la partie supérieure et de trois grands porches pour le dessous. En faisant le tour, on peut voir, au niveau des flancs, les fenêtres hautes utilisées pour éclaircir l'intérieur. Sur le flanc droit se trouve également un porche construit au début du XIII^eme siècle. Enfin, le transept surmonté de sa tour du clocher constitué de deux étages ainsi que le chevet caractéristique de l'art roman Auvergnat, ayant quatre chapelles rayonnantes.




Intérieurement, la nef posséde une voûte en berceau sur doubleau. Son éclairage est dû à des fenêtres hautes alternées avec des arcades aveugles. Ces fenêtres sont placées au dessus d'un faux triforium. Celui-ci se compose d'un étage de baies triples posées sur les arcades de la nef. Ces arcades sont constituées de colonnes engagées aux sommets desquels sont disposées des chapiteaux aux décors plutôt archaïques. Les bas-cotés sont voûtés en demi-berceau et donne directement sur la nef. Le transept est lui aussi vouté et a pour particularité d'être non saillant. Un déambulatoire permet de circuler tout autour du choeur. Quatre chapelles rayonnantes ou "absidioles" le terminent. Ces chapelles sont également décorées de colonnettes et de chapiteaux. La décoration de l'édifice se concentre essentiellement dans la nef et les chapelles. La nef est ornée de chapiteaux sculptés de motifs végétaux comme les feuilles d'acanthe mais aussi de scènes historiées ou narratives comme une représentation de la luxure, un Orant bénissant l'assemblée, un âne tiré par une oreille ou encore un atlante à tête de grenouille. L'une des chapelles est ornée d'une piéta en bois polychrome datant du XV^eme siécle.